On est parti pour retrouver Lilou et Ludo avec l‘épisode 14 de la saison 3 de Si j’étais quelqu’un d’autre. J’espère qu’il te plaira !
Si tu n’as pas encore lu l’épisode 13 de la saison 3, je t’invite à aller te rafraichir la mémoire en cliquant ici.
Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !
Épisode 14 : Reviens-moi…
Cinquième jour.
Lilou demeure toujours dans le coma, sans aucune amélioration. Elle ne réagit pas aux stimulus. M’enfin, je suppose que le point positif est que son état ne se dégrade pas. On m’a prescrit un arrêt de travail de deux semaines pour l’instant à cause de mes côtes fêlées. Honnêtement, ça me va. Je peux rester avec la femme que j’aime comme ça.
Bien-sûr, je rentre à la maison pour m’occuper de Cappu. Ma chienne ne comprend pas pourquoi sa maîtresse n’est pas de retour. Parfois, j’aimerais pouvoir parler le même langage qu’elle. Pour qu’elle comprenne qu’elle n’est pas abandonnée par sa maman humaine. Elle passe son temps emmitouflée dans le plaid dans lequel Lilou s’enroule quand elle a froid. C’est-à-dire tout le temps.
Je la laisse chez Agnès la plupart du temps. Je ne voulais pas l’embêter mais c’est mon amie qui a insisté. Comme elle est sa propre patronne, c’était plus simple ainsi. Mais aujourd’hui, ce sont les parents de Lilou qui s’occupent d’elle chez nous. Ils ont pris quelques jours pour ne pas être loin de l’hôpital au cas-où. Je leur en suis reconnaissant.
Actuellement, on se trouve tous les trois avec Baudouin et Agnès dans la chambre de Lilou. On la veille, autant que faire se peut. Force est de constater qu’on espère tous son réveil.
Ce sont surtout Baudouin (étonnamment) et Agnès qui meublent en faisant la conversation. Moi, je reste dans mes pensées à les écouter. La main de Lilou dans les miennes, je fixe un point dans le mur en souriant de temps en temps lorsque mes deux amis racontent leurs histoires. Mais il est vrai que la plupart du temps, c’est le visage paisible de la femme que j’aime qui m’obnubile.
Être fort n’est vraiment pas facile. Lorsque je ne suis pas sûr que Lilou reviendra… lorsque je ne suis pas sûr que je reverrais ses si beaux yeux vert-d’eau s’ouvrirent et se plonger dans les miens… Et lorsque je ne suis pas sûr que je ré-entendrais son rire cristallin ou que je ne reverrais plus son sourire de lutine… J’ai du mal à garder la foi.
Putain… J’y arriverai plus sans elle…
“Mes beaux-parents” viennent de partir. Et Agnès et Baudouin de rentrer de nouveau dans la chambre. Mon meilleur ami s’adosse au mur, près de la fenêtre pendant que mon amie s’installe sur le siège que je n’utilise pas. Elle grommelle :
– Franchement, le chocolat ici est immonde…
– En même temps, il n’est pas fait pour être bon… réplique Baudouin en levant les yeux au ciel.
– Oui, mais ils pourraient faire un effort…
– Au moins t’as du chocolat chaud, qu’est-ce que tu te plains ?
– Bon… j’en connais un qui n’a pas mangé ses cornflakes ce matin.
Lorsque j’entends le “niah, niah, niah” caractéristique de mon meilleur ami, mon cerveau décroche totalement. Ils ont tendance à se chamailler H24, quand ils sont ensembles. D’habitude, je trouve ça distrayant. C’est pour cette raison que je les écoute de loin.
De mes pouces, je caresse le dos de la main de Lilou. Heureusement qu’elle n’a aucune fracture, à aucun de ses membres. Quand elle se réveillera, si elle en ressent le besoin, elle pourra refaire directement du violon. Je fixe un point dans le mur d’en face lorsque j’entends Agnès s’exclamer, en colère :
– Mais c’est pas vrai… Qu’est-ce que tu fais là ?
Je ne prends même pas la peine de tourner la tête lorsque l’ex de ma chérie répond :
– Je voulais m’assurer que les rumeurs sur les réseaux sociaux étaient bien vraies.
– “T’assurer” ? dit alors Agnès.
Mon poil se hérisse lorsque je l’entends ricaner. De là où je suis, je sens même Baudouin se hérisser également. Agnès s’est redressée sur son siège. Et Maxine ajoute :
– Oui. J’aime quand le karma réalise son œuvre.
Et elle ricane de plus belle. Mon genou se secoue compulsivement. Agnès réplique :
– Comment tu peux encore te regarder dans une glace ?! Tu te rends compte qu’elle est entre la vie et la mort et qu’on ne sait même pas si elle va se réveiller ??
– Évidemment ! Et cette fois-ci, ce n’est pas à cause de moi alors c’est hilarant !
– Dégage, grognè-je.
C’est sorti tout seul. Je ne me suis absolument pas commandé. Un silence de plomb s’abat sur la salle. Mais je m’en fou. Parce que je viens de comprendre ce que Lilou ne m’a jamais dit. Je continue de lui caresser le dos de la main et de fixer un point sur le mur. Ne laissant à personne le temps de répondre quoi que ce soit, j’ajoute :
– T’as rien à faire là.
