On est parti pour retrouver Lilou et Ludo avec l‘épisode 10 de la saison 3 de Si j’étais quelqu’un d’autre. J’espère qu’il te plaira !
Si tu n’as pas encore lu l’épisode 9 de la saison 3, je t’invite à aller te rafraichir la mémoire en cliquant ici.
Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !
Épisode 10 : Muy Caliente.
Une caisse remplie de différents objets que je dois trier dans les mains, j’entre dans la partie “entrepôt”. Lucien s’active déjà sur une armoire qu’on a dénichée dernièrement. Oriane est à la caisse et aide de temps en temps Steve occupé à remettre de l’ordre dans les rayons de notre petite boutique.
De là où je suis, je les entends rigoler ensemble. Je dépose la caisse pour distinguer mon collaborateur lever les yeux au ciel. Lucien ne conçoit pas qu’on puisse travailler ET s’amuser. Je commence à farfouiller et trier, quand je l’entends même souffler. Je sais qu’il se retient parce que je ne réagis pas mais que ça le démange d’y aller pour les reprendre.
Lucien est très à cheval sur la hiérarchie. Comme c’est moi le chef, il ne lui viendrait même pas à l’esprit d’aller faire ce qu’il estime être de mes attributions. J’apprécie vraiment cette facette de mon collaborateur. Mais quand je l’entends souffler une nouvelle fois, je dis, sans lever les yeux de ma caisse :
– S’ils t’énervent à ce point, va le leur dire au lieu de ronger ton frein comme ça.
– C’est pas à moi d’y aller.
Je sors une sorte de réveil pas assez vintage pour ma boutique mais en plutôt bon état alors je le mets de côté. Puis j’ajoute en continuant ma tâche :
– Tu sais comment je fonctionne.
– Ouais… grommelle alors Lucien, mécontent.
– Et je sais parfaitement comment ils travaillent. Ils font du bon boulot, même en rigolant. Ce n’est pas parce que toi, tu as besoin d’être sérieux et dans le calme pour travailler que tout le monde fonctionne pareil.
– Ouais, chef, je sais bien… J’ai du mal, c’est tout. Je suis peut-être un peu trop vieux pour ces conneries.
– N’importe quoi, soufflé-je.
Je n’ajoute rien de plus. Et continue d’avancer sur ma tâche. Et je ne peux pas m’empêcher de sourire lorsque j’entends Oriane et Steve hurler de rire. Même Lucien esquisse un infime rictus. Il tourne autour du meuble avant de reprendre ses petites réparations. Puis il dit :
– Au fait, chef, t’es au courant pour les vides-grenier de ce week-end ?
– Oui, on fait comme d’habitude ?
– Oui, ça me va.
Lucien et moi avons une organisation très bien huilée depuis quelques temps à présent. Dans notre région, un week-end en septembre de nombreux vides-grenier et brocantes ont lieu. Et Lucien s’occupe de tous ceux qui sont près de chez nous. Moi, je profite des plus éloignés pour faire une virée avec Baudouin. Et cette année ne fait en rien exception. Mon meilleur ami est d’ailleurs hyper pressé de notre départ.
Et pendant qu’on est pas là, Lilou et Agnès passent le week-end toutes les deux entre filles. J’imagine même pas les conversations qu’elles doivent avoir. La dernière fois, Baudouin leur avait même dit qu’elles lui donnaient mal à la tête. Lilou ne s’était pas gênée pour le chambrer. Agnès s’était contentée de faire une petite moue, visiblement mécontente. Mais au vu de l’échange de regard qu’ils ont eu ensuite, j’ai directement compris que mon meilleur ami allait un peu ramer avec sa chérie à leur retour.
Je sors deux bouteilles en verre vertes qui font assez anciennes. Elles semblent en bon état et je sais d’avance que je vais les garder. Ce genre d’articles se vend très bien. En les tenant dans mes mains, je les emmène un peu plus loin et les place à l’abri. Quand je reviens, Lucien fait le tour de l’armoire pour vérifier qu’il a fait du bon travail. Pendant que je reprends mon farfouillage, je distingue du coin de l’œil son air satisfait. Il finit par repartir dans l’espace boutique, me laissant seul. Et j’entends Lucien grogner ; et Oriane répliquer :
– Mais c’est pas vrai… T’en a pas marre d’être aussi grincheux ?
– Attends Ori’, ajoute Steve, c’est un super surnom !! “Grincheux” ! En plus, t’es pas très grand !!
– Vous me fatiguez…
Je me marre comme un idiot en les entendant. Oriane et Steve ont quasiment le même âge. C’est pour cette raison qu’ils s’entendent comme larron en foire, je crois. Quant à Lucien, si je ne m’abuse, il doit avoir deux ans de plus que moi. On n’est quasiment pas de la même génération du coup. Je continue mon tri en me faisant la remarque que c’est très silencieux. Oriane s’exclame alors à mon attention :
– Chef, ça te dérange si on met un peu de musique ?
