[Des histoires] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #11 (S1E11)

Aujourd’hui, on continue mon histoire ! Voici l‘épisode 11 de Si j’étais quelqu’un d’autre. Comme pour les précédents, j’espère qu’il te plaira !

J’ai également posté le dixième épisode il y a trois semaines. Si tu ne l’as pas lu, je t’invite chaleureusement à cliquer sur le lien pour aller le découvrir : ici.



Épisode 11 : La promesse que j’ai faite…

Je n’ai plus que deux chansons à produire. En fait, je les ai composées et jouées pour les enregistrer, c’est d’ailleurs la partie de mon travail que je préfère. Maintenant, je dois réaliser l’autre moitié et autant dire que j’ai une flemme monumentale.

Ludovic est parti au travail tout à l’heure et je me suis levée en même temps que lui parce que je savais qu’il me restait encore des tâches importantes à faire. Puis Agnès m’enquiquine suffisamment comme ça pour que je me permette de procrastiner. Ça fait déjà une heure que je suis sur mon ordinateur, à faire « mu-muse » sur mes logiciels et je n’ai même pas l’impression d’avoir avancé d’un iota. S’en est presque rageant.

Assez agacée par moi-même, je décide de me lever et d’aller m’occuper un peu ailleurs. Je prends des feuilles de partitions, un crayon, et sors de la pièce pour aller m’installer sur la petite table de la cuisine. Je sais très bien que je ne devrais pas faire ça, que je devrais rester à mon bureau, dans mon studio, pour finir ce qui est vraiment important mais rien n’y fait. Je n’ai pas envie.

La plupart du temps, quand je compose des mélodies, je n’ai pas besoin tout de suite de mon violon. Mon instrument vient après, quand j’ai fini d’écrire un semblant de musiques, pour voir ce qui concorde, ou pas. Aujourd’hui encore, je ne déroge pas à ma règle. Après tout «  pourquoi changer une équipe qui gagne » ?

Je ferme les yeux et me concentre sur ma respiration pour me détendre et ne plus réfléchir. Je ne dois faire qu’une avec la mélodie, la musique pour la retranscrire au mieux. Ça fait des jours que je l’ai en tête, et je me dis que peut-être, si elle est sur le papier et plus dans mon cerveau, je pourrais me concentrer enfin sur mon travail.

Alors, une fois calme, j’attrape mon crayon, je me penche sur ma feuille à partition et je me lance enfin. Comme mon archet qui vole sur les cordes, ma main vole sur la feuille. Je « meu-meume » la mélodie à chaque moment clé et je sais que sans être un chef-d’œuvre à la Tchaikovsky, elle sera vraiment chouette.

Doucement, je me rappelle d’une discussion que j’avais eu avec ma grand-mère lorsque j’étais petite et qui a, mine de rien, conditionné ma manière de jouer de mon instrument durant tout le reste de ma vie.


-Dis, Mamie, pourquoi tu joues du violon ?

Ma grand-mère venait de terminer le concerto n°1 pour violon en ré mineur de Tchaikovsky. Elle rangea son archet dans son étui suivi bientôt par l’instrument. Elle avait posé son regard doux et tendre sur moi, puis m’avait répondu :
-Pour voir le même genre d’expression sur le visage des gens que celle que je vois sur le tien actuellement.

Comme j’étais jeune à l’époque, j’avais froncé les sourcils car je n’avais pas bien compris. Elle m’avait souri de nouveau avant d’ajouter :
-Les musiciens transmettent des émotions, c’est pour cela que nous faisons de la musique. La renommée ne vient que bien plus tard, si nous avons le courage de montrer ce que nous valons aux autres.
-Et toi, Mamie, tu es connue ?
-Non, ma chérie, mais c’est mon choix.
-Pourquoi ?
-Parce que si j’étais devenue célèbre, je n’aurais pas pu m’occuper correctement de ma famille et il n’y a rien de plus important que ma famille pour moi. C’est pour ça que j’ai mon travail à côté.

