Je l’ai teasé depuis quelques semaines ! Je suis donc très heureuse de poster l‘épisode 1 de la saison 3 de Si j’étais quelqu’un d’autre. J’espère qu’il te plaira !
J’ai également posté le prologue, il y a un certain temps que tu peux toujours retrouver ici. Je t’invite aussi à aller te rafraichir la mémoire en cliquant sur le lien pour le dernier épisode de la saison 2, ici.
Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !!
Épisode 1 : Et maintenant ?
Devant le public qui applaudit, je fais une révérence pour le saluer. Mon violon dans une main et l’archet dans l’autre, je sais parfaitement que ce rêve prend fin. Parce que je viens de terminer le dernier concert. Et que je voulais toucher les étoiles, jouer pour elles et avoir le sentiment que ma grand-mère, là-haut, m’écoutait.
Six mois. C’est le temps qu’a duré la série de représentations. Une demi-année. Ça commence à compter. Et je revois encore les lumières dans les yeux de mes proches lorsqu’ils venaient me voir. Je revois la fierté sur le visage d’Agnès, et sur celui de Ludo au premier rang ou dans les coulisses. Baudouin aussi est venu m’encourager, mais bourru comme il est, mon ami ne montrait pas souvent ses sentiments. Le principal, c’est qu’il soit venu quand même. Alors que le classique n’est clairement pas ce qu’il préfère écouter. Mais, de par leurs présences à tous les trois, je me suis rendue compte à quel point j’étais entourée. Bien loin de la mélancolie causée par la solitude que je pouvais ressentir fut un temps.
Des souvenirs plein la tête, et de la joie plein le cœur, je ne sais pas si je suis prête pour la suite. Ce désir de réaliser ces concerts avait régi chacune de mes pensées, chacune de mes actions, chacun de mes choix pendant tellement de temps. Y avoir mis un point final ne faisait que mettre en lumière le fait que je n’avais pas d’autre rêve à réaliser.
Alors, en levant les yeux vers les gradins et en saluant encore la foule, je taisais tant bien que mal ce sentiment de vide qui grattait doucement la porte de mon inconscient. Le paradoxe à l’état pur engendrait chez moi une certaine satisfaction également. D’avoir réalisé mon travail correctement. D’avoir fait plaisir aux spectateurs. Et transmis mon art avec passion… d’avoir tenu ma promesse. Il ne me restait plus qu’à choisir maintenant. Choisir la suite et l’avenir. Ce que j’allais pouvoir accomplir. Comme si j’étais invincible à cet instant.
En me relevant et en voyant tous les spectateurs qui semblent si enthousiastes, je ne peux m’empêcher de sourire. Parce que je crois que je leur ai transmis les émotions. Peut-être même, des émotions similaires à celles que je ressentais lorsque ma grand-mère jouait le concerto pour violon en ré mineur de Tchaïkovski.
Je souffle doucement avant de partir dans les coulisses avec le reste des musiciens et musiciennes qui m’accompagnaient durant les représentations. Je peux distinguer sur chacun de leurs visages à la fois de la joie et de la fatigue. Même si les cernes sous la plupart de leurs yeux ne seront visibles que lorsque nous serons tous démaquillés.
Agnès se tient assise sur une chaise et son regard s’illumine dès qu’elle me voit arriver vers elle. Sans rien dire dans un premier temps, je range mon instrument dans son étui puis me concentre sur ma meilleure amie qui demande :
– Alors ? Ça te fait quoi d’avoir terminé ?
Je salue mes “collègues” l’un après l’autre lorsqu’ils passent tous devant moi pour se diriger dans leurs loges respectives. Puis réponds en me concentrant de nouveau sur Agnès :
– En fait, je ne sais pas trop.
– Je vois…
Quand je distingue un sourire malicieux sur ses lèvres, je lève les yeux au ciel avant de répliquer :
– Quoi ?
– Tu serais prête à enchaîner de nouveau sur une tournée ?
Cette fois-ci, j’éclate de rire avant de m’exclamer :
– Tu es sérieuse ?
– Alors, non. Mais franchement ça aurait pu.
Elle marque une pause avant de descendre de son siège et de m’accompagner vers ma loge pour que je puisse me changer avant d’ajouter :
– Par exemple, faire les Eurockéennes cet été ? Tu t’en sentirais capable ?
– Les Eurockéennes ? Je sais pas. Faut voir.
