Si j'étais 1, 3,4,7

[Fictions] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #7 (S3E7)

On est parti pour retrouver Lilou et Ludo avec l‘épisode 7 de la saison 3 de Si j’étais quelqu’un d’autre. J’espère qu’il te plaira !

Si tu n’as pas encore lu l’épisode 6 de la saison 3, je t’invite à aller te rafraichir la mémoire en cliquant ici.

Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !!



Épisode 7 : Cappu.

Nous sortons à peine du cinéma lorsque Ludo me prend la main et entrelace nos doigts. C’est moi qui voulais y aller. Mon chéri n’en ressentait pas l’envie. Mais il a tenu à m’accompagner tout de même. Le regard au loin, je distingue un léger sourire lui étirer les lèvres. 
– Quoi ? lui demandé-je en rigolant doucement.  
– Qu’est-ce que c’était nul… Un vrai navet. 
– À ce point-là ? 
– Non mais franchement, la réplique de l’autre à la fin… Qu’est-ce que c’était con…

Cette fois-ci, je ris franchement. Je sais exactement de quel passage il veut parler. Il y avait un silence presque religieux dans la salle, et quand le héros a lancé sa réplique, Ludo a éclaté de rire. Et le pire, c’est que ça s’est très vite transformé en fou-rire. J’aurais pu vouloir me faire toute petite, et être gênée, mais en réalité, je l’ai accompagné. Nous avons donc ri tous les deux pendant presque tout le reste du film, au grand damne des spectateurs, qui eux, pour le coup n’avaient rien demandé… les pauvres. 

Arrivés à côté de la voiture, il embrasse le dos de ma main avant de me lâcher et faire le tour du véhicule. Il le déverrouille et s’installe dedans. Je fais de même après avoir balancé mon sac à mes pieds. 
– Merci de m’avoir accompagnée tout de même. 

Ludo démarre la voiture en tournant la clef. Le véhicule vrombit puis mon cher et tendre débraye et sort de la place. 
– Oh, tu sais, ça ne me dérange pas tellement. J’aime bien passer du temps avec toi. Et je suis prêt à faire des sacrifices. 

En l’entendant, j’éclate de rire. Et je le vois sourire d’un coup, satisfait. Il ajoute pendant que nous sortons du parking : 
– Non en vrai, j’avais besoin de sortir aussi. 

Il marque un temps de silence durant lequel il tourne à droite et s’insère dans le trafic avant de dire encore : 
– C’est un peu compliqué en ce moment… 

En l’entendant, je fronce les sourcils et demande : 
– C’est moi ? 
– Non, pourquoi ça serait toi ? 
– C’est le boulot alors ? 
– Pas que… 

Il pousse un soupir avant de reprendre : 
– On va dire que c’est un peu tout mélangé… Beaucoup de choses se battent dans ma tête. 

Je me sens triste en l’entendant. C’est exactement le genre de raisons qui font que je déteste quand il me met avant lui et son bien-être.  Il reprend : 
– Ne t’en veux pas, mon amour. Ce n’est pas ta faute. C’est moi qui doit apprendre à déléguer, et à ne plus prendre trop à cœur les choses. 
– Mais je ne te rends pas la vie plus simple non plus… grommelé-je. 

Ludo stoppe la voiture à un feu rouge avant de dire : 
– Lou’, ta maladie, tu peux rien y faire. Accepte-le. 
– Mais je l’accepte… pour moi. C’est l’existence que je te donne à cause d’elle que je n’accepte pas. 
– Tu sais, (il redémarre de nouveau puisque le feu est passé au vert) ma vie me va très bien, telle qu’elle est. 

Il prend un nouveau tournant avant de sortir de la grande ville où nous étions pour foncer à travers la campagne. Il dit encore : 
– Je suis très heureux maintenant. C’est juste que parfois, les jours sont plus compliqués à vivre que d’autres.  
– Pourquoi tu ne m’en a pas parlé avant ? 
– Parce que je ne veux pas rajouter du négatif sur tes problèmes. Tu en as assez bavé comme ça. 

