[Note / Livres] « Mais je ne peux plus ignorer la peur de perdre ce que j’ai dans ma quête de ce que je n’aurais peut-être jamais. » (Notes à usage personnel)

Bien le bonjour Ami lecteur ! J’espère que ça va bien ! Aujourd’hui j’avais envie de te donner mon avis sur « Notes à usage personnel » d’Emilie Pine. Il fut publié par les éditions Delcourt en 2019.

Tu es prêt(e) ? Allez, c’est parti !



Quelques mots sur l’autrice :

Emilie Pine est une Écrivaine et Maitre de conférences en théâtre moderne à l’Université Collège de Dublin, et est donc irlandaise. Son premier roman « Notes à usage personnel » fut publié en 2019, et est composé de différents essais qui relatent certains moments de sa vie privée.


Quatrième de couverture de « Notes à usage personnel » :

« Au fil de six essais, Emilie Pine nous livre ses « mémoires accidentels », un magnifique témoignages sur sa vie de femme, ses failles intimes, ses combat, ses colères et ses renoncements. À la fois crue, vulnérable, drôle et radicalement honnête, elle aborde tous ces sujets que l’on a trop souvent l’habitude de taire : l’addiction, l’infertilité, les ruptures familiales, les violences sexuelles… Poignant et juste, Notes à usage personnel, dessine l’histoire en creux d’une femme qui dérange, en rébellion contre le silence. »


Le roman "Notes à usage personnel".

« Notes à usage personnel » : Ma chronique :

Je crois que, dans le fond, j’avais besoin de lire des témoignages ou des histoires qui parfois faisaient échos à la mienne. Un peu comme une manière de penser mes plaies. Et de prendre conscience que je n’étais pas seule. Que d’autres avaient souffert avant moi. Comme d’autres, malheureusement, allaient souffrir après moi. Et un de ces six essais, m’a profondément impactée. Me faisant du bien autant qu’il m’a blessée.

Chaque essai représente un chapitre. Il y a donc six chapitres pour six essais. De longueurs différentes, ils apportent des réflexions dissemblables en fonction des sujets traités. Ainsi, nous avons affaire durant la lecture à diverses idées sur la société, la vie des femmes, le désir d’enfant lorsqu’on a des problèmes d’infertilité, la famille… Tout cela dans une lecture choc et poignante.

Je vais donc vous parler de ces six essais avec un peu plus de profondeur. Si vous souhaitez le lire plus tard, il serait judicieux de votre part de ne pas lire la suite. Vous êtes donc prévenus à partir de maintenant.

Essai 1 : « L’intempérance ».

Dans cette partie, Emilie Pine nous parle essentiellement de son père et de son alcoolisme. Des relations familiales houleuses qui existaient entre ses parents à cause de cette raison. Qui l’ont finalement impactée (avec sa sœur). Depuis toujours alcoolique, son père finira par se séparer de sa mère lors de leurs jeunes années, à sa sœur et elle. Essentiellement absent, elles ont grandi quasiment sans lui, puisqu’il sera parti s’installer en Grèce. L’autrice, avec l’aide de sa sœur, devront le prendre en charge jusqu’à ce qu’il se stoppe de lui-même de boire après avoir frôlé la mort.

Essai 2 : « Les années bébé ».

Cette note m’a particulièrement impactée. Parce que, vivant une situation énormément similaire à la sienne, cet essai m’a énormément parlé. L’autrice y raconte son parcours du combattant pour avoir un enfant avec son compagnon dans une Irlande qui demeure contre l’avortement. Le temps qui passe face aux nombreux tests de grossesse et d’ovulation qu’elle fera. Puis l’espoir qui apparait quand enfin, elle tombe enceinte. La désillusion ensuite lorsqu’elle se rendra compte qu’elle vivra une grossesse extrêmement malheureuse. Puis le sentiment de vide, la souffrance autant physique que psychologique, le deuil périnatal

J’ai eu véritablement mal en lisant, et j’ai pleuré pour elle et toutes les horreurs qu’elle a eut à vivre alors qu’elle était si heureuse de porter enfin un enfant à la base… pour moi et mes trois filles que j’ai perdues pendant mes grossesses et pour toutes celles qui sont comme nous dans le monde.

Essai 3 : « Se parler ou pas ».

Dans cette note, elle parle de la séparation de ses parents dans une Irlande qui n’autorisait pas le divorce (autorisé par la loi qu’en 1997). Elle s’attarde sur le fait que les pères absents n’étaient en rien obligés de payer des pensions aux mères qui généralement ne travaillaient pas. L’autrice parle donc de ces années de misère où avec sa mère et sa sœur, elles se sont retrouvés dans une situation précaire et de très grande pauvreté. Où le maigre salaire de leur mère n’a pas suffit à leur offrir une vie décente. Où sa vie lui paraissait très compliqué et ternes.

Essai 4 : « Saigner et autres crimes ».

