Si j'étais quelqu'un Saison 2 / épisode 4

[Des histoires] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #8 (S2E8)

Continuons la saison 2 de Si j’étais quelqu’un d’autre avec l‘épisode 8. (Et oui, déjà trois semaines de passées, ça va vite.)

J’ai, comme d’habitude, posté l’épisode 7, que tu peux toujours retrouver ici (et bien évidement, si le cœur t’en dit et si tu veux comprendre aussi l’histoire aussi, accessoirement).

Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !!



Épisode 8 : Et si on partait en voyage ?

Depuis quelques temps déjà, je réfléchis à laisser la boutique à mes collaborateurs pour emmener Lilou en vacances. En fait, elle marche de mieux en mieux et reprend doucement confiance en elle et en son corps. Mais dans le fond, je pense que ça serait bien qu’elle parte de chez nous pour voir d’autres horizons et prendre un peu l’air.

Puis j’avoue que j’aimerais bien m’aérer la tête aussi. Avec tout ce qu’il nous est tombé dessus, on a aussi le droit à une pause. Puis Lilou a encore au moins un mois pour penser à elle.

Complètement perdu dans mes réflexions, je ne me rends pas tout de suite compte que ça fait déjà quinze minutes que je suis dans mon bureau à voir mes comptes. Au moins une fois par semaine (généralement le jeudi), je fais ma comptabilité. Ça me permet de faire le point sur les ventes et les réelles rentrées d’argent. Ma boutique fonctionne vraiment bien depuis au moins deux ans. Je fais le maximum pour trouver des beaux meubles et accessoires. Je me suis spécialisé dans l’ancien et je ne m’étais pas attendu à ce que ça marche autant. Et pourtant, je n’ai vraiment pas à me plaindre.

Quand je retourne dans l’espace vente, je vois une queue qui part de la caisse jusque dans le fond du magasin. D’abord surpris, je finis par rejoindre Lucien qui met les prix sur nos nouvelles acquisitions. Quand il me voit, mon collaborateur s’exclame :
— Ah, chef ! Alors la compta ?
— Ça va toujours très bien. J’en reviens toujours pas de la chance que j’ai vis-à-vis de ça.
— Bah, on a galéré au tout début aussi.

C’est vrai que Lucien est le tout premier collaborateur que j’ai embauché. Il a été d’accord de me suivre alors que l’affaire était franchement bancale. En fait, j’avais vraiment besoin d’aide parce que je ne m’en sortais pas. Finalement, notre situation s’est améliorée lorsqu’on s’est fait de plus en plus connaitre. Certains particuliers nous demandaient de venir voir chez eux si quelque chose pouvait nous intéresser, on a commencé à aller faire les brocantes, les vides-greniers aussi, et bientôt, j’ai eu besoin d’un nouveau salarié. J’ai embauché Steve parce qu’il possédait notamment le permis B et qu’il savait conduire des camionnettes. Il est d’ailleurs parti avec pour voir ce qu’on pourrait récupérer dans les meubles d’un ancien hôtel qui va être détruit.

J’ai eu ensuite besoin d’être secondé notamment en caisse et dans l’espace dépôt. Parce qu’avec les gars, on commençait à ne plus s’en sortir. J’ai embauché Oriane dans cette optique. Finalement, elle est hyper polyvalente et gère beaucoup de choses. Concrètement, dans l’état actuel des choses, je n’aurais aucune angoisse à les laisser gérer la boutique si je devais m’absenter. Tout se base sur la confiance et je la leur ai accordée depuis longtemps. Je réponds enfin à Lucien en disant :
— C’est vrai que nos débuts étaient plutôt compliqués. Mais quand je vois notre situation de maintenant, je me dis que ça en valait la peine.

Puis j’ajoute en fronçant les sourcils :
— Steve n’est toujours pas de retour ?
— Non, il m’a envoyé un texto tout à l’heure pour me dire qu’il rentrait dans une demi-heure. Donc il ne devrait pas trop tarder. Je pense qu’il te fera un topo en rentrant d’ailleurs.
— Ça marche.

Je retourne dans la salle et remarque qu’Oriane n’a véritablement pas chômé. La file est nettement moins importante. Je m’avance et en passant derrière le comptoir, lui dit :
— Je peux te remplacer si tu veux ?

Elle tourne la tête vers moi, puis regarde la cliente qui s’en va en la saluant avec un grand sourire avant de se concentrer de nouveau vers moi en répondant :
— Je veux bien, chef. Je commence un peu à fatiguer.
— Oui, je me doute. Comme j’ai fini la compta, je peux te remplacer le temps que tu fasses une pause.
— Merci. À tout de suite.

