[Des histoires] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #12 (S1E12)

Aujourd’hui, on continue mon histoire ! Voici l‘épisode 12 de Si j’étais quelqu’un d’autre. Comme pour les précédents, j’espère qu’il te plaira !

J’ai également posté le onzième épisode il y a trois semaines. Si tu ne l’as pas lu, je t’invite chaleureusement à cliquer sur le lien pour aller le découvrir : ici.



Épisode 12 : Ma plus belle source d’inspiration.

Je remonte doucement le fleuve, une clope à la bouche. Je n’en avais plus fumées depuis un certain temps mais bon, je suis retombé dans mes vieux travers. En fait, je fais tout pour ne pas fumer à la maison. Déjà parce qu’un endroit de vie qui sent cette odeur, c’est juste immonde et aussi parce que Lilou n’aime pas sentir la fumée.

Ma chère et tendre ne fume d’ailleurs pas. Elle ne bois quasiment pas non plus. En fait, la seule et unique fois où je l’ai vue soûle, c’était au moment de notre rencontre, lorsqu’on avait énormément bu ensemble. Sinon, je sais que boire une simple bière, ça lui suffit amplement.

Je tire une latte, complètement perdu dans mes pensées. Et dans l’idée de rentrer vite à la maison, je ne fais pas attention aux gens autour de moi. Ce n’est que lorsque j’entends un :
-Putain, mais tu pourrais faire attention !

Que je prends conscience que je ne suis effectivement pas seul sur l’asphalte. Quand je tourne la tête afin de m’excuser, je reconnais Maxine et je l’entends dire :
-Mais attends, je te connais, toi ?

Je ne sais pas pourquoi, mais je n’aime pas cette fille. En fait, ce n’est pas que parce que c’est l’ex de Lilou. Il y a quelque chose chez elle qui me rend vachement mal-à-l’aise. Je distingue tout de même dans ses yeux une certaine gentillesse quand ils s’illuminent et qu’elle me dit :
-Oh mais oui ! Tu es le nouveau copain de Lilou !

En fronçant légèrement les sourcils, je lui réponds :
-Ouais, c’est moi.
-C’est quoi ton petit nom déjà ?
-Ludovic.
-Ludovic, c’est ça. s’exclame-t-elle en faisant claquer ses doigts.

J’ai un peu l’impression qu’elle en fait des caisses et cette manie m’agace. Puis, je me rends compte que je ne peux pas du tout être objectif. Étant donné que ma petite amie est son ex… Elle m’observe un millième de secondes puis elle continue :
-Alors « Ludo », comment ça va avec Lil’ ? … D’ailleurs, je peux t’appeler « Ludo » ?

Je serre les dent assez fort et me fais presque mal. Elle ne semble pas sincère et quelque chose me gêne dans sa manière d’être. C’est en partie pour cette raison que je grommelle :
-Je ne te connais pas alors je préfère que tu ne me surnommes pas.
-D’accord, Ludovic.

Je prends le temps d’ajouter avant qu’elle continue :
-Et ça va très bien avec Lilou. Merci de t’en soucier.

« Même si t’es qu’une hypocrite. »

Cette fois-ci, c’est elle qui fronce les sourcils avant de me dire :
-Je suppose que Lilou t’a dressé un portrait peu flatteur de ma personne.

Je préfère ne pas répondre et me lancer dans une conversation stérile. Elle ajoute :
-Je comprends, tu sais. Tu l’aimes alors tu la crois. C’est normal. Sache simplement qu’elle n’était pas toute blanche dans l’histoire non plus.

