Continuons la saison 2 de Si j’étais quelqu’un d’autre avec l‘épisode 9. (Désolée pour le petit retard, je n’ai pas vu les semaines défiler !)
J’ai, comme d’habitude, posté l’épisode 8, que tu peux toujours retrouver ici (et bien évidement, si le cœur t’en dit et si tu veux comprendre aussi l’histoire aussi, accessoirement).
Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !!
Épisode 9 : Le grand départ.
J’ouvre les yeux et j’étends mon bras sur la place d’à côté. Comme cette dernière est vide, je pousse un soupir et attrape le téléphone. Quand je n’ai rien à faire (c’est-à-dire pas souvent), j’aime bien aller sur les réseaux sociaux, puis sur YouTube. J’ai conscience que ce n’est pas très productif mais ça m’est égal : j’ai le droit aussi d’avoir des moments où je ne fais rien.
Ça fait plusieurs jours maintenant que je n’ai plus de pensées noires. Il m’aura fallu du temps. Réapprendre à aimer mon corps, à lui refaire confiance, et à accepter le fait qu’il ne sera plus jamais comme avant. Ce n’est pas facile et c’est en quelque sorte un deuil à faire chaque jour. Mais je pense que ce deuil-là est un des plus faciles. Au final, cette épreuve, dans sa globalité, qu’elle impacte la perte d’une personne qui nous était proche (ou non) ou bien qu’elle impact une situation est le fait de passer d’un état à un autre et de l’accepter. Certains y arrivent et d’autres pas. Personnellement, j’ai la chance de faire partie de la première catégorie.
Je me plonge dans les vidéos et les trois quart d’heures qui suivent passent à une vitesse monstrueuse. C’est quand je vois qu’il est temps que je me lève, que je repose mon téléphone et que je m’assois sur le rebord du lit. À cet instant précis, j’ai des sensations bizarres dans les mains. Je prends peur d’un coup.
« C’est pas vrai… »
J’ai l’impression que ça recommence. Comme quand je ne sentais plus mes mains et mes avants-bras. Quand j’y ressentais des fourmis. Et dire que je prends un traitement toutes les deux semaines pour éviter ça ! Je ne veux pas que ça recommence ! Pas maintenant, c’est trop tôt. Au bord des larmes, je me mords la lèvre inférieure pour ne pas pleurer.
« Calme, Lilou, calme. Respire. »
J’écoute ma petite voix et je souffle un peu. Au final, une fois calmée, je me rends compte que les sensations sont redevenues normales alors je souffle enfin et me lève. Comme c’est samedi aujourd’hui, Ludovic n’est pas censé travailler. Plus je m’avance vers le salon et plus je l’entends pianoter sur son ordinateur.
Hier, il m’a dit qu’il avait ramené un peu de travail pour prévenir notre départ en vacances de la fin de la semaine prochaine. Je me rappelle encore d’avant-hier soir quand il m’avait proposé de partir à la mer. L’idée de m’en aller loin de la maison me plait d’ailleurs assez. Je ne suis pas souvent partie en vacances. Et les dernières datent pas mal, à présent. Toute contente, j’avais attrapé alors mon ordinateur et cherché les hôtels dans nos moyens pour au moins une semaine. Et mes trouvailles étaient franchement pas mal ! Nous avons donc réservé.
Quand il m’entend arriver, Ludovic relève la tête et son regard s’illumine.
— Tiens ! Salut ma marmotte ! s’exclame-t-il. Bien dormi ?
Je lui souris et vient m’installer sur ses jambes sans lui demander son avis. Je dépose mes lèvres sur les siennes en lui répondant :
— Oui, plutôt. Mais j’ai eu une frayeur à me levant.
Il fronce les sourcils en me demandant :
— Comment ça ?
— J’ai ressenti des fourmillements dans mes mains. J’ai eu peur de refaire une poussée.