Je la laisse s’en aller en enchainant un :
— Bonjour Monsieur.

Le quart-d’heure de pause de ma salariée passe très vite et il n’y a plus de clients lorsqu’elle revient. Elle se pose à côté de moi et en s’appuyant sur le comptoir, me dit :
— Tu sembles fatigué en ce moment. Je me doute que ça ne doit pas être facile avec ta chérie et tout, mais pense à te reposer un peu quand même.
— Et encore, ça va mieux qu’il y a encore deux / trois mois. soupiré-je.

Dans le fond, je parle beaucoup avec Oriane. Si on n’avait pas cette barrière du fait que je suis son patron et elle, mon employée, je pense qu’on serait très certainement amis. Le truc c’est que je suis plutôt du genre à ne pas mélanger le boulot et le perso. Mais ça n’enlève en rien le fait que je l’apprécie beaucoup et que je lui fais entièrement confiance quand il s’agit de discussion personnelle. Ouais, je sais : je suis un paradoxe. Elle pose sa main sur mon épaule et me sourit, compatissante. Elle finit par ajouter :
— Je m’en doute, oui. Lilou va mieux ?
— Oui. J’ai eu très peur pour elle à un moment. Mais au final, elle remarche plutôt bien, même si son sens de l’équilibre ne s’est pas du tout améliorer. Elle rejoue du violon aussi. Et j’ai l’impression de la voir renaitre depuis.
— C’est super alors.
— Je trouve aussi.

Je me tais quelques secondes avant d’enchainer :
— Quand j’ai fait les comptes tout à l’heure, je me suis aperçu qu’on était bien… même très bien.
— C’est vachement rassurant. Super.
— Je vais en reparler quand on fera la réunion d’équipe demain mais je vais prendre peut-être deux semaines de vacances pour emmener Lilou ailleurs.
— C’est une super bonne nouvelle, chef. En deux ans que je travaille pour toi tu n’as jamais pris une seule semaine, la dernière fois, c’était que trois jours… et les seuls congés que tu prenais réellement, c’était quand tu étais malade. Personnellement, ça ne me pose aucun problème, au contraire.
— Merci.

Mon équipe est vraiment soudée. Quand Lucien vient nous rejoindre, Oriane lui dit directement ce que j’envisage de faire. Ce dernier me regarde en souriant et répond :
— Franchement, chef, j’ai envie de dire « enfin ». Pas de soucis pour moi. On arrivera à gérer.

Puis il enchaine :
— Tu comptes partir en congés quand ?
— Dans une semaine peut-être.

Je marque une pause avant de continuer au moment où Steve passe la porte, en nage :
— Faut que je vois ce qui est possible déjà.
— Franchement, chef, dit Lucien, tu l’as dit toi-même : la compta est bien, on est bien niveau rentrées d’argent… à nous trois avec Oriane et « le môme » on peut s’en sortir sans toi, l’espace d’une semaine, voir de deux ou de trois. On est une équipe et tu nous as jamais laissé tomber donc, on peut te rendre l’ascenseur de temps en temps.
— Merci Lucien.

« Le môme » se pose à côté de Lucien et s’exclame :
— J’ai loupé quoi au juste ?
— Le chef va prendre des vacances. dit Oriane.

Je vois Steve se tourner vers moi en disant, agréablement surpris :
— Sérieux ? Mais c’est super ! Depuis le temps que tu devais en prendre !
— Visiblement, répliqué-je alors, vous êtes tous les trois d’accord sur ce point.
— Tu peux nous faire confiance, chef.
— Je sais, Steve.

Je marque une pause, satisfait et quelque part un peu soulagé avant de continuer :
— Au fait, Steve, tu as trouvé des choses intéressantes ?
— Ah ouais ! Justement, je voulais t’en parler. Tiens !

Je récupère la feuille qu’il me tend pendant qu’il continue :
— Je t’ai fait une liste détaillée des meubles et bibelots qu’il y avait. Je pouvais pas le faire seul alors on a convenu avec le propriétaire des prochaines installations un créneau la semaine prochaine pour y retourner à plusieurs cette fois-ci. Ah ! Et j’ai pris des photos aussi !

J’attrape le téléphone qu’il me donne et fais défiler les clichés en souriant. Effectivement, il y a plein de choses intéressantes. Puis je me tourne vers Steve et m’exclame :
— Bon boulot ! Vraiment super ! J’irai avec toi la semaine prochaine. C’est quand ?
— Mardi.
— En début de semaine en plus ! Nickel. Parfait !

