Si j'étais Saison 3

[Des histoires] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #15 (S2E15)

C’est partie pour la suite et fin la saison 2 de « Si j’étais quelqu’un d’autre » avec l‘épisode 15. (Et énormément de retard cette fois-ci… deux semaines tout de même…)

J’ai, également posté l’épisode 14, que tu peux toujours retrouver ici (Si le cœur t’en dit bien-sûr, je ne force jamais !).

Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !!



Épisode 15 : Jouer pour les étoiles.

Je claque la porte de la voiture et regarde une dernière fois l’hôtel. Agnès et Baudouin sont derrière et comme à ce qui est devenue leur habitude : ils se chamaillent. Ludovic est à côté de moi, au volant. Il ne dit rien mais démarre le moteur. Lorsque la voiture part, il sourit.

Ces vacances m’ont été bénéfiques. Elles m’ont fait du bien, et m’ont permis de me concentrer de nouveau sur moi. Un peu nostalgique, je dois bien l’avouer, je regarde le bâtiment s’éloigner au fur et à mesure que la voiture avance. J’ai aimé ne penser qu’à moi, mes envies et mon corps.

D’ailleurs en parlant de ce dernier, je crois bien que j’ai appris à l’aimer un peu plus. Il faut que j’apprenne à accepter ce qu’il est à présent. Et je continue toujours de travailler sur cet état de fait. Il faut aussi que j’accepte que s’il me lâche de nouveau, c’est « OK ».

En poussant un soupir, j’étends mes jambes comme je peux. Mon chéri est concentré et la semi-dispute qui se déroule à l’arrière ne semble pas le déranger. Quelque part, je me sens un peu mélancolique à l’idée de rentrer. J’ai bien aimé être ici avec lui. Mais la vie doit reprendre son cours. Le regard perdu dans le vague à travers la fenêtre, je ne reviens à la réalité que lorsque je sens la main de Ludo sur ma cuisse.

Je tourne la tête pendant qu’il me la presse tendrement. Il me demande, sans quitter la route du regard :
— À quoi tu penses ?
— Je me disais… Je suis un peu triste de rentrer.
— Ah oui ?

Je pose ma main sur la sienne en expliquant :
— Tu n’imagines pas à quel point ça a été bénéfique pour moi de partir ailleurs avec toi. J’ai pu me concentrer sur autre chose et apprécier l’instant présent à tes côtés. Retourner à la maison, c’est bien aussi. Puisqu’il le faut alors on le fait. Mais j’aurais bien aimé que ça dure un peu plus longtemps.
— Je comprends, mon cœur. dit-il. Mais la vie va en avançant. Et personne ne peut rien y faire.

Il lâche ma cuisse pour changer de vitesse, puis la récupère en disant :
— T’inquiète pas, on repartira. Peut-être pas encore ici, mais on ira ailleurs. Tous les deux et sans doute avec les deux « zigottos » de derrière aussi.
— Je vais faire comme si je n’avais rien entendu. déclare alors Agnès dont le sourire illumine sa peau foncée.
— Je ne me cachais pas, tu sais. réplique mon amoureux en souriant.
— Oh mais, « ça » je le sais parfaitement mon petit Ludo ! On sait pourquoi vous vous entendez si bien avec notre « Baudou » national !

Je souris d’avance parce que je sais ce qui va se passer. Et ça ne loupe pas. L’intéressé s’exclame :
— Me surnomme pas comme ça !
— Et pourquoi je ne devrais pas te surnommer comme ça ? Lilou, tu la laisses bien le faire, elle !
— Ouais bah justement, c’est le surnom que m’a donné Lilou !

Je vois Agnès commencer à bouder gentiment. Et je ne suis visiblement pas la seule à le remarquer puisque Baudouin réplique :
— Bah attends, tu boudes ?
— J’ai vingt-huit ans. J’ai passé l’âge de faire ma gamine. C’est seulement que c’est pas juste qu’une seule personne ait le droit de te surnommer.