Je passe la porte et la ferme derrière nous une fois qu’Agnès m’a suivie. J’ajoute :
– Mais du coup les Eurockéennes, ce n’est pas une tournée.
– Non, c’est vrai. consent-elle. Mais ça reste tout de même de la route, des frais. Et de la fatigue.
En l’entendant, je baille et cela la fait rire. Elle s’amuse :
– Bah tu vois ? Je te connais bien tout de même.
Je pouffe doucement avant de répliquer :
– Au bout de quelques années à être amies, ça m’inquiéterait qu’il en soit autrement.
– Un point pour toi. rigole-t-elle.
– N’empêche qu’il faudrait peut-être que je vois avec le neuro pour changer de traitement.
En réalité, celui que j’ai actuellement me convenait au début. Mais j’ai de plus en plus de mal à le supporter. Toutes les deux semaines de chaque mois, je me retrouve à devoir me piquer dans les jambes. Alors les gros bleus que j’ai à présent et qui ne partent pas, passent encore. Mais cela devient compliqué pour moi de gérer les symptômes pseudo-grippaux. Parce que je me retrouve vraiment cassée pendant pratiquement trois jours. C’est de moins en moins vivable… Et Agnès le sait parfaitement. Sans rien ajouter, elle acquiesce de la tête.
Je continue de ranger mes affaires. Je m’appuie contre un mur pour retirer ma robe de cocktail. Puis je m’installe sur un siège pour enfiler mon jean et mes Van’s. Mon haut passe ensuite et je vois ma meilleure amie qui pouffe en m’observant.
– Quoi encore ?
– Non, rien. Souvent, j’oublie que tu enfiles ton haut en dernier. C’est marrant.
Je hausse les épaules en rigolant doucement. Je m’installe ensuite sur un siège devant la coiffeuse de la loge et entreprends de retirer toutes les épingles de mes cheveux. Puis l’élastique. Ma crinière tombe alors en cascade sur mes épaules. Je passe mes doigts dedans et entreprends de masser mon crâne.
– “Lilou Marshall” disparaît. commente Agnès en souriant.
Puis elle ajoute pendant que je lui rends son sourire :
– Salut, « Lil’ ».
– Genre, je suis une super-héroïne, maintenant…
– Un truc comme ça, ouais.
Je secoue la tête en levant les yeux au ciel. Sans rien ajouter, j’entreprends de me démaquiller à présent. De manière générale, je déteste le maquillage. C’est une manière pour beaucoup de se cacher derrière et je n’aime pas cela. Ça n’engage que moi, bien-sûr, et je n’ai absolument rien contre les personnes qui se maquillent ! Après tout chacun fait comme il le souhaite. Puis certaines personnes apprécient le maquillage. Simplement, je n’aime pas perdre mon temps et pour moi, c’est ce qu’il se passe dans ces cas-là.
Une fois le fond de teint, le khôl, le mascara et le rouge à lèvres retirés, je peux de nouveau distinguer mes tâches de rousseur. Et d’un coup, en m’observant dans le miroir, je me rends compte à quel point j’ai l’air fatiguée. Je souffle doucement puis me lève et attrape mes affaires.
– Quelle heure il est ? demandé-je.
– 21h52 très précisément. me répond Agnès après avoir regardé sa montre.
Je pouffe doucement avant de m’exclamer :
– Effectivement, le “52” était précis.
Agnès sourit en haussant les épaules pendant que nous sortons toutes les deux dans la rue. Nous allons à sa voiture un peu plus loin puis nous montons ensemble et elle me ramène chez moi.
– Tu ne veux pas monter ?
– Nan. Je te laisse profiter de ta soirée tranquille avec Ludo.
Je n’insiste pas et hoche la tête lorsqu’elle ajoute :
– D’ailleurs passe-lui le “bonjour” pour moi !
– Ça marche. Bonne soirée “Nini’”.
– À toi aussi “Lil’”.
Je la vois remonter la rue, puis la voiture tourne à droite et je fais volte-face pour rentrer dans mon immeuble.
Lorsque je ferme la porte de l’appartement, j’entends la télévision et respire une bougie “sent bon”. Je ferme la porte à clef et m’avance pour rejoindre le salon. Ludovic, les jambes allongées et les pieds sur la petite table du salon, lève les yeux de son téléphone lorsqu’il m’entend. Nos yeux se croisent et je sens déjà mon cœur tambouriner dans ma poitrine. C’est dingue l’effet que cet homme a sur moi. Son regard est comme de l’adrénaline. Tout pulse en une seconde, mon sang ne faisant qu’un tour me procurant presque une décharge électrique. Et sans le lâcher des yeux, je dépose mon étui au sol et laisse glisser mon sac le long de mon bras.
