[Des histoires] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #9 (S1E9)

Aujourd’hui, on continue mon histoire ! Voici l‘épisode 9 de Si j’étais quelqu’un d’autre. Comme pour les précédents, j’espère qu’il te plaira !

J’ai également posté le huitième épisode il y a trois semaines. Si tu ne l’as pas lu, je t’invite chaleureusement à cliquer sur le lien pour aller le découvrir : ici.



Épisode 9 : Les souffrances enfouies nous définissent-elles ?

Quand je sors de mon studio, je retrouve Ludovic sur le canapé, affalé en train de regarder un film à la télévision. Mon ordinateur est fermé sur la petite table du salon et il sourit devant l’écran. Un coup d’œil à la fenêtre me fait comprendre qu’il pleut. Je dis tout haut :
-Et bah quel temps ! On avait été gâté jusque-là mais cette fois-ci, on va sans doute déguster.

Je tourne la tête vers lui de nouveau et je vois qu’il a suivi mon regard en fronçant les sourcils. Finalement il me répond :
-Ouais, il a commencé à pleuvoir il y a un peu moins d’une heure.
-Oh… je n’ai rien entendu.

Je le vois pouffer avant de déclarer :
-Ça n’a rien d’étonnant, étant donné que ton studio est insonorisé.
-C’est pas faux.

Je viens m’installer confortablement à côté de lui pendant qu’il ajoute :
-Ils ont même annoncé des orages plutôt important dans la région, dans la soirée et cette nuit. J’espère que ça ne te fait pas peur…
-Non… Bon je n’aime pas ça non plus, mais de là à en avoir peur, non.
-Dommage alors.

En fronçant les sourcils, je demande :
-Pourquoi tu dis ça ?
-Tu ne viendras pas te blottir contre moi.

Automatiquement, je souris. Puis je me lève, et le chevauche, toujours sur le canapé. Le plus tendrement possible, je lui caresse l’arrière de la tête en murmurant :
-Je n’ai besoin de rien pour me blottir contre toi.
-Intéressant…

Je dépose mes lèvres sur les siennes. Un baiser tout doux, tout délicat mais pas timide. Et Ludovic me le rend bien. Les sentiments que nous avons l’un pour l’autre sont indéniables. Mais notre moment d’amour et de tendresse est interrompu par un grondement, un coup de tonnerre et une panne d’électricité subite.


Toujours à califourchon sur Ludovic, et dans le presque noir car il est assez tard, je lève la tête au plafond comme un automatisme en me disant que je vais voir la lumière se rallumer. Pourtant, ça ne se passe pas. Je l’entends murmurer :
-J’imagine que c’est un signe…

Je pouffe doucement avant de lui demander :
-Un signe de quoi ?
-Qu’on ne doit pas faire l’amour parce que ça mettrait en colère les « puissances supérieures ».

J’éclate alors de rire. Lorsque je me calme, je parviens à articuler :
-Vraiment, n’importe quoi…

Puis j’ajoute :
-Tu as faim ?
-Ouais, un peu.

Je dépose un nouveau baiser sur ses lèvres puis me dirige vers la cuisine. Il me suit d’une démarche nonchalante. Et pendant que je regarde ce qu’il y a dans le réfrigérateur, je sens sa présence près de moi pendant qu’il regarde ce que j’ai au frais.
-Tu as ce qu’il faut pour faire une salade composée. s’exclame-t-il en souriant.

C’est vrai que j’ai pris l’habitude d’acheter un peu de verdure à présent puisqu’il aime beaucoup manger ce genre de plat. Je réponds simplement :
-Si c’est ce que tu veux manger, ça me va.

Puis j’ajoute :
-Je m’en occupe. Pendant ce temps, tu veux bien aller dans le placard de l’entrée pour prendre un max de bougies et les allumer avant qu’on se retrouve totalement dans le noir ?
-OK, j’y vais.

