Si j'étais quelqu'un Saison 2 / épisode 4

[Des histoires] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #10 (S2E10)

Allez, continuons toujours la saison 2 de « Si j’étais quelqu’un d’autre » avec l‘épisode 10. (Bon… oui, je sais… encore en retard, mais que voulez-vous ? On ne se refait pas. )

J’ai, également posté l’épisode 9, que tu peux toujours retrouver ici (et bien évidement, si le cœur t’en dit et si tu veux comprendre aussi l’histoire aussi, accessoirement).

Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !!



Épisode 10 : Ce sourire…

La lumière passe doucement à travers les rideaux et donne une couleur très tamisée à la pièce. Le calme environnant me parait presque angoissant. Pourtant, entendre les respirations de Lilou qui dort paisiblement à côté de moi, est relativement apaisant.

On est arrivé la veille à l’hôtel et c’est notre premier jour en tant que vacanciers. Finalement ça fait longtemps que je n’étais pas parti ailleurs que notre ville. Et le moins que l’on puisse dire c’est que je suis pas mal dépaysé. Quand on s’est mis d’accord avec ma chère et tendre, on a décidé d’aller à la mer. Bon personnellement, quand il fait trop chaud, tout de suite je n’aime pas, mais à présent j’apprécie pas mal quand il fait beau quand même.

Lilou m’a dit, à ce moment-là, qu’elle ne connaissait pas beaucoup de plages. Parce que ses parents sont des adeptes des hauts plateaux. Alors toutes les chaines de montagnes, là par contre, elle les connait parfaitement ! Je suis content qu’on soit parti ailleurs. Dans le lit et toujours sur le dos, je regarde tranquillement le plafond en souriant.

Étonnamment, alors que d’habitude, elle ne bouge jamais, Lilou se retourne en poussant un profond soupir. Je tourne alors la tête pour l’observer et je me fais la réflexion que je l’aime vraiment très fort. Même avec la coulée de bave qui tombe doucement de sa bouche entre-ouverte, je la trouve belle. C’est pour dire !

J’attrape mon téléphone et commence à zoner sur les applications que j’apprécie en attendant qu’elle se réveille et qu’on descende tous les deux dans le restaurant de l’hôtel afin de petit-déjeuner. Elle finit par ouvrir les yeux doucement et les lève pour me regarder. Elle me sourit automatiquement puis elle fronce les sourcils et s’essuie le coin de ses lèvres en rigolant doucement avant de s’exclamer :
— Tiens ! Je crois que j’étais bien cette nuit : j’ai bavé dans mon sommeil…

Puis elle ajoute avant de rigoler :
— Très classe…

Je m’entortille pour l’embrasser sur le front en répondant :
— Y’a pas à dire : tu sais me charmer.
— Que veux-tu ? Je suis trop forte en drague. C’est pas donné à tout le monde.

Je rigole avec elle puis dépose mon téléphone sur la table de chevet en étendant mon bras sur le côté. Elle pose sa tête dedans et encadre mon ventre avec le sien. Elle me demande :
— Tu es réveillé depuis longtemps ?
— Bof, depuis un quart d’heure je dirais.

Puis je continue :
— Inutile de te demander si tu as bien dormi.
— Moqueur, va !
— Si peu.

Elle marque un temps d’arrêt avant de dire, plus sombre :
— Tu sais, Chéri, je suis désolée qu’on ait rien refait depuis…

En fait, on n’a plus refait l’amour depuis qu’on a appris pour sa maladie. On en a pas vraiment reparlé mais je crois qu’en fait se savoir malade l’a complètement bloquée. Comme si elle avait perdu totalement confiance en son corps et en ce qu’il est capable de faire. Je mentirais si je disais que ça ne me manque pas parce que bon, au-delà du fait que je la considère comme ma femme et que je l’aime, je suis totalement amoureux de son corps. Dans le fond, ça me fait de la peine qu’elle en soit venue à le détester ainsi. Et même si au début, j’avais peur qu’elle n’est plus envie de moi, lorsque j’ai lancé le dialogue et qu’on en a parlé, j’ai compris que ça n’avait rien à voir avec moi. Elle était tout simplement en colère et en plein deuil. Totalement normal, quoi.

Je l’embrasse de nouveau sur le front et je dis :
— T’inquiète mon cœur, je sais. T’as pas à être désolée.