Je marque une pause rapide pendant que j’encadre son cou de mes bras et j’ajoute :
— Tu vois, c’est un peu tôt pour moi d’en avoir une nouvelle. Parce que ça voudrait dire que la SEP que j’ai est extrêmement virulente. Mais au final, c’est passé. Donc je suppose que j’ai simplement coupé la circulation de mon bras en tenant le téléphone.
— Tu n’as plus rien ? s’enquiert Ludovic en fronçant toujours plus les sourcils.
— Non, plus rien.
— Alors c’est certainement ça, oui. conclue-t-il en m’embrassant sur la joue avec amour.
Je le libère et me dirige dans la cuisine. Comme elle est ouverte, nous continuons de parler. Je ré-entends les bruits de « pianotement » et je sais qu’il a repris son activité. Ludo a la particularité de réussir à travailler même quand il y a du bruit. Finalement je lui tire mon chapeau pour ça parce que personnellement, j’en suis incapable. Pendant que je mets sur le plan de travail tout ce que je vais manger, je demande :
— Tu as bien dormi, toi ?
— Ouais, ça va. J’ai un peu cauchemardé vers la fin mais dans l’ensemble, j’ai pas trop à me plaindre.
— Tant mieux.
Je vais m’installer sur le tabouret et commence à manger avec appétit. Ludovic me demande alors :
— Tu vas travailler un peu aujourd’hui ?
— Si par « travailler » tu entends jouer du violon alors oui, je vais travailler. réponds-je après avoir avalé ma bouchée.
— Super ! J’adore toujours autant t’entendre jouer.
Je pouffe doucement avant de lui dire :
— On s’est quand même bien trouvé. Tu crois pas ?
— Évidemment ! Malgré l’ex machiavélique et la maladie, au final, c’est toi et moi.
« Toi et moi »
J’avoue que j’aime cette façon de penser. Je reprends :
— « Machiavélique » ? C’est plutôt réaliste au final.
— Bien-sûr que c’est réaliste. Puis elle est toxique aussi.
Il marque un temps d’arrêt avant d’ajouter en grommelant :
— Je sais que tu n’es plus la même qu’à cette époque mais quand même, je ne comprends pas comment l’ancienne Lilou a pu tomber sous le charme de cette femme.
Après avoir fini d’avaler ma biscotte, je souris en répondant après une réflexion sommaire :
— Je pense que « l’ancienne Lilou », comme tu dis, manquait encore de réelle maturité et de confiance en elle. Elle se laissait encore trop influencer par les autres et leur accordait bien trop d’importance en s’oubliant elle-même.
Toujours assise, je me retourne sur le tabouret et remarque qu’il m’observe, de la tendresse plein les yeux. Je finis en disant :
— Et tu n’étais pas encore rentré dans sa vie non plus. Mine de rien, je n’aurais jamais cru que tu deviendrais autant essentiel à mon existence. Tu m’as poussé dans mes retranchements, tu m’as permis de sortir de ma zone de confort et tu m’as apporté de l’amour et de la confiance.
— Et dire que tout notre histoire a débuté par une partie de jambes en l’air…
J’éclate de rire et il me suit. Puis je m’assombris d’un coup et murmure :
— Au final, je ne t’apporte pas grand chose, moi, à part des problèmes…
— Tu rigoles ? C’est un avenir, mine de rien, heureux que tu m’apportes.
— Mais ma maladie…
— On s’en fout.
— Maxine…
— On s’en fout aussi, encore plus.
Il marque un silence avant d’ajouter :
— Ma vie est bien plus lumineuse depuis que tu en fais partie.
Il se lève et vient vers moi en continuant :
— Tu n’imagines pas à quel point tu es un soleil. Les couleurs et les lumières ne sont plus ternes grâce à toi. Ton rire est tellement charmant et communicatif. Ton regard est si merveilleux et ton sourire de lutin me fait craquer.
Il étend ses bras et me serre contre lui. En déposant un bisou sur le haut de mon crâne, il finit :
— Tu es belle, mon cœur. Et ta beauté est à la fois intérieure et extérieure. Alors tu vois : la maladie et l’ex, perso, je m’en fous. Ça ne changera jamais l’amour qu’on se porte. Et ça ne changera jamais le bien-être que j’ai d’être avec toi.
