Si j'étais quelqu'un Saison 2 / épisode 4

[Des histoires] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #6 (S2E6)

La saison 2 de Si j’étais quelqu’un d’autre avance toujours avec l‘épisode 6. Et bien-sûr, j’espère que tu prendras autant de plaisir à le lire que moi j’en ai eu à l’écrire !

J’ai également posté l’épisode 5, que tu peux toujours retrouver ici (si le cœur t’en dit et si tu veux comprendre aussi l’histoire aussi).

Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !!



Épisode 6 : Les débuts de notre nouvelle vie.

J’observe Lilou qui avance en trottinant devant moi. Le rayon des fruits et légumes est bondé de monde. C’est assez compliqué d’avancer et je déteste quand ça fait ça. Pourtant, ma femme semble être dans son élément. Elle se fraye un chemin parmi les individus et leur fait plein de sourires.

J’en ai même vu un qui n’a pas pu s’empêcher de se dérider malgré le fait qu’elle l’avait très certainement agacé. « L’effet Lilou ». J’avance comme je peux avec le cadi jusqu’à ce que je peste et je décide de le mettre sur le côté pour aller récupérer tout ce dont j’ai besoin dans le rayon.

J’ai perdu « ma rousse » de vue mais cela ne m’inquiète pas trop : telle que je la connais, elle a dû se laisser happer par un produit quelconque et est partie pour le récupérer. J’attrape des tomates cerises, des concombres et du melon (parce que c’est l’été) et je retourne au cadi. Les gens sont tous en train de tirer la tronche. Et automatiquement, je me fais la réflexion que ce n’est pas hyper agréable.

Je recommence à pousser le cadi lorsque Lilou réapparait un grand sourire lui étirant la bouche. Ce qui me fait fondre immédiatement c’est que ce sourire est juste magnifique. Elle a sa tête de lutine. Et ça me fait craquer. Elle est vraiment trop mignonne et cette expression sur son visage m’avait manqué.
— T’as vu ce que j’ai trouvé ? s’exclame-t-elle en me montrant un smoothie à la banane.

Je souris en levant les yeux au ciel et en répondant :
— Vas-y, mets-le avec le reste des courses.

Elle obtempère puis se raccroche au cadi lorsqu’on continue d’avancer. Je ne peux m’empêcher de lui demander :
— Tu vas bien ? Tes jambes et tout ? Pas trop fatiguée ?
— Non, mon cœur, tout va bien.

Je vois à son air satisfait que ça lui fait plaisir que je m’inquiète pour elle. Mais je ne suis pas comme ça pour lui faire plaisir. C’est ma moitié depuis plus d’un an et ce qui la touche elle me touche moi aussi. Ce qu’elle peut ressentir dans son corps et dans sa tête m’inquiète vraiment. Je ne veux pas qu’elle se sente mal ou malheureuse. Il faut qu’elle soit bien. Alors je m’intéresse à elle.

On passe d’un rayon à l’autre et je repense à la veille. J’ai pris conscience de l’étendue de son mal-être hier quand elle m’a avoué qu’elle avait déjà pensé à mettre fin à ses jours. Je m’en veux tellement de n’avoir rien vu, d’être passé à côté de ça. J’ai l’impression de l’avoir laissé tomber et je n’aime pas cette sensation. Au final, je m’en veux beaucoup. Mais que je m’en veuille n’aidera pas Lilou.

Maintenant que je sais par quoi elle est passée, je me rends compte que les gens sont vraiment des inconnus, même ceux qu’on côtoie plus que les autres. La déprime et la dépression sont vraiment invisibles. Je me doutais que Lilou se sentait mal, mais à ce point-là, non, pas vraiment.

Je ne sais pas comment faire pour lui venir en aide. Et je suis totalement démuni face à sa souffrance plus qu’évidente. Comment faire quand la personne qu’on aime le plus au monde touche le fond ? Qu’elle a du mal à remonter la pente ? J’aimerai bien avoir les réponses à ces questions. Mais quand je la vois s’avancer devant moi, le sourire aux lèvres, je me dis qu’elle va peut-être un peu mieux.
— Tu sais, Ludo, ce n’est pas de ta faute si je ne me sentais pas très bien. Mais maintenant ça va quand même un peu mieux. J’apprécie quand on discute ensemble. Et ce n’est pas de ta faute si je ne te dis pas tout. C’est de la mienne au contraire.

