Aujourd’hui, on continue mon histoire ! Voici l‘épisode 3 de Si j’étais quelqu’un d’autre. Comme pour le précédent, j’espère qu’il te plaira !
J’ai également posté le deuxième épisode il y a environ trois semaines. Si tu ne l’as pas lu, je t’invite chaleureusement à cliquer sur le lien pour aller le découvrir : ici.
Épisode 3 : Je veux te connaitre un peu mieux.
Je suis passée chercher Ludovic à sa boutique il y a de ça une petite demi-heure et nous sommes en train de nous décider sur le restaurant où nous allons manger. Quand je suis arrivée, il y avait ses collaborateurs avec lui. Ils étaient deux : Steve et Oriane et cette dernière m’a tout de suite reconnue. Elle semblait heureuse de me rencontrer et un peu envieuse de Ludovic. Mais elle s’est vite calmée quand elle a compris qu’elle me reverrait sans doute souvent.
Après ce qu’on a vécu ensemble avec lui, j’ai l’intime conviction que je vais vivre quelque chose de beau et de fort avec Ludovic. Généralement mes intuitions ne me trompent jamais… qu’elles soient bonnes comme quand je me suis dis que si je me lançais dans l’auto-production de mes pistes musicales, ça allait marcher, ou mauvaises comme lorsque j’ai pressenti que mon chien allait mourir. Automatiquement, à cette pensée, je me concentre sur autre chose.
En ce vendredi soir, il y a énormément de monde. Ça ne me déplait pas d’ailleurs parce que j’adore regarder les gens qui passent autour de moi et imaginer leur vie. J’aime me noyer dans la masse. Ça me permet de me sentir autre qu’une violoniste qui commence à se faire connaitre. Je suis juste une femme qui se promène avec un homme et ça me va très bien. Je suis juste « Lilou » dans ces cas-là et pas « Lilou Marshall ».
Ce qui change en revanche c’est que cette fois-ci, je ne suis pas toute seule. Ludovic se tient à côté de moi et semble étrangement sûr de lui. Je dis « étrangement » car je n’ai pas de mal à cerner les personnes d’habitude et j’ai bien remarqué qu’au-delà du fait qu’il essayait de se montrer confiant, il était en réalité extrêmement timide. Je ne me suis pas trompée lorsque je me disais que c’est quelqu’un de bien. En fait, je l’ai appelé pour lui proposer un rendez-vous en partie pour ça.
Nous nous mettons enfin d’accord sur la pizzeria la plus réputée du coin. Classique en sommes mais ça fonctionne plutôt bien. Nous rentrons donc et demandons une table pour deux. Nous suivons ensuite le serveur jusqu’à notre table et nous installons en souriant. Ludovic n’est pas spécialement « bruyant ». Il ne parle pas beaucoup non plus et je monopolise la conversation. Je n’ai en revanche pas l’impression que ça le gêne. Je finis tout de même par déclarer :
-Désolée, tu dois en avoir marre d’entendre ma voix de crécelle…
-Oh, mais ne t’inquiète pas : j’aime bien t’entendre parler… puis j’ai bien compris que tu étais bruyante…
-Hé !
Il me regarde dans les yeux avant d’ajouter, un sourire au coin des lèvres :
-Je n’ai jamais dit que je ne trouvais pas ça mignon.
Il ne correspond pas aux critères de beauté qu’a instaurés la société mais ça m’est égale : il me plait vraiment. Je ne sais pas ce que j’aime le plus d’ailleurs. Sans doute la couleur de ses yeux, ou bien sa carrure qui me donne le sentiment qu’il me protégera…
S’il y a une chose que j’adore, c’est de parler avec les gens. C’est une habitude que j’ai développée dans l’enfance. Sans vouloir me venter, je pense que les gens sont à l’aise avec moi, au moins autant que moi, je suis à l’aise avec eux. Certains parcours de vie sont réellement impressionnants et j’aime les découvrir.
Nous passons commande et je distingue qu’il m’observe du coin de l’œil. Lorsque le serveur repart, Ludovic fronce les sourcils et me dit :
-Joli collier.
Je baisse les yeux pour regarder ce dernier et souris. Je ressens tout de même une certaine pointe de mélancolie au fond de moi qui atteint son apogée lorsque je le touche. Le pendentif est une sorte de fleur en mandala en or, une grosse perle blanche est en son milieu. Me replongeant doucement dans mes souvenirs, je déclare :
-Il appartenait à ma grand-mère. Elle est morte l’année dernière.