Je sens comme un poids descendre dans tout mon corps, me plombant le ventre. Je ne voulais pas qu’il ressente ce genre de choses.
– Ludo, nous sommes ensemble. Il faut que tu me parles… Que tu me dises ce que tu ressens. 

Il garde le silence pendant que la voiture file à travers les champs. Je continue : 
– Je peux encaisser. Et je pense que je te l’ai bien montré jusque-là. 
– Je sais, mais, ce n’est pas une raison. 

Je connais suffisamment mon homme pour savoir que si la conversation continue, nous aurons affaire à un dialogue de sourds alors je m’abstiens d’argumenter.  Nous passons à la lisière d’une petite forêt. 
– C’est quand le 1er mai ?

Ludo réfléchit quelques secondes avant de répondre : 
– Bah, c’est demain, je crois. Pourquoi ? 
– Il y a du muguet par terre… 
– Tu voudrais en cueillir ? 
– Oui, pourquoi pas. 

Sans rien ajouter de plus, il s’engage sur le bas-côté pour se garer.  Nous sortons ensemble puis Ludo verrouille la voiture, en fait le tour et vient me prendre la main. Nous avançons ainsi à travers les feuillages. Je manque de me prendre les pieds plusieurs fois dans les racines des arbres et Ludo me rattrape constamment. L’ambiance qui se dégage de cette forêt semble irréelle. Comme si des fées ou des lutins allaient apparaître d’un coup devant nous. 

Arrivés devant un brin de muguet qui me semble plus beau et plus fourni que les autres, je lâche la main de mon amoureux et me baisse pour le cueillir. C’est à ce moment précis que j’entends des petits couinements plaintifs. 
– Tu as entendu ? 

Ludo regarde à l’orée du bois, les sourcils froncés. Pour ma part, je me relève. 
– Oui, ça vient de là-bas, dis-je en pointant un endroit plus loin. 

Les couinements se font de nouveau entendre. Comme si quelqu’un m’appelait. 
– Lou’, ça ne me dit rien qui vaille. Si c’est un louveteau ou un renardeau ? 
– Et si c’est un chien ? 
– Tu penses ? 
– Je ne sais pas. 
– Bon alors on va voir. Mais prépare-toi à fuir. 

Je hoche la tête et nous avançons en nous rapprochant petit à petit des pleurs. Et lorsque nous passons la cime des arbres, le spectacle qui s’offre à nous nous brise le cœur. Mon instinct ne m’a pas trompé. Un bébé chien est attaché sur un conifère. 
– Bon sang… 

Je ne réfléchis pas plus et m’avance encore. Que je pourrais être attaqué par une bête sauvage qui aurait pris le chiot pour son repas et viendrait le défendre, ne me vient même pas à l’esprit. La seule chose qui m’obnubile est de venir récupérer ce bébé. 

Ludo me laisse faire. Il se tient à l’écart et je subodore qu’il se prépare à me secourir au cas-où. Et moi, je m’approche de ce petit être apeuré et sans défense. Tout dans ses yeux démontre sa détresse, sa souffrance et son angoisse. Les émotions que je lis dans ce regard si doux me transpercent en plein cœur. Qui a bien pu l’abandonner ici ? Au milieu de nulle part. Je m’approche encore plus doucement avant de murmurer : 
– Coucou, toi.. Qu’est-ce que tu fais ici ? 

Le chien ne bouge pas et a même un mouvement de recul. Je m’accroupis puis lui présente ma main sans le regarder. Au bout de quelques secondes supplémentaires, je sens une truffe chaude et sèche sur le dos de ma main. Je ne suis pas une experte des canidés mais mes parents ont eu un chien lorsque j’étais plus jeune. Et j’ai appris qu’une truffe doit-être fraîche et humide pour le qualifier de “en bonne santé”.