C’est deux ans plus tard qu’elle a fait un AVC qui s’était avéré virulent. Et bien qu’elle ait repris toute sa motricité, au final, elle n’est plus parvenue à jouer de nouveau. Du moins plus au niveau excellent qu’elle avait. Pour la faire sourire encore, je lui ai demandé de m’apprendre les bases du violon. Puis elle a convaincu mes parents de me payer des cours car selon elle « j’avais le truc ».

Et j’ai joué tous les jours pendant plusieurs heures. Parce que j’aimais ça. Parce que c’était mon instrument. Et parce que je voyais ma grand-mère heureuse et fière dès que je m’exerçais devant elle et mon grand-père. Au final, j’ai rattrapé le retard que j’avais pris en ne commençant à jouer qu’à douze ans facilement. Et c’est pour mes dix-sept ans que ma grand-mère ma offert son violon parce qu’elle voulait qu’il continue de jouer.
-Avec tes mains, il sonnera toujours magnifiquement bien. m’avait-elle dit pendant qu’émue, je pleurais. Promets-moi simplement que ta motivation première sera toujours de ne jouer avec que pour transmettre ton art et donner du sourire aux gens.


Il ne m’a plus jamais quitté, et j’ai toujours tenu cette promesse que je lui avais faite. Du moins, je me suis toujours efforcée de la tenir. Automatiquement, je pose ma main libre sur le pendentif du collier de ma grand-mère et je sens les larmes qui se développent au coin de mes yeux. Mais je souris quand même parce que je me rends compte qu’au final, elle ne me quitte jamais.

Lorsque j’ai terminé la retranscription, je me relève de mon canapé et retourne dans mon studio. Je regarde mon instrument puis mon bureau et mon ordinateur. Je décide que je suis prête à me remettre à ma tâche.

Je m’installe donc sur mon bureau et me rends compte que cette pause que je me suis accordée était une bonne idée car j’avance plutôt rapidement. Je finis tranquillement la production d’une de mes chansons en une heure et demi puis je décide d’aller manger.

Dans la cuisine, je me prépare mon repas et l’avale très rapidement parce que je n’ai pas de temps à perdre. Assise sur mon canapé, je lance une série en bruit de fond. D’habitude quand je fais ça, je peux faire d’autres choses. Pourtant, une grosse fatigue me prend tout d’un coup. Je devrais peut-être écouter mon corps un peu et je décide de m’allonger tranquillement.

Finalement mes yeux se ferment tout seuls et je laisse les bras de Morphée m’emmener dans le pays des songes. C’est les secousses que je ressens qui me réveillent. Encore très ensommeillée, je regarde un peu partout ce qu’il se passe. Je n’ai pas dû dormir longtemps pourtant, mais lorsque je vois les yeux doux de Ludovic , je me dis que quelque chose cloche. Je me frotte les yeux et lui demande en baillant :
-Comment ça se fait que tu es déjà rentré ?

Je le vois froncer les sourcils lorsqu’il me répond :
-Mais, Lou’, j’ai fini ma journée. Il est dix-huit heures trente.

Mes neurones ne se connectent pas. Si de la fumée sortait de mes oreilles, cela ne m’aurait pas étonnée non plus. Ça voudrait dire que j’ai dormi tout l’après-midi ? Mais comment c’est possible ? Et le pire c’est que je ne me sens pas du tout reposée. Comme si j’avais du plomb dans le corps. Je commence un peu à baliser… Ludovic m’embrasse tendrement puis vient s’assoir à côté de moi.
-Tout va bien ? demande-t-il. Tu commences à m’inquiéter…

Un mal de crâne puissant me vrillant les tempes soudainement, je me les frotte doucement avant de dire en me levant pour aller me prendre un médicament pour stopper la douleur :
-Ludo, j’ai dormi tout l’après-midi.

Je sors une bouteille du réfrigérateur, puis je prends ma boite de paracétamol et en décroche deux pour les avaler et boire de l’eau derrière. Je range la bouteille et m’appuie contre le plan de travail de la cuisine tout en fronçant les sourcils tellement la douleur est pratiquement insupportable.