Pas du tout convaincu, je finis tout de même par demander :
-Qu’est-ce que tu veux dire ?
-Ah… s’exclame-t-elle, visiblement contente de son effet. On ne dirait pas comme ça mais Lilou est une femme cupide et intéressée par le succès.
-Mais bien-sûr…

Je ne me suis même pas contrôlé lorsque j’ai dit ça. C’est sorti tout seul et en vue de la tête qu’elle fait, je ne crois pas que ça lui ait plu. Elle finit par répliquer :
-C’est ce qu’elle a fait avec moi. Dès qu’elle a commencé à avoir du succès, elle m’a laissée tomber.
-Tu ne crois pas que c’est un peu gamin ta manière de voir les choses, pouffé-je. Remets-toi un peu en question. Ce n’est pas que de sa faute si ça s’est terminé entre vous.
-Qu’est-ce que tu veux dire ?
-C’est elle qui a pris la décision mais c’est toi qui l’y a incité. Donc arrête de faire ta « Calimero ».

Son visage se ferme d’un coup. Elle dit simplement un :
-Je vois…

Elle reprend alors son chemin après avoir ajouté de loin :
-Tu pourras pas dire que je ne t’ai pas prévenu.

Je la regarde s’en aller en reprenant une latte. Ça fait pratiquement un an qu’on est ensemble avec Lilou, et quelques mois qu’on vit sous le même toit et je ne la vois pas me laisser tomber et rompre parce qu’elle a du succès. Ma nana n’est pas comme ça, j’en suis sûr. Non, je le sais.

Je ne pourrais pas expliquer pourquoi mais j’ai foi en elle et en notre couple. Et je reste persuadé que rien ne nous arrivera de fâcheux. C’est pour les autres ce genre de choses. De nouveau confiant comme jamais, je reprends mon chemin pour rentrer à la maison.

Lorsque je passe la porte de l’appartement, j’entends directement le violon émaner de la pièce insonorisée. Bon, je n’entends pas beaucoup mais quand même et ça me fait sourire. Je sais qu’elle s’entraine pour les concerts. Parce qu’elle a été prise pour les nombreuses représentations de la salle de spectacle et qu’elle voulait vraiment donner le meilleur d’elle-même.

Je l’aime tellement pour ça.

Quand elle se lance dans quelque chose, elle s’y met toujours à fond. Et rien ni personne ne peux l’éloigner de son objectif. C’est un trait vachement inspirant d’elle-même. Je retire mes chaussures après avoir déposé mon sac ainsi que mon manteau. Je ferme à clef puis je vais dans le salon et m’affale comme un bienheureux sur le canapé.

Ce soir, je suis fatigué alors je prends simplement la télécommande et allume la télévision histoire de mettre quelque chose en attendant que Lilou revienne. Par expérience maintenant, je sais que ça peut prendre du temps. Mais je ne suis pas gêné ou agacé par cet état de fait. Elle est comme elle est et je l’aime pour ce qu’elle est.

Las, je mets mes pieds sur la petite table du salon et me cale encore mieux. Je zappe encore et encore mais je ne vois rien qui me plaise. Je finis donc par mettre une chaine avec une émission sur des prêteurs sur gage américains. Je n’apprécie pas tellement cette émission d’ailleurs, mais c’est la moins pire que toutes les autres à cette heure de la soirée.

C’est lorsque j’entends les portes du studio s’ouvrir doucement et que je me réveille en sursaut que je me rends compte que je somnolais assez profondément depuis quelques minutes.
-Oh pardon ! s’exclame alors Lilou. Je n’avais pas vu que tu dormais !
-Pas grave, dis-je. Il fallait que je me réveille de toute manière.

J’étends mon bras pour qu’elle vienne s’installer contre moi et elle comprend l’invitation. Elle s’avance vers moi pendant que je demande :
-Alors ? Tu es satisfaite de toi aujourd’hui ?
-Tu m’as entendue jouer ?
-Ouais, alors ?

Elle passe ses jambes par-dessus les miennes avant de prendre la télécommande à son tour pour changer de chaine. Elle finit par me répondre :
-Plutôt oui. En tout cas, je suis plus satisfaite de moi aujourd’hui que je ne l’étais hier.
-Je te trouve quand même vachement dure avec toi-même.
-Je ne suis pas dure avec moi-même. s’exclame-t-elle pendant qu’elle zappe. Je suis très perfectionniste et justement avec un violon, il faut l’être.
-Je pense aussi qu’il faut parfois lâcher prise. Parce qu’au final, c’est quand tu arrives à lâcher prise que tu transmets vraiment ton art.