Je tente un regard de travers pour l’observer avec plus de détails. Il n’est pas très grand mais n’est pas petit non plus. Je ne connais pas le nom de cette race. On dirait un berger malinois à poils longs. Ses oreilles sont plaquées sur son crâne parce qu’il a peur mais je sais d’avance qu’une fois en confiance, elles seront bien dressées sur sa tête. Ce que je trouve très beau c’est son museau plutôt long et sa truffe qui semble énorme. Je tombe complètement sous son charme. 

Le chien s’avance encore un peu, cherche les câlins et de l’attention. Le voir attaché ainsi me brise le cœur. Je n’ai jamais compris pourquoi les êtres humains se montraient capables de ça. J’ai toujours considéré un animal comme un être doué de sentiments et doté d’une grande sensibilité. Et pour moi, les chiens sont les êtres les plus purs qui sont apparus sur Terre. Victor Hugo disait “Regarde ton chien dans les yeux et tu ne pourras affirmer qu’il n’a pas d’âme”. Et je pense comme lui. 

Quand le chien est tout proche de moi, je dépose ma main sur son pelage. Et me rends compte qu’il a encore sa bourre de bébé. Il ne doit pas être bien vieux. 
– Ça va aller. Je vais te sortir de là. 

Ludo danse d’un pied sur l’autre, mal-à-l’aise. Je tourne la tête vers lui et dis : 
– C’est bon, mon amour. Je le détache et on s’en va. 
– OK. Tant mieux parce que je suis stressé… 
– Ah bon ? Tu le caches bien. 

J’étouffe un rire et je le sens se dérider : 
– Ouais, c’est ça, moque-toi. 

Il fait un pas en avant pendant que je me relève et que je commence à m’attaquer au nœud de la corde. 
– Tu as besoin d’aide ?
– Non, ça va aller. 

En réalité, le nœud en question est vraiment très serré. Je sens la chaleur provoquée par la colère que je ressens monter en moi. La personne qui l’a abandonné là ne lui a vraiment laissé aucune chance… Après une bataille sans merci, je finis par gagner.  Et j’emmène le chien avec moi vers Ludo. Nous partons vers la voiture, Ludo le fait monter dedans pendant que je m’installe à l’avant. Il n’y a pas de couverture, ni de nourriture avec nous. Le toutou va devoir se contenter du siège. Lorsque Ludo prend place au volant, il dit : 
– Regarde pour trouver un véto dans le coin. Il a peut-être une puce d’identification…
– Tu y crois vraiment ? 
– Vu où on l’a trouvé, non pas trop, mais ça ne coûte rien d’essayer. 


– Je ne vois aucune puce… Ni même de tatouage…

La vétérinaire passe sa machine autour de la chienne sans résultat. Avec Ludo, nous nous regardons longuement. Dans la voiture nous avons beaucoup discuté, parlementé aussi. Nous nous sommes interrogés sur le fait de la garder ou non s’il s’avérait qu’elle n’avait pas de maître. À vrai dire, c’est moi qui désirait vraiment la prendre avec nous. Parce que, lorsque nous l’avons récupérée, quelque chose s’est passé entre nous deux. Et je ne me voyais pas la laisser à présent.

Ludo s’est montré un peu plus réticent, plus pragmatique aussi. Il m’a expliqué son angoisse de la savoir chez nous malgré ma maladie. Il m’a dit que nous n’avions pas de jardin, qu’elle risquerait de s’ennuyer… Puis finalement, nous nous sommes mis d’accord : Si elle n’avait pas de maître, nous le deviendrions pour elle. 
– Je pense que ça a été une portée non voulue, et qu’une fois qu’elle est devenue trop grande, ils s’en sont débarrassés… 
– Qu’est-ce qu’elle va devenir ? demande mon amoureux. 
– Personne ne viendra la récupérer, donc elle ira à la SPA… 

Je regarde Ludo et dès qu’il hoche la tête, je m’exclame : 
– Et si nous, on voulait la récupérer, ça serait possible ? 
– Vous voulez dire l’adopter ? 
– Oui. 
– Je ne sais pas trop… Vous savez, les bergers belges tervueren sont particuliers. Pas méchants, mais leur éducation ne se fait pas simplement. Je ne voudrais pas que vous vous en sépariez quand même plus tard. S’occuper d’un animal peut s’avérer être un coût aussi. Puis vous ne connaissez pas ses antécédents non plus. Est-ce que vous seriez vraiment prêts à gérer le cas échéant ? 

