Silent Voice

[Note / Films] Silent Voice : peut-on avoir le droit à une vraie rédemption après avoir fait du mal autour de nous ?

Bien le bonjour Ami lecteur ! J’espère que ça va bien ! Aujourd’hui j’avais envie de te donner mon avis sur le film d’animation japonaise : « Silent Voice », sorti en 2016 au Japon (2017 puis 2018 à l’international) réalisé par Naoko Yamada et écrit par Reiko Yoshida. Au travers de ce visionnage poignant et plein de poésie, je me suis demandée si nous pouvions avoir le droit à une vraie rédemption après avoir fait le mal autour de nous ? Et, bien-sûr, d’y répondre dans cet article.

Tu es prêt(e) ? Allez, c’est parti !



Quelques mots sur la Réalisatrice :

Naoko Yamada est née en 1984 au Japon et est donc une Réalisatrice japonaise de films et de séries d’animation. Elle est connue pour travailler avec le studio Kyoto Animation et, de ce fait, pour avoir réalisé les séries d’animation « Tamako Market », « K-ON ! », Sound ! Euphonium », « Liz et l’Oiseau bleu » et bien-sûr « Silent Voice ».


Le synopsis du film :

« Nishimiya est une élève douce mais qui elle est harcelée par Ishida, car elle est sourde. Dénoncé, le garçon est à son tour rejeté par ses camarades. Des années plus tard, il apprend la langue des signes et part à la recherche de la jeune fille. »


Ma chronique de «  Silent Voice » :

A Silent Voice

Silent Voice en quelques points factuels :

«  Silent Voice » est donc un film d’animation japonaise. Réalisé par Naoko Yamada et écrit par Reiko Yoshida, il a été produit par le studio japonais Kyoto Animation et distribué dans le monde grâce à la Warner Bros. Pictures.

Il s’agit de l’adaptation du manga « A Silent Voice » écrit et illustré par Yoshitoki Ōima. Les personnages, qu’ils soient principaux ou secondaires ont été dessinés par Futoshi Nishiya d’après le travail préalable de la Mangaka.

La bande-son a été composée et produite par Kensuke Ushio et Pony Canyon (une des principales maisons de disques japonaises). Il y existe une « chanson thème » propre au film intitulée « Koi wo Shita no wa ». Cette dernière a été interprétée par Aiko ( chanteuse japonaise de J-pop). De même, durant le générique d’ouverture du film, on entend une chanson du groupe britannique « The Who » : « My Generation ». Elle donne de la profondeur à ce qui est montré dans les premières minutes de « Silent Voice ».

De par l’aspect de surdité, implantée dans l’histoire avec Shōko, les autres sons (ceux de la vie quotidienne) prennent énormément d’importance. Et j’ai trouvé le travail de Kensuke Ushio véritablement bien réalisé et immersif.

Une fois n’étant pas coutume, j’ai regardé « Silent Voice » en VF. (Oui, je sais, les puristes vont m’en vouloir…) De manière générale, il n’y a que les série TV animées que je regarde en VO sous-titrée français. Bref, je m’égare. Tout cela pour dire que j’ai trouvé le travail de Mélanie Lemaistre qui prête sa voix à Shōko, le personnage principal féminin, vraiment de très grande qualité. J’ai lu, quelque part, que cette jeune femme était née sourde de naissance. Alors, elle était la plus à même de comprendre les difficultés que peut rencontrer Shōko à travers son vécu.

Silent Voice : Une histoire de rédemption personnelle :

Certaines œuvres nous marquent plus que d’autres, c’est un fait. De par les termes employés ou les sujets visés et montrés, les récits et histoires peuvent prendre une tournure bien plus intéressante et complexe. Nous emmenant vers de la réflexion et de l’humilité parfois.

Qu’est-ce que la rédemption ? Pour faire simple et rapide, la rédemption est le fait de se racheter après une mauvaise action. Et ce qui est intéressant avec ce concept, c’est qu’il est différent d’une personne à l’autre. Chacun d’entre nous peut chercher la rédemption et se racheter une conduite de quelle que manière que ce soit mais constamment différente à chaque fois.

Ainsi, « Silent Voice » nous emmène dans un voyage émotionnel relativement complexe grâce au regard de Shoya. Un adolescent hanté par ses erreurs passées. En réalité, Shoya a été un harceleur dans son école lorsqu’il y a rencontré une petite fille sourde : Shoko. Ne comprenant pas sa différence, il s’est mis à l’embêter et à être profondément méchant avec elle, avec l’aide de ses « amis ». Cela aura pour conséquence de jeter une ombre sur leur enfance. Finissant par les séparer temporairement.