-Oh… je suis navré.
Je souris à Ludovic dont le visage démontre une immense tristesse à ce que je viens tout juste d’évoquer. Je décide de continuer :
-Merci… et tu n’étais pas au courant alors ne t’en veux pas.
C’est lui qui reprend :
-Tu l’aimais ?
-Oui, beaucoup. Son décès m’a fait énormément de mal.
-On peut parler d’autre chose, si tu veux.
Je rigole doucement en me disant qu’il est vraiment trop mignon. Je finis par dire :
-C’est plutôt pour toi. Je sais bien que ce genre de sujet n’est pas drôle. Personnellement, ça ne me dérange pas de parler d’elle. C’est comme si elle était toujours près de moi.
-Je comprends… et donc, ce collier était à elle ?
-Oui. D’aussi loin que je me souvienne, elle l’a toujours porté. D’ailleurs je trouvais à chaque fois qu’elle le portait bien. Au fur et à mesure que j’ai grandi, j’ai fini par l’associer à elle. Elle était coquette et portait toujours plein de bijoux mais elle ne se séparait jamais de celui-là. Je ne sais même pas pourquoi d’ailleurs.
Je marque une pause car je sens ma gorge se serrer avant de reprendre :
-Lorsqu’elle nous a quittés, c’est la seule chose que j’ai demandé à mon grand-père. Et dans sa tristesse, je pense que ça lui a fait plaisir de me le donner.
-Du coup, tu le portes tout le temps ?
-Oui. Et ce, même si je ne le montre pas et qu’il est sous mes vêtements. C’est devenu mon porte-bonheur.
Je finis par ajouter :
-Et toi ? Tes grands-parents sont encore en vie ?
Ludovic me sourit sincèrement avant de répondre :
-J’ai perdu mes grands-parents paternels qui sont décédés lorsque j’étais encore enfant et je ne les ai pas connus. Ma grand-mère maternelle est morte il y a cinq ans alors, je m’y suis fait. Après ça n’a pas été trop compliqué étant donné que je n’étais pas forcément proche d’elle.
Je marque un temps avant de demander :
-Et ton grand-père maternel ?
Je le vois faire une moue que j’ai du mal à qualifier. Peut-être une gêne, ou une lassitude. Il grommelle soudain :
-Mon grand-père maternel est « compliqué ». En fait, quand ma grand-mère était encore vivante, ils ne vivaient que pour eux et ne se mélangeaient quasiment jamais avec les autres. À sa mort, mon grand-père est devenue aigri et pas forcément gentil avec ceux qui l’entourent au point où il a fini par se faire limite détester, et même par la famille.
-Ah oui… c’est dur quand même. Du coup, je suppose que ce n’est pas non plus « l’amour fou » avec lui ?
Ludovic me sourit avant de répliquer :
-Tu supposes bien.
Le serveur revient avec notre commande et je souris parce que j’ai faim. Mon ventre se met à gargouiller et Ludovic me regarde avec un air amusé.
-Visiblement, tu attends de manger depuis longtemps.
De manière générale, je fais partie de ces personnes qui adorent manger. Et pourtant, je considère que c’est une vraie perte de temps. Bonjour le paradoxe ! Devant mon assiette, je ne peux m’empêcher de sourire. Ce soir, je me suis faite plaisir. Je ne fais pas partie de ces filles qui font hyper attention à ce qu’elles mangent devant les autres. Je ne vois pas l’intérêt de se cacher derrière des faux-semblants. Si je commence une histoire avec Ludovic, ça sera sincère. Alors autant commencer tout de suite.
Je remarque après coup que son plat à lui est beaucoup moins fourni que le mien. Je fronce les sourcils avant de dire en même temps que je prends mes couverts :
-Ça va te suffire ?
Il relève les yeux, puis observe son plat et comprend directement. Il me regarde de nouveau avant de répondre :
-Oh, oui, oui ! Ne t’inquiète pas pour moi. J’essaye de faire un peu attention parce que j’ai tendance à prendre du poids facilement. En fait, mon poids fait yo-yo depuis le lycée et je n’arrive pas à le maintenir comme je voudrais… bref, ça aussi, c’est un peu compliqué…
-Je suppose que c’est ton plus gros complexe ?
Il pousse un profond soupir que je trouve assez théâtrale. Ça me fait rire. En avalant une bouchée, il hoche la tête. Il me demande le mien ensuite. Après un moment de réflexion, je lui réponds :
-Je suppose que c’est mon nez cassé.
