[Des histoires] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #7 (S1E7)

Aujourd’hui, on continue mon histoire ! Voici l‘épisode 7 de Si j’étais quelqu’un d’autre. Comme pour les précédents, j’espère qu’il te plaira !

J’ai également posté le sixième épisode il y a pile-poils trois semaines. Si tu ne l’as pas lu, je t’invite chaleureusement à cliquer sur le lien pour aller le découvrir : ici.



Épisode 7 : Le passé nous définit-il ?

-T’inquiète pas, tu vas tout déchirer.

Ludovic me serre doucement la cuisse. Un geste tendre, rempli de douceur qui me fait un bien fou. Cela fera bientôt un an, jour pour jour, que nous nous sommes rencontrés lui et moi. Pourtant, cela pourrait faire dix ans de plus que ça ne me surprendrait même pas. À croire qu’on était vraiment fait pour se rencontrer et s’aimer.

En parlant de rencontre, nous nous sommes présentés à nos parents respectifs, et tout s’est bien passé. D’ailleurs, je me souviendrai toujours de la tête de ma mère quand elle a vu mon petit-ami. J’ai appris de sa bouche ensuite qu’elle avait lu dans les magasines à potins qu’un photographe nous avait pris ensemble dans la rue. A priori, on ne voyait pas bien Ludovic, et toute l’histoire s’était tassée. Enfin, bref…

Aujourd’hui, je passe une audition. Je voudrais devenir la soliste d’une représentation qui se veut plus ou moins importante dans le monde de la musique classique : le concerto n°1 pour violon en ré mineur de Tchaïkovsky. En fait, je me donne des grands airs, mais c’est pour moi que c’est important. Parce que la dernière fois, je me suis plantée et puis parce que j’adore ce concerto. Le jouer en devenant la soliste, serait un véritable honneur pour moi.

Ludovic a tenu à m’accompagner et j’ai trouvé ça adorable. Quoi qu’il arrive, il est toujours là. J’espère sincèrement que je lui donne autant d’attention et d’amour qu’il m’en transmet constamment. Parce qu’au final, c’est ça qui compte le plus.

Lorsqu’on m’appelle, je sens l’angoisse monter. Techniquement, je ne devrais pas stresser. J’ai l’habitude de jouer devant les autres. Je connais et sais gérer les situations qui me sortent de ma zone de confort. Et pourtant, le spectre de l’année dernière flotte encore et toujours au-dessus de moi.

Remplie d’angoisse, je tourne la tête vers Ludovic qui me fait « oui » de la tête en souriant. La douceur de son regard finit par étouffer mes craintes et pleine d’une confiance retrouvée, je me lève et suit la personne qui est venue me chercher. Savoir qu’il est là, qu’il m’aime et qu’il m’attend suffit à me booster.

Quand je monte sur scène, je sens le feu se répandre en moi. Et lorsque je place mon violon sur mon épaule et qu’on me dit que je peux commencer, je me laisse envahir par les notes qui s’enchainent sans aucune faute. Je me laisse emporter comme à chaque fois par la musique que je joue.

Quand je termine la partition que je devais jouer, je vois les trois jury sourirent, les larmes presque aux yeux. Et en voyant cette joie immense sur leurs visages, je me dis que même s’ils ne me prennent pas, j’aurais quand même bien fait mon travail. Au final, j’ai quand même gagné quelque part.

Parce que lorsque j’ai les honneurs, j’aime ça. Après tout, je suis humaine. Mais lorsque je vois que j’ai touché la personne en face de qui je joue, alors je sais que j’ai bien fait mon travail. C’est pour procurer des sentiments aux gens qu’on fait ce genre de métier. Parce que l’art touche, et permet de faire passer des ressentis qui sont souvent enfuis au fond de nous.

Je ne salue pas car je ne suis pas vraiment en représentation, mais je fais un bref signe de tête. Un dernier coup d’œil dans la salle de concert après avoir rangé mon instrument et pris mon étui, et je sors de la pièce.

J’avais oublié le sentiment que ça procure de sortir de ce genre d’endroit après avoir fait une bonne représentation. Dans un coin, je vois Ludovic qui m’attend, assis dans un fauteuil qui ne semble pas confortable du tout. Je distingue ses écouteurs dans ses oreilles et il a posé sa tête contre le mur. Ses yeux sont fermés et il bouge légèrement son crâne en cadence.