– Non, crie-je afin de me faire entendre. C’est les heures creuses alors ça me va !
– Sinon, commente Lucien, le silence, c’est pas mal non plus.
Je pouffe doucement en les entendant se disputer gentiment. Finalement, une mélodie au violon se fait entendre, que je reconnais tout de suite. La première mélodie que Lilou a composée et produite pour moi. Ça me fait toujours plaisir quand je sais que je suis “la muse” de mon amoureuse. Je sais également que mes collaborateurs aiment écouter ses compositions. Une demi-heure passe avant que le carillon de l’entrée se fasse entendre. Et je distingue directement une voix que je reconnaitrais entre mille. Celle de ma chérie qui commence à discuter avec Oriane. Quand j’entends son rire cristallin, je fonds directement. Alors je dépose ma trouvaille sur la table et passe la porte pour rejoindre la partie boutique.
Lilou, qui se trouve adossée contre le comptoir et qui regarde Oriane, tourne la tête vers moi. Et comme à chaque fois qu’on se trouve dans la même pièce, plus rien n’existe à partir de l’instant où elle plante ses yeux dans les miens. Qu’Oriane se détourne pour feindre de s’occuper de quelque chose à la caisse, que Steve racle sa gorge et se trouve soudainement très intéressé par ce qui se trouve au sol ; et que Lucien, égal à lui-même, est trop absorbé par sa tâche… plus rien n’a d’importance lorsque je vois la femme que j’aime s’avancer vers moi en me souriant.
Elle ne baisse pas les yeux lorsque j’écarte mes bras et qu’elle se blottie contre moi. Je place mes mains dans le creux de ses reins pendant qu’elle enlace mes épaules avec les siens.
– Salut, toi… murmure-t-elle alors.
– Qu’est-ce que tu fais là ?
Sans me répondre dans un premier temps, Lilou dépose ses lèvres sur les miennes. Puis elle me dit :
– J’étais en ville avec Agnès et Cappu et j’ai eu envie de venir te voir.
– Tu as ramené Cappu à la maison ?
– Oui, avant de venir.
– Tu as réussi à laisser la poulette seule ? Je suis à la fois flatté et étonné.
Sans lâcher mon amoureuse du regard, je la vois sourire avant de répondre :
– Flatté ?
– Bah ouais, je compte beaucoup moins qu’elle pour toi maintenant…
Je joue au malheureux, et elle le sait parfaitement. Elle pouffe doucement avant de déplacer sa main sur ma joue qu’elle caresse tendrement.
– Rien à voir.
– Ah ouais ? Et pourquoi ?
– Tu ne peux pas lutter face à ses beaux yeux. Et son “ro’” nez.
Cette fois-ci, c’est moi qui pouffe. Je lève les yeux au ciel avant de l’embrasser encore. Puis je me détache d’elle et j’entrelace nos doigts. D’habitude je suis assez mal-à-l’aise à l’idée de me montrer aussi entreprenant. Mais je n’ai pas pu me contrôler. Pendant que je distingue du coin de l’œil mes collaborateurs qui semblent tenter autant que faire se peut de regarder ailleurs, j’étire mes lèvres en un rictus et demande à Lilou :
– Tu vas repartir tout de suite ?
– Oh, je peux rester encore un peu. Simplement, je ne suis pas sûre que ma présence va t’encourager à travailler…
– Dix minutes ?
Lilou hoche la tête alors je l’emmène avec moi dans l’arrière boutique. Une fois le rideau de nouveau tiré, je dois vraiment faire appel à toute ma volonté pour ne pas lui sauter dessus. Son regard en coin lorsqu’elle tourne à demi la tête vers moi, sa bouille de lutine, et son air radieux manquent d’avoir raison de moi. Sachant qu’on n’est pas à la maison, je me racle la gorge pour me reprendre. Et ça l’amuse.
Pendant qu’elle s’installe à une chaise près de moi, je reprends ma tâche. Elle laisse tomber son sac à ses pieds, puis s’adosse à son siège. Pendant que je continue mon tri, je lui demande :
– Alors, c’était bien avec Agnès ?
– Oui, super…
Je la connais par cœur. L’intonation dans sa voix me fait comprendre qu’elle ne me dit pas tout. L’air de rien, j’attends en me déplaçant vers la poubelle pour y jeter un bout d’objet non identifié. Lilou ajoute enfin :
– Maxine était là.
Sentant mon agacement monter en flèche, je m’exclame, mécontent :
– Encore ?
– Pire qu’une sangsue, pas vrai ?
– Et qu’est-ce qu’elle voulait, cette fois-ci ?
– Nous pourrir la vie, comme d’habitude.