Je tourne discrètement la tête et je vois mon ami lever les yeux au ciel. Il finit par répliquer :
— Je le tolère quand ça vient de Lilou parce qu’elle tolère que je l’appelle « Lil’ » alors qu’elle n’aime pas ce surnom. Mais franchement « Baudou », c’est ridicule. Alors juste venant de Lilou, ça suffit amplement.
— Oh…

Nous ne nous retenons plus Ludovic et moi pour exploser de rire. C’est rare de voir Agnès comme ça. De manière générale, elle est bien plus mature que moi. Je n’ai pas l’habitude de la voir aussi peu sûre d’elle-même. Nous n’en n’avons jamais parlé mais je pense que Baudouin lui plait beaucoup. Il serait judicieux qu’ils aient une bonne conversation profonde tous les deux. Cependant, je préfère les laisser gérer leur histoire. Elle ne regarde qu’eux.

À présent, Ludovic a trouvé le moyen de lier nos doigts et un regard discret vers lui me fait voir un sourire en coin se dessiner sur ses lèvres. Comme nous n’avons pas l’air conditionné dans la voiture, j’ouvre la fenêtre en précisant à Baudouin, qui est derrière moi, de me dire s’il a trop d’air et je laisse le vent fouetter mon visage. Depuis quand n’avais-je pas ressenti ce bien-être, cette paix tellement rare mais également nécessaire ? Je ne sais plus. Je me sens mieux depuis quelques temps maintenant. Si le temps devait s’arrêter, je voudrais que ce soit cette félicité qui demeure en moi.

Ludovic remonte nos mains et dépose un baiser délicat sur le dos de la mienne. Au final, il n’a pas vraiment besoin de me dire qu’il m’aime. Ses gestes et sa manière d’être avec moi parlent pour lui. Je ne mentais pas quand je disais qu’il était devenu mon foyer et ma famille. Il est bien plus que simplement mon amoureux ou encore mon amant. Et quand je le regarde conduire, concentré et calme, ce n’est pas seulement lui que je contemple.

Je contemple également mon avenir.


Je dépose mon violon sur son support dans mon studio. Ludovic vient de remonter notre grosse valise et en vue de la chaleur, il sut à grosses gouttes. Mais il semble rayonnant. Heureux comme jamais.

Je traine la valise jusque dans la chambre et l’ouvre. Mon amoureux me rejoint, attrape le sac de linge sale pendant que je prends quelques vêtements propres.
— Tu peux aller vider dans la panière, mon amour ? lui demandé-je.
— Yep, je m’en occupe.

Je le vois s’éclipser en passant la porte puis revenir quelques minutes plus tard et attraper d’autres de ses vêtements pour les ranger.
— Comment tu te sens ?

Concentrée comme jamais, je relève les yeux et le regarde avec étonnement. Dans son regard, je distingue à quel point il est sérieux. Je réponds :
— Comment ça ?
— À l’idée d’être rentrée, et de bientôt commencer la série de concert.
— Oh, ça. Et bien, je suis contente d’être à la maison et à l’idée qu’on reprenne notre train-train quotidien aussi.

Il attend que je termine en me fixant. Je finis par ajouter :
— J’appréhende un peu pour les concerts.
— Pourquoi ? demande-t-il en reprenant le rangement.
— Jouer de mon instrument seule dans mon studio ça reste plus simple que de jouer devant des milliers de personnes.

Ludovic ne répond pas tout de suite, puisque visiblement, il prend le temps de réfléchir. Il dit alors :
— Quand tu tournes tes clips, tu es seule aussi ?

Je ne comprends pas où il veut en venir. Je fronce les sourcils et je murmure :
— Non. Il y a le Réalisateur, le Producteur, les Comédiens….
— Bon, donc en fait, vous n’êtes pas non plus mille mais tu as déjà joué devant des gens.
— Oui, c’est vrai.

Il marque une pause avant de reprendre :
— Dis-toi que c’est pareil. Avec un plus grand nombre, certes, mais l’idée est la même.

La valise étant vide, mon cher et tendre la ferme et l’emmène avec lui pour la ranger. Je l’accompagne hors de la pièce en souriant.
— Merci, Chéri.
— De ?
— De trouver les mots pour me rassurer.
— Ah. Pas de quoi, mon cœur. Tout le plaisir est pour moi.