Je souris. Je ne peux même pas m’en empêcher car j’ai distingué que mon petit-ami était quelqu’un de très rêveur. Il lui suffit de mettre un peu de musique et de fermer les yeux pour plonger dans son monde. En quelque sorte, c’est ce que j’aime chez lui car je suis pareille.

Délicatement, je m’approche de lui et tout doucement, je m’installe à ses côtés et lui prend un écouteur que je mets dans ma propre oreille. Il a un léger sursaut mais ouvre les yeux sans se presser. Quand « X-men » de « Lomepal » se déverse dans tout mon corps, je comprends pourquoi il était dans son monde à peine quelques secondes plus tôt.

C’est lui qui me l’a fait découvrir. Je dois dire que les textes sont vraiment beaux. Parfois, c’est simplement les mélodies qui me touchent. Mais de manière générale, j’aime beaucoup ce que ce chanteur fait. Je pose donc ma tête sur son épaule et nous nous détendons ensemble à l’écoute du refrain. Il entrelace nos doigts et commence à caresser ma main avec son pouce.

La tendresse dont il fait toujours preuve avec moi, remplit mon cœur d’amour. Et souvent, je me demande comment j’ai pu être heureuse et amoureuse avant de le rencontrer. Pourtant j’aimais Max. Je l’aimais très fort et je n’imaginais pas ma vie sans elle. Mais au final, la vie va en avançant. Et la mienne a continué sans sa présence. Lorsque Ludovic a croisé ma route, j’ai eu comme un nouveau souffle, alors que je ne pensais pas que je l’avais perdu. Mon cœur s’est réveillé alors que je ne savais pas qu’il s’était endormi.

J’ai toujours été forte pourtant. Je me suis toujours relevée quelles que soient les épreuves que j’ai dû traverser. Et je m’en suis toujours sortie seule sans l’aide de personne parce qu’on m’a élevée, sans vraiment le vouloir, je suppose, dans l’optique que c’était seul qu’on avançait. C’est pour ça que lorsque Ludovic est rentré dans ma vie, je n’avais pas conscience du vide que Max y avait laissé.

Quand la chanson se termine, il reprend ses écouteurs et les range puis il se tourne vers moi, un grand sourire lui étirant les lèvres.
-Alors ? demande-t-il, ça s’est passé comment ?

Il me tend la main que je prends sans aucune hésitation. J’attrape mon étui de ma libre pendant qu’il entrelace de nouveau nos doigts. En sortant du bâtiment, je lui réponds simplement :
-Quelle que soit la réponse, je suis satisfaite.
-Alors, je suis content.

Nous nous avançons jusqu’à la rue piétonne et il continue :
-J’aurais donné n’importe quoi pour t’entendre jouer, quand même. Bon après je n’ai pas vraiment à me plaindre : j’ai un concert privé quasiment tous les soirs alors je suis pas mal privilégié.
-C’est vrai que je te bichonne beaucoup. dis-je sur le ton de la rigolade.

Puis j’ajoute pendant que nous tournons dans une rue pour rentrer chez lui :
-Mais je me fais bichonner en retour alors je peux au moins faire ça.

Il ne répond pas mais je le vois sourire. Et j’aime ça. Avant de rentrer, nous faisons du lèche-vitrine. Je m’extasie face à une jolie robe. Il m’en donne son avis (qui n’est visiblement pas le même que le mien) puis nous passons à la fenêtre d’à côté. Cette fois-ci, ce sont des vêtements pour lui. La moue dubitative qui se dessine doucement sur son visage me fait éclater de rire. Mais ce dernier se meurt dans ma gorge lorsque j’entends une voix que je n’avais plus entendue depuis longtemps.
-Lilou ?

Ludovic ressent ma crispation et mon malaise et fronce les sourcils pendant que je m’agrippe à sa main et que nous nous retournons.
-Bonjour, Maxine.

Les mots ont du mal à sortir de ma bouche tant ma gorge est serrée. Je la vois s’approcher de nous puis elle fronce les sourcils en voyant Ludovic. Elle veut me faire la bise mais j’ai un mouvement de recul léger. Finalement, elle se ravise. Je m’accroche à la main de Ludovic comme si ma vie en dépendait. Je lève mes yeux et les plonge dans les siens. Alors je montre de ma main libre Maxine en lui disant :
-Ludo, je te présente Maxine, mon ex.