Elle marque un silence avant de dire, presque timidement :
— Je crois que je suis prête maintenant…
— Intéressant…
— Merci de m’avoir laissé du temps.

Je la resserre tendrement contre moi en lui disant :
— Ça ne m’a pas demandé d’effort. C’était normal de t’en laisser.

En remontant le long de mon corps, elle dépose ses lèvres sur les miennes pendant que son ventre gronde. Elle ferme les yeux en souriant avant d’éclater de rire. Je la rejoins dans son hilarité (sérieux, je sors de ces mots, moi !!) puis je me lève et lui tends la main qu’elle saisit sans hésitation. Elle ne semble tenir particulièrement bien sur ses appuis aujourd’hui et je suis content.

On s’habille (on a pris notre douche la veille en arrivant) et on sort de la chambre main dans la main. Elle a mis une jolie robe verte amande et avec la couleur de ses cheveux, ça lui va bien. Comme ça, elle a l’air de pleinement rayonnée de nouveau.

Plus tard, en bas, on s’installe à une table près des fenêtres. En fait, c’est un buffet à volonté le matin alors autant dire qu’on va se faire plaisir ! Ou plutôt, je vais me faire plaisir parce que je n’ai pas perdu mon amour pour la bonne nourriture. En fait, depuis quelques temps, je ne mangeais plus le matin. Je m’étais mis dans la tête que je devais perdre du poids. Mais au final, je crois plutôt qu’il faut que j’apprenne à pleinement m’apprécier tel que je suis.

Pendant un temps, je lisais beaucoup de livres sur le développement personnel. Mais ça ne m’a pas spécialement plu. En fait, ça avait un mauvais effet sur moi. Et quand on a su pour la maladie de Lilou, j’ai préféré arrêter pour me consacrer totalement à elle. Je préfère vivre ma vie pleinement à ma façon plutôt que de me calquer sur celles des autres, ou sur des concepts qui ont marché sur eux.

Du coin de l’œil, j’observe « ma rousse » se faire un bon gros plateau. Lorsqu’elle s’installe à côté de moi, je souris et lui dit :
— T’as encore eu les yeux plus gros que le ventre. Tu vas jamais terminer tout ça.
— Ah mais je le sais parfaitement, ça ! s’exclame-t-elle en souriant.
— Alors pourquoi tu le fais toujours ?

Elle boit son verre d’eau puis croque dans un pain au chocolat avant de me répondre sans se départir de son sourire de lutin :
— Parce que j’adore partager avec toi. Et que je sais que tu ne vas pas te priver de me piquer de la nourriture sur mon plateau.
— Oh…

C’est la seule chose qui sort de ma bouche. Je suis content et sa réponse me fait très plaisir. Mine de rien, elle fait très attention à moi. Je finis par lui dire :
— Tu veux faire quoi aujourd’hui ? Tu veux aller à la mer ?
— Oui, bien-sûr, je veux y aller mais plutôt ce soir.

Elle reprend tout de suite :
— En fait, mon neurologue m’a dit que la chaleur risquait de faire revenir mes symptômes. J’aimerai faire un peu de violon aujourd’hui.
— Ah ouais, je vois. On peut aller se promener en ville alors, tu en penses quoi ?
— Oui, en ville, ça me va.

En sortant de l’hôtel pour aller nous promener, je m’extasie face au ciel bleu et sans aucun nuages. C’est vraiment un temps d’été. Son sac à main sur le dos, dont elle a mis une seule lanière sur l’épaule, Lilou me prend la main et je lie nos doigts. On avance dans les rues, tous les deux avec nos lunettes de soleil, en découvrant la ville.

Les rues sont étroites et il est compliqué de passer sur le côté quand une voiture arrive. Mais le sourire étincelant de ma chérie m’empêche très clairement de faire la tête et de râler. Tels les villages du sud de la France, il y a des roses-trémières partout autour des fenêtres et des portes des bâtiments et ça rend une vraie et belle couleur en contrastant avec le beige des murs et le bleu du ciel. Franchement, j’en prends plein les yeux !

Je distingue que Lilou fatigue quand on ralentit alors qu’on marchait plutôt rapidement jusque-là. Sans rien dire pour ne pas l’acculer, je la dirige vers le premier banc à l’ombre que je trouve. Elle s’installe et me regarde : reconnaissante.
— Merci.