D’abord mes mains, puis mes trous de mémoires et maintenant cette fatigue qui ne me quitte pas. Je me demande vraiment ce qu’il se passe. Ludovic se relève et vient me voir doucement. Il finit pas me dire :
-Tu sais, ça fait plusieurs semaines que je te dis de te reposer. Tu ne dors pas beaucoup et tu en demandes beaucoup à ton corps, je trouve.
-Ça commence sérieusement à me faire flipper tout de même.
-Mais non, il ne faut pas s’inquiéter. C’est très certainement rien du tout. Juste de la fatigue et du stress. Ton album sort très bientôt et ça doit très certainement te travailler.

Je souffle doucement d’agacement mais je ne dis rien de plus car Ludovic est devenu ma voix de la raison et je sais qu’il est une fois de plus dans le vrai. Il m’embrasse sur le front puis me prend délicatement la main pour m’entrainer hors de la cuisine.
-Où m’emmènes-tu ?

Nous passons la chambre pendant qu’il me répond :
-Dans la salle de bain. Tu vas prendre une douche pour te détendre.

Je souffle encore avant de dire :
-Hors de question ! J’ai pris du retard cet après-midi. Je dois finir de produire ma deuxième chanson.
-Lou’… grommelle-t-il, exaspéré.
-Mais quoi ?! Agnès ne va pas être contente si je ne lui envoie pas les deux dernières chansons !

Puis je tilte enfin et je m’exclame :
-Attends, tu m’as trouvé un surnom ?

Ludovic fronce les sourcils avant qu’un éclaire de lucidité illumine son regard et qu’il me réponde :
-Ah ! Oui, c’est vrai. En fait, je sais que tu n’aimes pas le surnom de « Lil’ » qu’Agnès te donne et maintenant un peu Baudouin alors je me suis dis que « Lou’ » c’était mignon. Tu n’aimes pas non plus ?

Je réfléchis à peine quelques secondes avant de dire :
-Si. J’aime bien ce surnom.

Je vois de la joie dans ses yeux et ça me fait du bien. Un seul sourire de sa part et c’est comme si je jouais du violon et que j’étais dans mon monde. Il est à la fois mon soleil et ma lune, et au final, il est ma plus belle source d’inspiration.
-En plus, ajoute-t-il, tu ne m’appelles quasiment plus « Ludovic » à présent, et j’avais envie de faire pareil même si j’adore ton prénom.

L’air de rien, il commence à me déboutonner mon chemisier et je rigole lorsque je m’exclame :
-Je peux savoir pourquoi tu me déshabilles ?
-Je n’ai pas abandonné l’idée de te faire prendre une douche.
-Et Agnès ?

Cette fois-ci, il retire mon vêtement, un air malicieux sur le visage et je lève les yeux au ciel. Il réplique :
-Je ne pense pas qu’Agnès serait contente si tu te tues littéralement à la tâche. Tu penses bien, prend-t-il la peine d’ajouter, tu es une de ses sources de revenus alors si tu claques, ils vont vachement diminuer.

J’éclate de rire en disant :
-Tu rigoles ?
-Ah, oui, totalement. N’empêche, qu’Agnès est ta meilleure amie et je sais qu’elle préférerait que tu te reposes un peu.

Je continue donc de me déshabiller, puis une fois nue, je lui déclare :
-Je prends une douche si tu prends la tienne avec moi.

Il semble en plein dilemme intérieur puis je le vois pousser un soupir théâtrale et grommelle un :
-D’accord.

Notre douche fut un véritable délice. Et quand la soirée suivit son cour, je me rendit compte de l’amour qui régnait dans cet appartement… dans notre demeure et entre nous.

Je n’étais pas chez moi, ici, parce que c’était ma maison et que j’en étais la propriétaire. J’étais ici chez moi parce que Ludovic y vivait aussi. Et que, à présent, c’était lui mon foyer envers et contre tout.

(Bon d’accord, et aussi parce que je suis propriétaire de l’appartement…)



Alors, Ami lecteur, cet épisode t’a-t-il plu ? J’espère que oui !

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Sinon, on se retrouve encore ici dans trois semaines pour l’épisode 12.

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

Caractère de Pêche