À travers cette note, l’autrice nous raconte son rapport au corps qu’elle a pu avoir, étant plus jeune. À ce dégout qu’elle a pu ressentir, et cette peur également lors de ses premières règles et de toutes celles qui ont suivi. Elle en parle à la manière de lever un tabou que la société lui aurait imposé. Dans un sens, il est vrai que les règles sont encore tabou même en 2024. Et je la rejoins totalement sur un point (entre autres) : cela ne devrait pas l’être. Avoir ses règles est naturel, alors nous ne devrions pas en avoir honte.

Elle explique également plus tard que selon elle, le tabou n’est pas d’avoir ses menstrues. La véritable honte réside dans le fait de les avoir sans être capable de se reproduire.

« Je suis en train de découvrir que la plus grande honte sociale n’est pas celle associée aux règles, mais celle qui réprime et dissimule le corps féminin improductif. »

Notes à usage personnel

Essai 5 : « Quelque chose en moi ».

Dans cet essai, elle nous raconte son adolescence. Période très compliqué pour tout le monde, certes. L’autrice quant à elle, a évolué d’une fille sans histoire et effacée, qui portait des vêtements de seconde main, à une fille de boite de nuit, malgré son jeune âge. Jupe courte et talons aiguilles, à coucher avec tous les types qui croisent sa route et qu’elle ne connaissait même pas. Elle nous raconte ce sentiment si intense de solitude qu’elle en est même arrivé à fuguer et faire la manche. À dormir dans des squats… et à se faire virer de cinq établissements scolaires en l’espace de trois ans. Et enfin, à sa prise de conscience qu’il fallait qu’elle s’en sorte si elle ne voulait pas sombrer totalement.

Essai 6 : « Ceci n’est pas au programme ».

Ici, elle nous raconte le fait d’être une femme universitaire dans un milieu composé essentiellement d’hommes. Elle nous parle de féminisme, mais également de surmenage et d’addiction au travail. Nous nous rendons vite compte que cet essai nous fait nous questionner sur la place de la femme et de la fille dans la société, mais plus particulièrement à l’école, à l’université où seuls les garçons et hommes sont mis en avant. Emilie Pine nous fait nous questionner sur ce genre de sujet en remettant en cause tout cet aspect de sexisme extrêmement présent en Irlande.

Alors que dire de plus sur « Notes à usage personnel  » ?

Ce livre n’est pas un roman de fiction. Il pointe le doigt sur des problèmes, des tabous que la société (irlandaise ici, mais au final dans quasiment toutes les sociétés patriarcales.) aura tendance à instaurer. J’ai trouvé très courageux de la part de l’autrice d’oser parler de tous ces sujets avec tant de détails, et aussi crument. Elle n’épargne pas ses lecteurs. Et ce n’est pas plus mal car cela nous fait prendre conscience de la brutalité (parfois) de la vie des femmes, ou des personnes possédant un corps féminin.

Ce n’est pas de la fiction, et pour autant « Notes à usage personnel » se lit extrêmement bien et rapidement. La plume de l’autrice (et le travail de traduction bien-sûr) est de grande qualité. Complètement plongé dans les pensées d’Emilie Pine comme si nous étions elle, j’ai trouvé qu’elle apportait une vision très intéressante et poignante des différents sujets traités.



Conclusion :

« Notes à usage personnel » est un manifeste poignant d’une femme qui combat pour les droits de ses consœurs dans un pays (le sien) où la libération de la femme est encore loin d’être acquise.

Au travers de six essais, Emilie Pine, nous dévoile des moments de sa vie, de son parcours extrêmement difficiles mais nécessaires pour sa propre construction. Et nous apporte de la réflexion sur les sujets qu’elle émet.

Enfin, la plume de l’autrice est profondément crue et c’est en cela qu’elle nous bouleverse. Mais ce n’est pas plus mal. Personnellement j’apprécie de plus en plus les récits qui ne m’épargnent pas pour un peu que ce qui y est dit me parle.

Je recommande ce livre à tout ceux qui apprécient les témoignages puissants qui sont porteurs de réflexions sur la société de manière générale.


Enfin, je te laisse à présent un lien vers le site de Babelio pour que tu puisses te faire un avis plus complet. Je t’invite à cliquer ici.


Et toi, as-tu lu ce roman ? Si oui, qu’en as-tu pensé ?

Tu peux, bien évidemment y répondre sur mes réseaux sociaux (en liens à la fin de l’article) et je serais ravie de partager avec toi sur ce livre (si tu l’as lu, bien-sûr) donc n’hésite pas également à me donner ton avis, notamment sur Instagram car je suis la plus active là-bas !

Enfin, je t’invite à aller lire la dernière note / livres que j’ai rédigée sur « Karma, Amour & Tortillas » de Céline Holynski, si ça t’intéresse. Clique ici.

À la prochaine dans un futur article et bien le bonsoir, Ami lecteur !

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