Je rends son téléphone à mon collaborateur puis je reprends en profitant qu’on soit encore seuls tous les quatre :
— Bon alors la semaine prochaine, on sera pas mal occupé. Il va falloir qu’on se mette d’accord sur le nouveau planning des, au moins, trois semaines prochaines. Histoire de voir large. Ensuite, on ira faire le tri de l’hôtel avec Steve et il faudra faire l’inventaire des stocks avec nos nouvelles acquisitions.
— Encore une semaine qui va passer vite. s’exclame Oriane en souriant.

Un client fait sonner la cloche de l’entrée et je m’exclame en repartant dans l’espace stockage pour reprendre la journée avant qu’elle ne se termine :
— Allez, au travail !


Attablé à une table dans un bar, j’attends que Baudouin se ramène. On avait prévu de boire un pot ensemble depuis quelques jours. Lilou est au courant bien-sûr et a prévu de travailler sur des nouvelles pistes. Ma chère et tendre m’a fait d’ailleurs sourire en me disant que lorsqu’elles seront écoutables, je serai le premier à lui donner mon avis.

Je commande une bière au moment où mon meilleur ami arrive. Il demande la même chose en posant son manteau sur la chaise et s’installe en face de moi pendant que le serveur s’en va. On se salut à notre manière puis il entame la conversation :
— J’suis trop content de boire un verre avec toi ! Ça faisait longtemps !
— C’est vrai. réponds-je. J’avoue que j’en avais besoin.

Je le vois froncer les sourcils avant de demander :
— C’est compliqué avec Lilou ?
— Non, pas avec elle. Au contraire, c’est toujours génial, surtout depuis qu’elle s’est enfin ouverte à moi. Le truc c’est qu’entre la maison, la boutique et dernièrement l’hôpital, ça fait beaucoup pour moi et j’avais besoin de voir autre chose.
— Ouais, j’imagine.

Je marque un temps d’arrêt avant de continuer :
— Je compte emmener Lilou en vacances.
— Ah oui ? dit Baudouin en relevant les yeux, surpris. C’est une bonne idée. Ça vous ferait du bien à tous les deux.

Il prend une pause le temps que le serveur revienne pour nous servir puis il ajoute après qu’on ait payé et qu’on soit seul de nouveau :
— Tu voudrais l’emmener où ?
— J’avais pensé à la mer. Elle m’a dit qu’elle n’y est pas souvent allée.

Baudouin ne répond rien mais acquiesce de la tête. Il finit par me demander :
— Comment tu vas, sinon ?

Je pousse un profond soupir avant de répondre :
— Ça va mieux qu’à une certaine période. En fait, j’allais mal parce que je me sentais totalement impuissant face à ce que Lilou endurait. Tu vois, je sentais qu’elle n’allait pas bien, qu’elle était mal mais elle ne me disait rien et je ne pouvais pas comprendre. Ça me rongeait. Je suis vraiment soulagé maintenant. Et en même temps, je sens qu’on a vraiment besoin de se retrouver que tous les deux.

Mon meilleur ami ne répond pas tout de suite, comme s’il assimilait ce que je venais de lui dire. Il finit par sourire puis s’exclame :
— Tu sais, mec, je crois que tu as vraiment trouvé la femme de ta vie. Entre vous c’est vraiment « pour le meilleur et pour le pire ». Et même si le ciel vient de lui tomber sur la tête et que par ricoché, sur ta tête à toi aussi, Lilou te va bien. Et tu lui vas bien aussi. Je n’ai pas le souvenir d’une relation aussi belle que celle-ci. Parce que malgré tout, il y a bien plus de bons souvenirs et de bons moments entre vous que de mauvais.

Il a raison. Totalement et entièrement raison. J’acquiesce de la tête en souriant. Lilou est devenue bien plus que ma « petite-amie », maintenant, c’est ma femme. Et on s’aime très fort tous les deux. Je le sais, elle le sais et finalement, tout le monde le sait.

J’attends vraiment de lui proposer de partir ensemble. Pour nous retrouver un peu mais surtout pour respirer de nouveau et réapprendre à sourire, à profiter de la vie et de l’instant présent. Bref, à réapprendre à vivre. Parce que jusque-là et depuis des mois, on ne fait que survivre.

Et franchement, c’est chiant !



Voili voilou, Ami lecteur, j’espère que cet épisode t’a plu. J’ai pris beaucoup de plaisir à l’écrire pour ma part.

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Sinon, je vais essayer de revenir à l’habitude que j’avais instauré en te retrouvant ici dans trois semaines pour l’épisode 9 !

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

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