Elle tourne ses beaux yeux vert-d’eau vers moi en ajoutant :
— Merci pour tout, mon cœur.
— Viens-là. dis-je en arrêtant le cadi et en la ramenant vers moi.

Je l’embrasse avec délicatesse et je déclare :
— Je t’aime, tu le sais ça ?
— Oui et je t’aime aussi.

Puis c’est elle qui dit :
— Et ne t’inquiète pas, en théorie, je ne vais pas m’écrouler par terre. Tout va bien.

Elle se détache de moi et avance pendant que je la suis de nouveau. Je repense de nouveau à la veille et ça me fait plaisir quand je la revois et que je la ré-entends jouer du violon. De mon oreille, pas du tout experte, elle n’a même pas fait de fausses notes. Et la manière qu’elle avait de jouer… c’était comme avant cette pause. Je l’ai retrouvée en même temps qu’elle s’est retrouvée, j’en suis sûr. J’aime tellement l’entendre jouer. Elle est tellement elle-même, tellement belle quand elle est dans son monde et qu’elle réalise son art. Vraiment, je ne m’en lasserai jamais.

Quand nous passons à la caisse, je vois bien qu’elle commence à fatiguer. Elle s’agrippe avec plus de ferveur au cadi, et je vois son visage devenir de plus en plus pâle. Déjà que de base, elle n’est pas bronzée du tout mais alors là, on dirait carrément de plus en plus un fantôme. Je n’aime pas la voir ainsi. Ça me fait de la peine. Mais bon, c’est notre vie à présent alors je dois m’y faire. Disons simplement que c’est encore un peu tôt pour ça.

Après avoir payé, nous retrouvons la voiture et une fois sur le chemin de retour, elle me dit :
— J’espère qu’on a rien oublié pour l’apéro-dinatoire de ce soir…
— Mais non, ne t’inquiète pas. Au pire, Agnès et Baudouin ne nous en tiendrons pas rigueur.

Ce soir, on a invité nos deux amis. Ils sont tous les deux très contents de venir passer la soirée avec nous. Ils ont été tous les deux choqués d’apprendre pour Lilou. Agnès s’en est même voulue d’avoir autant « poussé » ma rousse. Parce que ça l’a fatiguée et angoissée.

Mais Lilou ne lui en a jamais tenu rigueur. Ces deux-là sont de vraies amies. Elles s’aiment énormément, et se suivent l’une et l’autre de leurs bêtises. Avec Baudouin, on les regarde de loin. Finalement, je crois qu’on est devenu un sacré bande de potes tous les quatre, sauf que Lilou et moi, on est bien plus que des amis.

Je tourne à gauche pour rattraper notre rue et je dis :
— Ils doivent arriver à quelle heure d’ailleurs ?

Je la vois qui regarde sa montre en souriant avant de me répondre :
— Dans un peu moins d’une heure.

Je trouve une place dans la rue et je me gare sans encombre. Puis on sort tous les deux et on monte dans les étages de notre immeuble pour rentre chez nous. La première chose qu’elle fait est d’aller prendre sa douche et je fais de même une fois qu’elle est de retour. En fait, j’ai commencé à couper les légumes, donc je sais d’avance qu’elle va prendre la relève.

Dans la salle de bain, je souffle un peu. J’avais repris du poids récemment à cause de tout ce qu’il s’est passé. Ça ne m’a pas trop dérangé dans le sens où Lilou s’en fiche totalement. Quand elle m’avait dit qu’elle m’aimait comme j’étais, elle était totalement honnête. Ce qu’elle aime vraiment, ce sont les personnalités des gens. Leurs physiques importent peu finalement.