Il dépose un baiser sur ma tempe et s’en va dans l’entrée, toujours de sa démarche nonchalante et en sifflotant gaiment. Et moi, je souris comme une idiote devant ma salade parce que je le trouve adorable. Finalement il revient dix minutes plus tard au moment où moi-même je termine le repas. Il attrape les assiettes et les dépose sur la table basse du salon. Je viens avec le reste déposé sur un plateau. Nous nous installons puis Ludovic me demande, comme ça, l’air de rien :
-Tu es sortie avec beaucoup de personne avant moi ?

Je n’ai pas à énormément réfléchir avant de lui répondre :
-J’ai deux ex. Un homme et Max. Et toi ?
-Moi, je n’ai qu’une ex.
-Pourquoi tu voulais savoir ça ?
-J’sais pas. Je me posais simplement la question. Ça te gêne ?

Je me laisse quelques secondes durant lesquelles ma réflexion me porte ailleurs. Est-ce que ça me gêne de parler de ce sujet ? Au final, pas tellement. Comme il attend ma réponse, je dis simplement :
-Ce n’est pas que ça m’embête, mais c’est simplement que je préfère, par expérience, laisser le passé où il est. Enfin, je veux bien répondre encore à tes questions s’il t’en reste.

Ludovic marque une pause durant laquelle il mâche sa tomate. Puis il demande, une fois la bouche libre :
-Tu étais amoureuse à chaque fois ?
-Le garçon était mon « premier amour » entre guillemets mais nous étions très jeunes à l’époque et je ne pense pas que je savais ce qu’était vraiment l’amour au final. Donc je ne pense pas. En revanche, j’étais très amoureuse de Max.
-Pourquoi ça s’est terminé dans ce cas ?

Je tourne la tête vers lui et je distingue qu’il est simplement curieux. Mais il n’y a aucun jugement, aucune colère, aucun agacement, rien de tout çaa. Il attend simplement ma réponse. Je finis par avouer :
-La relation qu’on avait n’était pas saine du tout. Max me rendait très malheureuse et je ne pense pas que je la rendais très heureuse de mon côté moi aussi… nous n’étions absolument pas épanouies ensemble. On passait notre temps à nous disputer violemment, à rompre puis nous rabibocher… Au fil du temps, je ne la reconnaissais plus… quand j’ai pris la décision de rompre définitivement avec elle, elle ne l’a pas bien pris du tout. Elle m’a mené la vie impossible pendant des mois et quand j’ai commencé à avoir réellement du succès, j’ai dû la menacer d’aller à la police pour qu’elle me laisse définitivement en paix. Puis je me suis totalement libérée de son emprise… les mois suivants ont passé, puis les années et je me suis rendue compte que la douleur n’était plus là.

Il réfléchit quelques instants avant de déclarer, assez sombre :
-Je comprends maintenant pourquoi c’était aussi tendu entre elle et toi lorsqu’on l’a croisée dans la rue la dernière fois.
-La jalousie qu’elle a ressenti envers toi, y était pour beaucoup aussi.
-Ah bah oui… en même temps, tu es passée à autre chose et pas elle.
-Ça, c’est parce que j’ai eu la chance de te rencontrer. Puis après, une chose en amenant une autre…

Il rigole doucement avant de blaguer :
-Bah en même temps avec mes prouesses au lit et mon corps d’Apollon…

J’éclate de rire. Puis après avoir repris mon sérieux, je lui demande :
-Ludo, c’est à cause de ton ex si tu n’aimes pas ton corps à ce point-là ?
-Qui t’a dit que je n’aimais pas mon corps ? demande-t-il en fronçant les sourcils.
-Je ne suis pas aveugle, tu sais. Je vois bien que tu es mal-à-l’aise quand tu n’as pas ton t-shirt.

Je le vois sourire tristement avant de dire :
-On ne dirait pas comme ça, mais tu as un sens de l’observation plutôt poussé…
-Quand il s’agit de la personne que j’aime, oui.