-Ton nez est cassé ? demande-t-il alors en fronçant les sourcils.
-Et oui.
-Mince ! Je ne l’avais même pas vu… c’est arrivé comment ?
Je pince un peu mes lèvres avant de grommeler à mon tour :
-C’était de manière très débile… tu vas forcément te moquer de moi…
-Croix de bois, croix de fer. Je te promets que non.
-Ne fais pas des promesses que tu ne pourras pas tenir. dis-je en souriant.
Ludovic me rend mon sourire et me regarde avec insistance. Alors je pousse à mon tour un soupir avant de déclarer :
-Très bien, tu l’auras voulu. Je suis tombée dans les pommes chez le médecin après avoir fait la dernière injection d’un vaccin.
Au tout début, il ne réagit pas. Comme s’il pensait que je me moquais de lui. Puis il repose ses couverts et éclate de rire dans le restaurant. Je boude directement mais il ne parvient pas à s’arrêter et c’est si communicatif que je le rejoins dans son fou-rire. Autour de nous, les gens nous regardent avec étonnement mais ça me passe par-dessus la tête. Ce moment est un régal. Au bout de quelques minutes, il parvient à reprendre son sérieux, bien qu’un petit sourire persiste au coin de ses lèvres. Il me dit enfin :
-En tout cas, tu es vraiment très jolie.
Malgré moi, je lève les yeux au ciel et souris. C’est indéniable, je l’aime bien et il me plait. Nous finissons notre repas. Et je l’invite à venir finir la soirée chez moi. Lorsqu’il passe ma porte à ma suite, il siffle lorsqu’il voit mon studio d’enregistrement. Il déclare :
-Et bah, dis donc… c’était pas des blagues alors quand j’ai vu que tu faisais tout toute seule.
-Ah non, effectivement. Ce n’est pas une blague. Mais attends, tu t’es renseigné ?
-Bah bien-sûr. En plus, j’adore le violon.
Je souris automatiquement. J’ai commencé à jouer du violon lorsque je passais tout juste de l’enfance à l’adolescence. Au début, c’était pour faire plaisir à ma grand-mère qui en avait fait pendant longtemps, mais finalement, j’y ai vraiment pris goût au point de décider d’en faire mon métier. Je suis contente aussi que Ludovic aime bien cet instrument.
-Tu joue, toi ? demandé-je.
-Non. J’ai fait de la batterie fut un temps mais ça n’a jamais été une véritable passion. Au final, je préfère profiter de la musique plutôt qu’en jouer. C’est égoïste, je sais, mais c’est comme ça.
Il marque une pause avant d’ajouter :
-Tu fais ta comm’ toute seule aussi ?
-Ah non, j’ai une Agent pour ça. Je suis une véritable buse en communication. Perso, je joue et je produis.
-Bah c’est déjà super !
-Merci.
Je lui propose un verre et il accepte volontiers toujours en souriant. Après une gorgée, il ajoute :
-Tu sais jouer de tout ?
-Je sais jouer beaucoup de choses. réponds-je après avoir bu moi-même.
Sans dire un mot, je dépose mon verre sur la petite table du salon qui se trouve à côté de mon studio, je me lève et va prendre mon violon et mon archet. Je me place devant Ludovic, dont les yeux pétillent et je commence à jouer un des nouveaux morceaux sur lesquels je travaillais. Si je ne sentais pas son regard posé sur moi, je serais déjà partie ailleurs.
Mais cet homme représente désormais mon pied dans la réalité.
Voili voilou, Ami lecteur, comme pour mes épisodes précédents, j’espère que ça t’a plu ! J’ai bien aimé reprendre l’histoire sous le point de vue de Lilou. Que penses-tu d’elle et de Ludovic ?
Je te laisse le lien vers le site de mon amie blogueuse. En fait, son site est vraiment sympa et ce qu’elle propose aussi. Ça vaut vraiment le détour. Si ça t’intéresse, je t’invite donc à aller sur son blog en cliquant sur le lien, ici. (Et oui, c’est encore et toujours la même…)
N’hésite pas à me faire part de tes commentaires sur mes réseaux sociaux (qui sont en liens à la fin de « l’article ». D’ailleurs, je t’invite à aller me suivre sur Instagram car je suis plutôt active là-bas. ). Je me ferai une joie de tout lire et d’y répondre !
Sinon, on se retrouve encore ici dans trois semaines pour l’épisode 4.
Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !
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