Puis j’ajoute avant qu’elle ne me coupe :
-En tout cas, c’est comme ça que je vois la chose. Et c’est comme ça que je te vois quand tu joues devant moi.

Un coup d’œil vers elle me fait comprendre qu’elle vient de prendre ce que je lui ai dit pour un compliment. Elle finit par dire :
-Tu as une vision bien à toi quand même.

Puis elle continue :
-Tu penses comme ma grand-mère. Elle jouait toujours avec le cœur et transmettait ses émotions avec sa musique. Si ce n’était pas parfait, ce n’était pas important pour elle… Tu sais pourquoi j’aime autant le concerto numéro un pour violon de Tchaikovsky?

Elle ne parle pratiquement jamais de sa grand-mère mais de ce que Lilou en dit, elle devait être une grande femme. Je réponds simplement :
-Non.
-C’est parce que lorsque j’étais petite et qu’elle jouait pour moi, c’était toujours ce concerto qu’elle interprétait.

J’entends des trémolos dans sa voix. Je n’aime pas ce son sortant de sa bouche parce que Lilou, c’est le soleil, la joie et la positivité. C’est l’instant présent, et aller de l’avant. Mais je l’écoute tout de même, parce que je ressens son besoin de parler.
-Au final, j’aime le jouer moi aussi parce que ça me rapproche d’elle. C’est comme si elle vivait dans cette musique. Mais quand c’est moi qui interprète, ça ne sonne pas pareil. C’est moins beau, moins bon… je suis incapable de jouer avec le cœur comme elle le faisait si bien.

Je ne vois pas quoi répondre hormis :
-J’aurais bien aimé la connaitre. Ça avait l’air d’être quelqu’un de bien.

Lilou tourne la tête pour que je ne la vois pas essuyer la larme qui s’était formée au coin de son œil. Je ne m’en formalise pas. Depuis un certain temps à présent, je sais qu’elle est pudique. Les yeux encore brillants, elle murmure :
-C’était la meilleure. Elle était merveilleuse, bienveillante, douce et aimante. Tu te serais très bien entendu avec elle.
-En fait, malgré tous les honneurs que tu reçois, tu n’as pas confiance en toi.

Je la vois sourire à présent. Elle s’exclame :
-Et non, plus depuis que ma grand-mère est partie. Pendant très longtemps c’est presque que pour elle que je jouais. C’est elle qui m’a poussée dans cette voie. Alors quand elle nous a quittés, j’ai ressenti comme un vide et j’ai arrêté de croire en moi.

Elle marque une pause avant de continuer :
-Mais je sens qu’elle revient doucement grâce à toi.

Je souris avant de répondre :
-Ah ouais ? C’est trop d’honneur.
-Tu as déjà vu « Raiponce » ?
-De Disney ?

Elle hoche la tête et je fais la même chose. Puis je demande :
-Pourquoi ?
-Tu es mon nouveau rêve… et ma source d’inspiration.

C’est la plus belle preuve d’amour qu’elle pouvait me faire. Je l’embrasse sans me contrôler et elle répond à mon baiser.
-Je crois que ça ne m’a jamais intéressée de ne jouer que pour moi. Même si je suis dans mon monde avec les mélodies que j’interprète, j’aime transmettre mes sentiments moi aussi… pour faire sourire ceux qui m’écoutent. C’est ma promesse…

Je la serre très fort contre moi. En fait, elle a raison quand elle dit qu’elle ne joue pas avec le cœur. Parce que quand Lilou joue, elle y met toute son âme…

Toujours.



Alors, Ami lecteur, cet épisode t’a-t-il plu ? J’espère que oui !

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Sinon, on se retrouve encore ici dans trois semaines pour l’épisode 13.

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

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