Puis, le regard le plus dur possible, je me tourne vers elle, et dit :
-Je te présente mon petit-ami : Ludovic.

Aucun de nous deux n’avons le temps de dire quoi que ce soit qu’elle s’exclame :
-Ton petit-ami, hein ? T’as pas perdu de temps dis donc.

Cette fois-ci, c’est moi qui fronce les sourcils et Ludovic qui se crispe. Sans lâcher sa main, je réplique :
-Pour qui te prends-tu ? Nous ne sommes plus ensemble depuis plus de trois ans, toi et moi donc tu n’as aucune légitimité à me faire ce genre de remarque.
-Je ne voulais pas que ça se termine, moi. C’est toi qui a rompu.
-Et alors ? Je ne vois pas le rapport.

Elle se tourne vers Ludovic puis dit :
-Je te souhaite bien du courage avec elle. Tu vas en avoir besoin.

Puis, sans attendre de réponse, elle fait demi-tour et part. Ludovic fronce de nouveau les sourcils en l’observant fendre la foule et grommelle :
-Véritablement charmante…

Je pouffe doucement et lorsque nous partons de notre côté, je me demande comment j’ai pu faire pour rester accrochée à elle pendant tout ce temps.
-Tu es restée combien de temps avec elle ?
-Trois ans.
-Tu n’as pas dû rigoler tous les jours…

Je ne lui réponds pas. En fait, nous étions heureuses ensemble. Vraiment. Nous étions profondément amoureuses l’une de l’autre. En tout cas, moi, je l’étais. Mais ce que je croyais être une vraie relation forte et remplie d’amour, s’est avérée n’être qu’une relation profondément toxique. Il n’empêche que lorsque je l’ai observée partir tout à l’heure, un petit pincement au cœur m’a rappelé à quel point je l’ai aimé, à quel point elle a compté pour moi et à quel point il fut difficile pour moi de l’oublier.

Je n’ai pas dit à Ludovic que je suis pansexuelle. Pourtant, je n’ai jamais caché que Maxine est une femme. Et il ne m’a jamais interrogée non plus. Alors, je ne lui ai pas apporté de réponses.

Mais quand je porte mes yeux sur lui, je distingue bien qu’il se pose des questions. Il ne dit rien et semble dans ses pensées. Complètement fermé, je ressens malgré tout son inquiétude. Et je me demande vraiment comment je peux le rassurer.

Lorsque nous passons la porte de son appartement, je dépose mon étui et je commence à enlever mes chaussures. Il fait de même puis se dirige vers son salon pour se placer devant la fenêtre. Je m’approche doucement de lui. Sa voix fend l’air lorsqu’il me demande :
-Réponds-moi sincèrement, s’il te plait. Je dois m’inquiéter ou pas ?

Je souris malgré moi. Évidemment qu’il ne doit pas s’inquiéter. Je l’aime déjà tellement. Je me dirige vers lui puis me mets devant lui. Et je place mes mains dans son dos en l’enserrant de mes bras. Ses yeux se pose sur moi et malgré toutes ses interrogations, je peux y déceler énormément d’amour.
-Non. Ne t’inquiète surtout pas pour ça. Ne la laisse surtout pas s’insinuer dans tes pensées.

Puis j’ajoute :
-Je t’aime…

Voilà, je l’ai dit. Je lui ai enfin avoué. Ça n’a rien d’un scoop, nous le savons déjà pourtant, mais j’ai ressenti le besoin de le lui dire maintenant. Parce que c’est vrai. Il positionne délicatement ses mains de part et d’autre de mon visage et dépose ses lèvres sur les miennes.

Nous nous embrassons et plus rien ne compte. Il murmure enfin, sa bouche toujours contre la mienne :
-Je t’aime aussi…

Alors je m’abandonne à notre étreinte et si j’avais encore des doutes, ils se seraient tous envolés à cet instant.



Alors, Ami lecteur, qu’en penses-tu pour le moment ? En tout cas, j’espère que ça t’a plu !

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Sinon, on se retrouve encore ici dans trois semaines pour l’épisode 8.

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

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