Je suis profondément émue et je ne le cache pas. Les larmes aux yeux, il y en a une qui finit par couler. Je l’essuie discrètement mais je l’entends pouffer alors je sais qu’il n’est pas dupe. J’entoure son corps de mes bras et me serre encore plus fort contre lui. Il est tellement merveilleux. Toujours mon visage dans son t-shirt, je dis :
— Je ne sais vraiment pas comment je faisais pour être heureuse avant toi. Tu es devenu tout mon monde.
— Et le violon ?
— Bon d’accord, tu partages cette place avec mon instrument de musique.
— Je me disais aussi. « Oscar » était là avant tout de même…
J’éclate de rire avant de m’exclamer :
— « Oscar » ? Tu as donné un prénom à mon violon ?
— Bah, bien-sûr ! Je suis même étonné que toi, tu l’aies pas fait.
Songeuse, je me tais. Aucune autre personne ne pourrait m’aller plus que lui au final. Je finis par avouer :
— J’aime bien l’idée. Et j’aime bien ce prénom.
— L’essayer c’est l’adopter !
Je secoue la tête et pouffe de plus belle. En me serrant toujours contre lui, il me demande :
— Est-ce que tu vas mieux, ma puce ?
— Oui, Chéri. Je vais mieux grâce à toi.
Il m’embrasse de nouveau le sommet du crâne puis retourne s’installer à sa place devant son ordinateur pour se remettre à travailler. Et moi, je souris comme une idiote en me beurrant une nouvelle biscotte.
Je suis installée sur la place passager de la voiture de Ludo. Mon cher et tendre ferme le coffre avant de venir prendre place devant le volant. Il met sa sacoche à côté de mon sac, à mes pieds, met sa ceinture et tourne la tête vers moi.
— Bon, on a tout fermé ?
— Oui.
— On a bien pris la glacière avec ton traitement dedans ?
— Oui, aussi, je l’ai placée sous mon siège.
— Vérifie encore, s’il te plait.
En levant les yeux au ciel en souriant, je m’exécute et lui montre. Il hoche la tête visiblement satisfait. Je la range de nouveau à sa place et il demande encore :
— On a bien l’itinéraire ?
— Mon amour… dis-je alors, exaspérée. On a l’adresse, et « Plan » sur nos deux téléphones.
— Oui, c’est vrai.
Je marque un silence avant de demander :
— C’est bon, on peut y aller ?
— Moque-toi, va ! Je veux simplement que tout soit parfait pour nos premières vacances en amoureux.
— Elles sont déjà parfaites, mon amour.
Il tourne la clef dans le contact et le moteur se met à vrombir. Je souris automatiquement à ce son. Ça fait longtemps que je ne l’avais pas entendu pour autre chose que d’aller à l’hôpital ou au centre de rééducation.
Il fait beau et le soleil brille avec ferveur dans le ciel. La chaleur fait du bien et j’ouvre la fenêtre et souris de toutes mes dents. Quand les paysages urbains laissent place à ceux de la campagne, je sors ma main par la fenêtre et comme une enfant, je mime des vagues dans le néant. Ça sonne comme une sorte de renouveau. De renaissance. De joie retrouvée et d’été chaud et lumineux. Au final, ça sonne comme une page qu’on tourne pour débuter un nouveau chapitre.
Un nouveau chapitre qu’on sait magnifique par avance. Promesse de jours meilleurs et d’espoir retrouvé. Alors je pousse un profond soupir.
« L’avenir est radieux, finalement. »
J’espère tu as pris autant de plaisir à lire cet épisode que j’ai eu à l’écrire, Ami lecteur !
Le lien vers le site de mon amie blogueuse est toujours disponible, bien-sûr. Évidemment, si ça t’intéresse, bien-sûr ! Clique ici. Mais franchement, ça vaut le détour !
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Sinon, je vais essayer de revenir à l’habitude que j’avais instauré en te retrouvant ici dans trois semaines pour l’épisode 10 !
Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !
Caractère de Pêche