Il respire puis avoue :
-Pas entièrement.

Lui qui est toujours souriant, peine à maintenir un semblant de joie sur le visage. D’instinct, je me rapproche de lui et lui prends la main. Il resserre la mienne et pendant que je lui demande :
-Tu me racontes ?

Il pousse un soupir avant de commencer :
-Je n’ai pas toujours eu des problèmes de poids étant enfant. En fait, jusqu’à la sixième, j’étais même plutôt mince.

Je le laisse parler parce que j’ai le sentiment qu’il en a besoin. Il continue :
-Je suis allé en colonie de vacance un été parce que mes parents voulaient que je m’ouvre un peu aux autres… et j’y ai vécu un enfer.
-Que veux-tu dire ?

Il se tourne complètement vers moi à présent et déclare :
-Tu sais ce qu’est le premier sujet de moquerie chez les hommes ? Ça nous touche à tout âge.
-Je me doute, oui. Tu veux dire qu’on s’est moqué de toi vis-à-vis de « ça » ?

Il détourne la tête et me dit :
-Ouais et ça m’a traumatisé parce qu’ils ont tous été profondément méchants… je me suis réfugié dans la bouffe après ça. Et j’ai pris du poids… beaucoup, beaucoup de poids.

Je resserre sa main. Avant de demander le plus doucement possible :
-Que s’est-il passé ensuite ?
-Je me dégoutais de plus en plus. Je n’arrivais plus à me regarder dans la glace alors, en arrivant au lycée, j’ai fait un régime plutôt draconien, je ne me souviens même plus du nom… bref, j’ai perdu absolument tout le poids que j’avais pris.

En l’écoutant, j’ai dû mal à comprendre. Mais je penses que son histoire n’est pas encore terminée alors j’attends d’entendre la suite :
-Je me suis mis avec Blanche quelques temps plus tard. Mais nous étions encore bien jeunes. J’ai relâché ma vigilance pour faire des activités avec elle et j’ai repris un peu de poids. Puis je l’ai à nouveau perdu… ça a fait yo-yo.
-Elle te l’as reproché ?
-Non. Mais ça ne l’empêchait pas de m’envoyer des petites pics par-ci, par-là. Jusqu’à ce que je rompe avec elle parce qu’elle m’avait dis la réflexion de trop.

Puis, il ajoute, un faible sourire lui étirant les lèvres :
-Maintenant, j’ai cette « bedaine » dont je n’arrive pas à me débarrasser…

Doucement, je lâche sa main et tout aussi délicatement, je le chevauche de nouveau. Je remonte son visage avec tendresse et lorsque j’ai capté son regard, je lui dit :
-Moi, je l’aime ta bedaine. J’aime tout de toi. Tu es parfait tel que tu es. Alors ne change jamais pour moi.
-Moi aussi, je t’aime. Et tu es parfaite pour moi.

Nous nous embrassons. Il fait nuit à présent et mon appartement est toujours plongé dans l’obscurité. Seules les bougies éclairent la pièce d’une lumière tamisée. J’aime quand on est ensemble. J’aime quand Ludovic est avec moi, que nous soyons chez lui ou dans mon appartement. Comme s’il lisait dans mes pensées, il dit :
-On est bien tous les deux.
-C’est vrai.

Il marque un temps avant d’ajouter :
-Je suis bien avec toi. Je me sens bien près de toi.

Il m’embrasse de nouveau avant de demander :
-Tu voudrais qu’on s’installe vraiment ensemble ?

Le sourire qui étire mes lèvres est une réponse en elle-même. Le soulagement que je vois dans ses yeux, me fait plaisir. Parce que ma réponse, je la connais depuis très longtemps. Et j’attendais qu’il me pose enfin la question.

Et je suis heureuse qu’il ait osé.



Alors, Ami lecteur, as-tu aimé cet épisode ? J’espère que oui !

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Sinon, on se retrouve encore ici dans trois semaines pour l’épisode 10.

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

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