J’ai quand même décidé de faire de nouveau attention à moi et à présent, mon corps ressemble à celui de Hopper dans la saison une de Stranger things. Dans le fond, ça me convient très bien. Je me déshabille et passe vite fait sous l’eau.

« Ne soyons pas sale pour nos invités tout de même !« 

Quand je reviens dans le salon, Lilou est déjà en train de tout disposer sur la table et je tourne directement dans l’entrée lorsque j’entends toquer. Je vais ouvrir et je tombe nez à nez avec mon bourru de meilleur ami. Baudouin est tout souriant et quand il rentre, je vois la toute petite silhouette d’Agnès monter la dernière marche.

Je souris et pouffe en même temps quand je la vois reprendre son souffle avant de continuer son chemin en souriant elle aussi. Contrairement à Baudouin qui est vraiment très grand (1m90 quand même le bétail), Agnès est vraiment minuscule. Son look très garçon manqué jure d’ailleurs pas mal avec ses formes très féminine. M’enfin, elle est parfaite telle qu’elle est. Quand elle arrive à ma rencontre, on se fait la bise et je ferme la porte après elle.

La première chose que Lilou fait est d’aller directement prendre Agnès dans ses bras. Elles se sont pourtant vues la semaine dernière… m’enfin bon : le mystère féminin…

On s’installe tous ensemble dans le salon pendant que je sers tout le monde. Baudouin boit une première gorgée avant de dire à l’attention de ma femme :
— Ça a l’air d’aller mieux.
— C’est vrai. répond ma rousse. Déjà, je tiens debout. ajoute-t-elle ensuite en pouffant. C’est un gros changement.
— Effectivement, réplique mon meilleur ami. N’empêche que si un jour, Ludo est pas là et que tu as besoin d’un porteur, t’hésite pas avec moi !
— Merci, Baudou’. Ça me touche beaucoup.

Il y a un gros silence bientôt coupé par le rire tonitruant de Baudouin qui s’exclame :
— Attends, tu viens de me surnommer, là ?!
— Oui, tu n’as pas ce monopole mon cher. dit alors Lilou en souriant.
— Sérieux, j’adore en plus ! « Baudou’ », c’est excellent !
— Ça vient du cœur en tout cas.

Elle marque un temps avant d’ajouter :
— C’est Agnès qui doit être contente à présent puisque j’arrive aussi à rejouer du violon.
— C’est surtout pour nos oreilles à tous que je suis contente. réplique l’intéressée. Tu joues toujours tellement bien.
— Je fais beaucoup de fausses notes, aussi.

Agnès lève les yeux au ciel et dit :
— Mais tu vas arrêter avec ça ?! Tu n’as pas perdu le niveau que tu avais ! C’est toujours aussi bon ! Donc arrête de te déprécier une bonne fois pour toutes !

Baudouin me regarde du coin de l’œil avant de s’exclamer :
— Attention, la mini se réveille…
— La « mini » te dit bien le bonjour !

Lilou me regarde puis on explose de rire tous les deux. Ça nous fait du bien d’être avec nos amis. D’ailleurs, ils continuent de se chamailler comme des enfants pendant les dix minutes qui suivent. Quand le sérieux est revenu, Agnès se tourne vers ma rousse et demande :
— Tu commences les concerts dans combien de temps ?
— Dans quatre mois.
— Tu te sens d’y arriver ?
— Ne t’inquiète pas, Nini’. Ça va le faire. Je vais continuer de m’entrainer et je serais prête.

Du coin de l’œil, et pendant que je bois une gorgée dans mon verre, je vois les deux femmes se sourirent et se prendre la main en hochant la tête. La soirée continue ainsi dans la joie, entre rires et nouveaux verres.

Et quand je vois ma femme et mes amis commencer à faire une sorte de karaoké en mettant des rediffusions de N’oubliez pas les paroles sur France 2, je me dis que j’aime ma vie à présent.

Malgré ses galères…



Voili voilou, Ami lecteur, j’espère que ça t’a plu !

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Sinon, on reprend les bonnes vieilles habitudes en se retrouvant ici dans trois semaines pour l’épisode 7 !

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

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