Parce que le départ de Shoko signera un tournant décisif dans l’évolution de Shoya. Devenant à son tour rejeté et harcelé, il comprendra le calvaire qu’il avait fait subir à sa camarade de classe. Les années vont passer et, rongé par le remords et la solitude, il décidera de retrouver Shoko dans l’idée de se racheter… Entamant ainsi sa rédemption personnelle.

Ce parcours de rédemption est magnifiquement mis en relief à travers des visuels profondément évocateurs créant une atmosphère d’évolution personnelle et de transformation vers une version de soi-même améliorée. Parce qu’obtenir le pardon est difficile lorsque nos actes ont été virulents et blessants. Et Shoya va s’en rendre compte à ses dépends…

A Silent Voice

Une certaine sensibilité dans la réalisation :

Lors de mon premier visionnage, je dois bien avouer que j’ai été conquise par la manière dont certains thèmes étaient abordés. Une certaine délicatesse et sensibilité dans le traitement de la différence, de la rédemption et du harcèlement, bien-sûr. Ces thèmes ne sont jamais simples et peuvent clairement porter à controverse si le travail en amont n’est pas bien réalisé. Et ici, dans « Silent Voice », tout y est réalisé avec soin, et délicatesse.

On le voit dans chacun des cadres qui sont soigneusement élaborés dans le but de refléter les émotions complexes des personnages. On le voit également dans la colorimétrie qui évolue en fonction des plans qui se suivent et qui constituent l’histoire. L’aspect émotionnel est réellement bien retransmis grâce à la palette de couleurs utilisée.

Tout est fait avec soin et patience, la réalisation est d’une douceur et d’une sensibilité agréable. Le ton donné est alors patient et emprunt de grande tolérance. J’ai adoré cet aspect du long-métrage.

Au-delà des images montrées, un autre aspect important dans ce film d’animation qui traite du handicap que la surdité provoque demeure dans les sons, les paroles. Ainsi, les silences poignants dans « Silent Voice » sont aussi expressifs que les dialogues. Tout cela renforce le thème central qui reste la communication et la compréhension de l’autre. Parce qu’on est pas obligé de parler avec l’autre pour le comprendre. L’observation et l’écoute sont parfois tout aussi essentiels pour faire preuve d’empathie le temps de la conversation.

En réalité, chaque détail visuel, chaque détail sonore est méticuleusement pensé pour immerger le spectateur dans l’intensité du récit.

Des personnages nuancés et mémorables :

Ce n’est plus un secret pour personne à présent, mais j’ai une affection toute particulière pour les personnages qui sont profonds et travaillés avec soin. Et lorsque les psychologies suivent les constructions des protagonistes alors c’est encore mieux !

Dans « Silent Voice », au-delà du fait que la réalisation soit délicate, nous avons un accent mis sur l’introspection assez indéniable. Ainsi, les personnages sont magnifiquement construits. Chacun d’entre eux porte son fardeau émotionnel tout en évoluant de manière authentique tout au long du film.

J’ai trouvé, de ce fait, que la plupart des personnages étaient dépeints comme profondément humains. Ils possèdent tous des qualités et des côtés sombres. Certains suivent les autres sans trop savoir pourquoi, avant de se retourner contre ceux qu’ils suivaient. D’autres encore se laissent avoir par leur égo et refusent de se remettre en question. Nous avons donc affaire à un panel de différence assez conséquent qu’il est intéressant de découvrir.

À l’image de l’inclusion des individus dirons-nous « différents » dans la société, « Silent Voice », nous propose moult de personnages complexes, dont les évolutions s’inter-connectent entre elles. J’ai trouvé ce travail particulièrement réussi. Ce sont les personnages, qu’ils soient protagonistes ou antagonistes qui donnent toute la saveur du visionnage. Parce qu’on s’y attache (enfin pour la plupart, parce que certains sont de vraies salo**ries, et je pèse mes mots…), et on veut les voir avancer et changer tout au long du film.

Alors, « Silent Voice » parle, à travers ses personnages si bien construits et si attachants, de la complexité des relations humaines et des luttes intérieures.