Rien qu’en l’observant, je sais d’avance qu’il ressent exactement la même chose que moi. J’avance vers lui et il descend ses deux jambes pour déposer ses pieds au sol. Sans demander mon reste, je me place sur ses cuisses et plonge mes doigts dans ses cheveux. Il ferme les yeux à ce contact et les rouvre lorsque ma main lui caresse tendrement la joue. Je sens ses bras m’entourer la taille alors n’y tenant plus, je dépose mes lèvres sur les siennes. Il répond à mon baiser en m’embrassant encore lorsque nos deux bouches s’éloignent.
– Inutile de te demander si je t’ai manqué. rigole-t-il doucement contre mes lèvres.
– Tais-toi et embrasse-moi encore.
– C’est dans mes cordes, ça…
Puis sans crier gare, il place son bras sous mes genoux et enroule son second dans mon dos avant de me soulever sans difficulté manifeste pour m’emmener dans la chambre.
– Comment tu te sens maintenant que les concerts sont terminés ?
Nus comme des vers, je suis dans le creux créé par ses jambes croisées en tailleur et son dos est contre la tête du lit. Sa main placée sur une de mes cuisses me caresse doucement en faisant des allers et retours. Ma tête placée contre son épaule, je pousse un soupir.
– Il faut que je pense à la suite maintenant.
– Comment ça ?
J’attrape sa main libre et joue avec nos doigts, les laçant et les délaçant. J’ajoute :
– Je viens de réaliser un rêve. Alors je dois en trouver un autre.
En m’entendant, il reste silencieux. J’observe la pièce plongée dans la pénombre puisque nous n’avons pas allumé la lumière. C’est si calme. Même la télévision qu’on entend à travers le mur ne vient pas casser le silence. Je finis par lui demander :
– Et toi ?
– Quoi, “moi” ?
– Comment tu te sens ?
– Honnêtement, je suis content que tes concerts soient finis.
– Pourquoi ?
– Tu sembles fatiguée depuis quelque temps. Alors, un peu de repos, te fera le plus grand bien.
En l’entendant, je me serre encore plus contre lui. J’avais oublié à quel point il fait toujours attention à moi. Quelles que soient les journées, il me fera toujours passer avant. Je finis tout de même par lui dire :
– Ludo, tu peux me promettre quelque chose ?
– Tout ce que tu veux, mon amour.
– Ne t’oublie pas pour moi. Jamais.
– Je ne peux pas promettre ça.
– Trop tard maintenant.
Je l’entends souffler d’agacement.
– Tu es vraiment diabolique quand tu t’y mets…
En continuant de jouer avec nos doigts, je reprends :
– Je ne veux pas que tu aies des regrets à cause de moi, parce que tu m’auras trop suivie.
– Je n’ai pas de regrets.
– Peut-être pas pour l’instant alors faisons en sorte que ça dure.
Il souffle de nouveau doucement avant de répliquer :
– Quoi qu’il arrive, je te ferai toujours passer avant.
– Mais pourquoi ?!
Je l’entends pouffer avant de m’embrasser dans les cheveux. il finit par répondre :
– Parce que je t’aime, s’pèce de patate !
Et avant que je ne puisse dire quoi que ce soit, il me fait basculer sur le matelas et se place au-dessus de moi avant de déposer ses lèvres sur les miennes.
“Moi aussi, je t’aime… tellement…”
Voili voilou, Ami lecteur, j’espère que ce premier épisode t’a plu ! Comme toujours, j’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver Lilou et Ludo. Honnêtement, ils m’avaient manqué parce que je les aime d’amour ces deux-là !
Voici un petit lien vers le blog de ma meilleure amie, également blogueuse (que tu connais peut-être puisque c’est Novaish) qui a également écrit une fiction. Évidemment, si ça t’intéresse, bien-sûr ! Clique ici.
N’hésite pas à me faire part de tes commentaires sur mes réseaux sociaux (qui sont en liens à la fin de « l’article ».) D’ailleurs, je t’invite à venir me suivre sur Instagram car je suis plutôt active là-bas ! Comme toujours, je me ferai une joie de tout lire et d’y répondre !
Sinon, on commence de nouvelles habitudes en se retrouvant ici dans un mois pour l’épisode 2 !
Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !
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