J’entends ses arguments, ils sont légitimes et quelque part, c’est très bien que la vétérinaire fasse de la prévention et nous mette en garde au cas-où. Mais je suis déterminée. Je ne pourrais pas expliquer pourquoi. J’ai toujours marché à l’instinct. Et je suis persuadée que le destin ne nous l’a pas envoyée sans raison.  

La vétérinaire doit voir ma détermination puisqu’elle finit par dire : 
– Bon… Vous êtes sûrs ? Tous les deux ? 

Ludo hoche la tête en même temps que moi. Elle pousse un soupir qui semble dire “j’espère que je ne fais pas une bêtise” puis souffle : 
– Je vais chercher tout ce qu’il faut. 

Je m’approche du petit être qui va très bientôt devenir ma chienne. Elle n’a plus peur du tout avec moi, bien qu’elle se méfie encore un peu de Ludo. Ce dernier ne semble pas s’en formaliser. Il approche sa main doucement et elle le renifle. 
– Tu as une idée pour son prénom ? me demande-t-il. 
– Non. Je ne sais même pas de quelle année c’est. 
– C’est l’année des “C”. 

La vétérinaire referme la porte derrière elle. Toujours avec beaucoup de bienveillance et de douceur, elle injecte la puce, et fait les vaccins pendant que je caresse ma chienne pour l’encourager. Puis la Vétérinaire commence à remplir les papiers. 
– Que penses-tu de “Cappuccino” ? demande soudain Ludo en souriant. Après tout, c’est ta boisson préférée. 
– C’est sympa mais trop long puis ça fait mâle. 

Il réfléchit encore quelques secondes avant de tenter encore : 
– Alors “Cappu” ? 

Je regarde ma chienne qui halète à présent. Je ne pourrais pas expliquer non plus mais elle semble me sourire. 
– J’aime bien. 
– Alors vous êtes décidés ? demande la Vétérinaire. 
– Tu aimes, toi, mon amour ? 
– Bien-sûr, c’est moi qui l’ai proposé, patate. 
– Alors, c’est décidé. 

J’observe la Vétérinaire tracer les lettres du prénom de ma chienne sur son carnet de santé. Alors, je souris moi aussi. 

Je t’aime déjà tellement, Cappu…

Voilà, Ami Lecteur, j’espère que cet épisode t’a plu !

Cet épisode a été pour moi l’occasion de faire de la prévention. Trop d’animaux sont encore abandonnés en France et ce n’est pas normal ! Parce qu’un animal n’est PAS un jouet ! C’est une grande responsabilité et une décision qu’il faut prendre après une grande réflexion. Donc, si l’envie d’adopter un animal vous prend, RÉFLÉCHISSEZ !!

Voici également le petit lien vers le blog de ma meilleure amie, également blogueuse (que tu connais peut-être puisque c’est Novaish) qui a également écrit une fiction. Évidemment, si ça t’intéresse, bien-sûr ! Clique ici.

N’hésite pas à me faire part de tes commentaires sur mes réseaux sociaux (qui sont en liens à la fin de « l’article ».) D’ailleurs, je t’invite à venir me suivre sur Instagram car je suis plutôt active là-bas ! Comme toujours, je me ferai une joie de tout lire et d’y répondre !

Sinon, on commence de nouvelles habitudes en se retrouvant ici dans un mois pour l’épisode 8 !

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

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