A Silent Voice

Silent Voice : Impact et Héritage :

Il n’existe pas énormément de film d’animation qui provoque autant d’émoi que « Silent Voice ». À travers le monde et depuis sa sortie, ce long-métrage a su conquérir le cœur des spectateurs. Avec la capacité poétique qu’il a démontrée à aborder des sujets difficiles et parfois encore un peu tabou dans nos sociétés.

En effet, ce film a aidé de par ses thèmes à sensibiliser sur le harcèlement scolaire. Véritable fléau des temps modernes, je trouve important d’apporter une sorte de réflexion à ce thème pour permettre de le diminuer. Si ce genre d’œuvres permettent d’instaurer des dialogues plein de sens… Et faire changer les mentalités des enfants et des adultes alors pourquoi s’en priver ? De même, je trouve intéressant qu’il propose une représentation de la surdité authentique. Afin de développer une certaine compréhension de ce handicap ainsi que l’empathie pour les personnes malentendantes et sourdes.

Grâce à la qualité de l’animation et de sa direction artistique, « Silent Voice » a permis de renforcer la réputation de Kyoto Animation. Et de plus, grâce à son succès critique et commercial, la visibilité de l’animation japonaise à l’international s’est vu augmenté.

Ainsi, l’héritage laissé par ce film se voit de multiples façons. Premièrement avec les autres œuvres qui ont été influencés au travers des thèmes sérieux abordés avec beaucoup de sensibilité. Deuxièmement, ce film s’est vu utilisé comme outil éducatif pour sensibiliser au travers de discussions sur le harcèlement et la rédemption. Enfin, grâce à ce film, le grand public et les différentes sociétés à travers le monde se sont vues sensibilisées sur les personnes malentendantes et sourdes grâce à la promotion de la diversité et de l’inclusion et la représentation que l’œuvre en faisait.

Alors, Silent Voice : Peut-on avoir une vraie rédemption ?

Bien, la rédemption est le fait de se racheter après une mauvaise action, certes. Pour autant, elle ne peut pas se faire sans un minimum de sincérité. Et je pense que tout l’enjeu se trouve dans ce simple mot.

On ne peut rien faire pour réellement se racheter si on n’est pas sincère. Il est donc possible d’avoir une vraie rédemption en fonction de nos intentions premières.

Par exemple, en suivant Shoya, nous ne pouvons que nous émouvoir devant l’acharnement dont il fait preuve dans son besoin de se racheter. Sa rédemption passe par l’apprentissage d’un langage qui lui était jusque-là obscure. La compréhension de Shoko et l’envie de se rapprocher d’elle… La douceur dont il fait preuve pour lui parler, la soutenir aussi bien qu’il le peut… Bref, sa rédemption passe par les efforts qu’il fournit pour elle. Et j’ai trouvé cela extrêmement attachant et émouvant.

A Silent Voice


Conclusion :

Pour conclure, « Silent Voice » est un magnifique film d’animation japonaise qui nous sensibilise sur des thèmes importants... Et malgré tout laissés de côté tels que le harcèlement scolaire, ou encore le handicap à travers la surdité.

Ce film transcende les frontières du genre de l’animation pour offrir une expérience cinématographique foncièrement humaine. J’ai été totalement touchée par la direction artistique douce, délicate et saisissante, par ses personnages profondément humains et complexes et son exploitation touchante de la rédemption.

D’ailleurs, pour ce qui est de savoir s’il est possible d’avoir une vraie rédemption, tout dépend de nos intentions lorsqu’on la recherche… Ainsi que de notre sincérité de notre démarche.

Je te recommande ce film si tu aimes les histoires touchantes qui font réfléchir avec des personnages complexes et humains avec une douceur dans la réalisation qui donne du baume au cœur malgré la dureté des thèmes exploités.


Je te laisse également un lien vers le site de Sens critique pour que tu puisses te faire un avis plus complet sur ce film : ici.


Et toi ? L’as-tu vu ? Si oui, qu’en as-tu pensé ? Si non, en aurais-tu envie ?

Tu peux, bien évidemment y répondre sur mes réseaux sociaux (en liens à la fin de l’article) et je serais ravie de partager avec toi sur ce film (si tu l’as vu, bien-sûr) donc n’hésite pas également à me donner ton avis, notamment sur Instagram ou Facebook car je suis plutôt active là-bas !

Enfin, je t’invite également à aller lire la dernière note / films que j’ai rédigée sur « Le Menu » sorti en 2011, si ça t’intéresse. Clique ici.

Sur ce, à la prochaine dans un futur article et bien le bonsoir, Ami lecteur !

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