Lilou marque un temps avant d’ajouter :
– Non, en fait, pas comme d’habitude. Elle s’en est prise à Agnès.
Je tourne la tête vivement. Ses sourcils sont froncés. Elle dit encore :
– Alors je l’ai défendue.
Ça ne m’étonne même pas. Parce que pour la femme que j’aime, certaines personnes sont intouchables. Et sa meilleure amie en fait partie. Lilou n’est pas du genre à montrer les dents. Entre le conflit et la médiation, elle choisira toujours la seconde option. La seule manière de l’énerver est de s’en prendre à ceux qu’elle aime ou, tout du moins, à tous ceux qu’elle apprécie vraiment. Parce qu’elle déteste l’injustice et la méchanceté.
– Du coup, elle est partie comme une pauvresse quand je l’ai envoyée bouler.
– Comme une pauvresse ?
Lilou hoche la tête doucement. Et moi, je secoue la mienne en souriant. Je dis :
– Dommage que je n’ai pas été là. J’aurais vraiment donné n’importe quoi pour assister à ça.
– Oui je sais… Ce n’est pas commun venant de moi…
– C’est le peu de le dire.
Sans rien ajouter de plus, Lilou se lève d’un coup et vient se coller dans mon dos. Alors je passe mon bras par-dessus sa tête et encadre ses épaules.
– Qu’est-ce que tu as ?
– Rien de spécial…
Puis elle pousse un soupir avant d’avouer :
– Je ne comprends vraiment pas comment j’ai pu autant l’aimer…
Ma moue dubitative la fait rire. Elle dit encore :
– Elle est tellement toxique et odieuse… et le pire, c’est que même lorsqu’elle était odieuse, et toutes les fois où elle m’a blessée, je revenais vers elle…
C’est à cet instant précis que je comprends que Lilou ne me dit pas tout. Je sais que pour elle, le passé doit rester là où il est. Je sais aussi que Maxine lui a fait beaucoup de mal… Mais je ne suis pas sûr de réellement savoir à quel point. Après tout, je me suis toujours demandé d’où lui venait la petite cicatrice qu’elle a en haut du crâne à la naissance de ses cheveux… Alors, je sais que Lilou ne me dit pas tout, mais je l’accepte tout de même. Et je finis par répondre :
– Parce que tu l’aimais… l’amour n’est pas toujours logique, tu sais… Enfin, je suis bien content que votre histoire soit terminée…
– Ah oui ? Et pourquoi ?
– Parce que c’est moi qui ai gagné la perle.
– Oh…
– Alors, tu vois, je ne suis pas prêt de te laisser partir.
Pendant qu’elle se blottie contre moi, je me retourne complètement et la serre un peu plus fort dans mes bras. Et je l’entends murmurer :
– Je t’aime…
– Moi aussi, ma puce, dis-je à son oreille avant de l’embrasser dans le cou.
Adossé au comptoir aux côtés d’Oriane et de Steve, Lucien continuant toujours de travailler dans l’arrière boutique, cette fois-ci, j’observe Lilou sortir de ma ressourcerie. Elle a décidé de rentrer à la maison pour ne pas laisser Cappu toute seule trop longtemps. Lorsque je ne la distingue plus à travers la vitre, je fais volte-face et m’apprête à retourner à l’arrière lorsque j’entends Steve demander :
– Chef, quand t’es chez toi avec ta chérie, t’es toujours comme ça ?
– Comme quoi ?
– Bah, je sais pas… Amoureux, passionné…
En entendant mon subordonné, je ne peux pas empêcher un rictus de se former sur mes lèvres. Je me racle la gorge avant de répondre :
– Plus ou moins, ouais…
– Bah mazette… souffle alors Steve.
– Pourquoi ?
– C’était muy caliente…
Je devrais sans doute être gêné par ce que mon subordonné vient de me dire, surtout qu’Oriane hoche vivement la tête derrière lui. Mais il n’en est rien. En réalité, ça m’amuse. Je réplique :
– Hum… Désolé…
– Oh mais ne t’excuse pas chef, s’exclame alors Oriane. Vous n’avez rien fait de vraiment choquant non plus.. Puis, je vous trouve vraiment trop beaux…
– Venant de toi, ça veut dire beaucoup… Merci.
– On n’a juste pas l’habitude de te voir comme ça, c’est tout.
Lucien débarque alors dans l’espace vente en répliquant, un rictus amusé au coin des lèvres :
– Ouais, bah que ça ne devienne pas une habitude non plus, hein ! J’en ai marre d’être le seul à bosser… si ça continue, je vais me mettre en grève, moi…
“Me voilà prévenu…”
Voilà, Ami Lecteur, j’espère que cet épisode t’a plu !
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Sinon, on commence de nouvelles habitudes en se retrouvant ici dans un mois pour l’épisode 11 !
Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !
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