Sans me coller à elle parce qu’il fait hyper chaud, je dépose un baiser sur sa tempe en lui disant :
— Pas de quoi. Ça fait une heure qu’on marche à bonne vitesse. Tu as besoin de te reposer.

Je marque un temps avant de reprendre :
— Tu veux faire quoi après ?
— Je visiterais bien le château.

Je fronce les sourcils avant de demander :
— T’es au courant qu’il va falloir monter ?
— On peut s’y prendre en plusieurs fois, aussi.
— Pas faux.

J’observe la foule passer devant nous et je sens une vague de bien-être me prendre soudain. J’ai vraiment l’impression d’être à ma place avec ma douce à côté de moi. Mon foyer, c’est elle. Elle est vraiment devenue toute ma vie. N’y tenant plus, j’enroule mon bras autour de ses épaules et la serre contre moi. Elle semble apprécier cet élan d’amour et dit :
— Tu vas te sentir mal, tu sais. Je supporte mieux la chaleur que toi.

Elle m’embrasse sur la joue et colle sa tête dans le creux de mon cou. Je l’entends murmurer :
— Je t’aime. … Merci d’être toujours là.
— Je serais toujours là pour toi.


C’est le soir, on se déplace sur le chemin de sable qui part de l’hôtel pour aller sur la plage. Le soleil est en train de se coucher doucement et donne une couleur plutôt orangée aux alentours. J’aime ce genre de temps même si ça me tue. J’ai une tolérance plutôt relative à la chaleur. Mais encore une fois, ici, ça passe.

Lilou porte toujours la même robe. Elle boitille à côté de moi et dès qu’on arrive sur la plage, deux choses se passent : elle s’accroche à mon bras parce que marcher dans le sable c’est compliqué alors avec sa difficulté à se déplacer maintenant, ça l’est encore plus. Et je vois son regard s’illuminer.
— C’est vraiment trop beau…
— C’est vrai.

Je marque un temps pendant qu’on avance avant de lui dire :
— Tu veux marcher dans l’eau ?

Elle hoche la tête en guise de réponse et de sa main libre, elle attrape sa robe longue pour ne pas la mouiller. En observant les alentours, je distingue qu’il y a du monde. Je grommelle :
— Dommage qu’on ne soit pas seul. On aurait pu se baigner tout nu.
— Et c’est toi qui propose ça…
— Ça t’aurait pas plu ?
— À moi si. D’autant plus que c’est toi alors tout me va.
— Je me dis qu’avec toi, j’aurais pu y arriver aussi.
— Je suis touchée, vraiment…

On arrive dans le sable mouillé ou tout du moins humide et c’est hyper agréable. Bientôt l’eau commence à nous lécher les pieds. Lilou s’avance un peu plus, comme hypnotisée par l’immensité de la mer. Je la suis maintenant qu’elle a de l’eau jusqu’aux genoux. Et pris d’une envie subite, je l’arrose.
— Hey mais t’es fou ?! s’exclame-t-elle.
— Nop, simplement joueur. Puis j’ai un avantage : jamais tu laisserais tomber totalement ta robe dans l’eau pour lancer les hostilités.

Je vois son sourire coquin s’élargir encore et je la vois effectivement lâcher la robe qui tombe sur l’eau, flotte quelques instants à la surface puis coule totalement.

« Ça, je l’avais pas vu venir… »

Je la vois ensuite vérifier que nos papiers et nos portables sont bien à l’abri dans son sac. Puis elle passe la deuxième lanière sur l’épaule pour qu’il soit bien caler sur son dos. Elle me fixe, et sans crier gare, m’arrose aussi.

Une superbe bataille d’eau s’enclenche alors entre nous et je fais quand même attention à ce qu’elle ne glisse pas ou qu’elle ne tombe pas et on éclate de rire.

« Ah, ce regard… ce sourire… »

Enfin, ils sont de retour…

« Faites que cette image d’elle reste graver dans ma tête à jamais. »



J’espère tu as pris autant de plaisir à lire cet épisode que j’ai eu à l’écrire, Ami lecteur ! Je pense que c’est mon épisode préféré de la saison 2 d’ailleurs.

Le lien vers le site de mon amie blogueuse est toujours disponible, bien-sûr. Évidemment, si ça t’intéresse, bien-sûr ! Clique ici. Mais franchement, ça vaut le détour !

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Sinon, je vais essayer de revenir à l’habitude que j’avais instauré en te retrouvant ici dans trois semaines pour l’épisode 11 !

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

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