Nous nous dirigeons vers le salon pendant qu’il ouvre son ordinateur dans l’idée de jouer, je réponds à l’appel du canapé en m’installant dessus. En prenant ma liseuse et en reprenant ma lecture, je laisse mon esprit partir dans le lointain. Quel beau sentiment que celui-ci ! Ne plus être dans ma maison, mais être ailleurs. Ce n’est, certes, pas aussi intense que lorsque je joue du violon, mais l’intention reste la même. Je finis par demander :
— Tu viendras ?

Ludovic retire un écouteur en disant :
— Quand ?
— À mes concerts ? Ou au moins à mon premier ?
— Oh ! Je vais pouvoir venir ?! C’est super, ça ! Je savais pas !
— Oui, si je donne ton nom en précisant qui tu es pour moi, ils te laisseront entrer sans que tu sois obligé de payer un billet.

Il retire totalement son casque cette fois-ci et me fixe en demandant :
— Ça te ferait plaisir que je sois là ?
— Oui, très.

Je le vois se lever et venir s’assoir à côté de moi. Il me prend ma liseuse de mes mains et la pose sur la petite table du salon. En captant mes yeux, il caresse doucement ma joue en disant :
— Alors, tu peux compter sur moi. En plus, j’adore toujours autant te voir jouer ! Alors là, ma femme dans un orchestre qui fait le solo de violon ! Je vais en prendre plein les yeux !

Je dépose un baiser sur ses lèvres en souriant.
— Merci.

Est la seule chose que je lui dis, véritablement émue.


— Vous êtes prête, Madame Marshall ?

En robe de cocktail dans laquelle je me sens bien, mon violon et mon archet dans les mains, je hoche la tête.
— On va pouvoir y aller.

Je souffle un coup puis suis la dame qui est venue me chercher. Toujours en marchant, elle me dit :
— Le Guichetier m’a prévenu que votre conjoint était arrivé et qu’il était venu avec plusieurs de vos connaissances.
— Ça ne vous a pas posé de problème ? m’enquiers-je directement.
— Non, Madame, ne vous en faites pas. Concentrez-vous plutôt sur le concert. Sans vous angoisser non plus. Aux répétitions, vous étiez parfaite.
— Merci beaucoup.

Nous arrivons devant le rideau. Je me demande directement si ce que je ressens est pareil qu’un comédien qui s’apprête à rentrer sur scène. Cette pensée me fait sourire. Quand on me dit d’y aller, je m’exécute, non sans une petite touche d’angoisse.

Je me mets en place et risque un œil sur le public. Et je souffle un peu quand je vois que la salle est pleine. Je l’ai déjà fait ça, pour des concours, des prestations aussi. Ça ne m’est pas inconnu et pourtant, je n’avais jamais joué devant autant de monde. L’idée que Ludovic et mes amis soient devant moi me permet de me rassurer.

Le chef d’orchestre salut, puis se tourne vers nous et lève les bras. Nous allons commencer. Et quand c’est mon tour, je lève brièvement les yeux au plafond, comme si le ciel pouvait me voir. Parce qu’après tout, les étoiles sont les âmes de nos ancêtres à tous…

Alors je joues pour elles.



Voilà, la saison 2 est terminée. J’espère que tu as pris autant de plaisir à lire ce dernier épisode que j’ai eu à l’écrire, Ami lecteur !

Le lien vers le site de mon amie blogueuse est toujours et encore disponible. Évidemment, si ça t’intéresse, bien-sûr ! Clique ici. Mais franchement, ça vaut toujours autant le détour !

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Je n’ai aucune idée de quand la saison 3 sortira. Je n’ai pas encore commencé à l’écrire, donc ça prendra peut-être un peu de temps. En attendant, tu peux te replonger dans la saison 1, qui est toujours disponible sur le blog ! Et bien-sûr ré-enchainer sur la saison 2.

En tout cas, merci infiniment de me lire !

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

Caractère de Pêche