Je ne l’ai toujours pas regardée. Je tourne ma tête vers le visage de Lilou que je caresse doucement après avoir lâché sa main. Et je dis encore :
– Tu sais, Maxine, je ne vois vraiment pas ce qu’elle a pu te trouver. Je ne comprends pas ce qui a fait qu’elle t’ait aimée. Mais les faits sont là. Tu as été importante pour elle. Et plutôt qu’apprécier ce que vous avez eu ensemble, toi, tu détruis tout.
– Je te permets pas.
– Je m’en fous en fait.
Cette fois-ci, je tourne la tête pour la regarder enfin.
– Tu lui pourris la vie, t’es odieuse avec elle, tu ne la laisses jamais tranquille. Et tu te délectes de son malheur. Comment tu peux encore prétendre l’avoir aimée ? Comment tu peux encore prétendre aimer qui que ce soit hormis ta pauvre petite personne futile ?
– Tu vas la fermer, oui ? Je fais ce que je veux avec ma femme.
Je sens une colère sourde s’emparer de moi. Et je réplique, catégorique, pendant que Baudouin et Agnès se font tout petits :
– Elle. n’est. plus. ta. femme. Et ce n’est pas non plus un objet. Tu ne fais pas ce que tu veux d’elle, ni de n’importe qui d’autre.
J’embrasse le dos de la main de Lilou avant de me lever. Le regard dénué d’émotion, je continue :
– Je ne le répéterai pas une troisième fois : Dégage.
– Oh, allez, Ludovic, t’es un gentil, toi. Fais pas ton gros dur, ça ne te va pas.
Et elle ricane de plus belle. Alors je réplique :
– Tu me connais pas. Je m’en carre que tu sois une femme. Tu me répugnes rien qu’à l’idée de ce que tu as pu lui faire subir. J’en ai assez que tu fasses souffrir constamment l’amour de ma vie donc, si tu dégages pas dans la minute, je n’hésiterai pas une seule seconde à te casser la gueule.
Toujours adossé au mur, Baudouin laisse s’étirer un sourire sur son visage. Agnès, quant à elle, est bouche-bée. Maxine reste pantoise, droite comme un piquet. Et devant le sérieux qui se dégage de mon corps et de mes paroles, elle finit par faire volte-face et passer la porte.
Toujours debout, j’attends d’être sûr que Maxine ne va pas revenir. Les poings serrés avec force, je tente de trouver le calme intérieur. Si je me laissais aller à mes pulsions, je foncerais dans le couloir pour lui refaire le portrait.
Mes poings tremblent et je n’ai toujours pas bougé. Doucement, je tourne la tête vers Agnès lorsque je l’entends me dire :
– Merci.
– Pourquoi tu me remercies ?
– Tu l’as protégée.
Je lui souris avant de répliquer :
– Personne ne touche ma femme, point.
Je marque un temps avant de demander :
– La cicatrice de Lilou, celle au sommet du crâne qu’elle cache avec ses cheveux… C’est c’te garce qui la lui a faite, c’est ça ?
– Oui… souffle alors Agnès.
– Putain… Je sais pas ce qui me retient d’aller l’emplafonner dans un mur…
Baudouin pouffe doucement avant de rentrer dans la conversation :
– Hum… Tu l’as laissé où mon meilleur pote ? Nan parce que là, je me pose des questions.
– Ferme-la, répliqué-je en levant les yeux au ciel.
Je détends mes doigts et place mes mains dans les poches de mon gilet sweat à capuche pendant qu’Agnès me dit encore :
– Tu sais Ludo, je suis contente que tu sois avec Lilou.
– Agnès… C’est de ma faute si elle est là…
Je vois la meilleure amie de la femme que j’aime secouer la tête avant de dire :
– Baudouin m’a dit que tu te sentais coupable de l’accident. Mais, tu sais, personne ne te rejette la faute. Ce n’est pas toi qui a grillé un feu rouge et ce n’est pas toi qui roulais à vingt kilomètres au-dessus de la vitesse autorisée. Alors, non. Tu n’y étais pour rien.
Étrangement, ça me fait du bien d’entendre Agnès. Elle a le regard franc et ne me perd pas des yeux. Le regard brillant sous l’émotion et l’angoisse, elle ne sourcille pas pour autant, et me sourit sincèrement.
– Je suis heureuse que Lilou ait enfin trouvé quelqu’un qui la mérite vraiment.
– Ludovic…
Je tourne la tête très vite en entendant la voix de ma chérie. Est-ce que j’ai rêvé ? Baudouin et Agnès, surpris eux aussi, se sont tus d’un coup et regardent vers le lit. Mon meilleur ami s’est même remis correctement sur ses pieds.
– Ludovic…
Putain, non ! Je n’ai pas rêvé ! Je retire mes poings de mes poches et fonce vers Lilou. Elle a levé faiblement la main en l’air et semble chercher la mienne. Je l’attrape et entrelace nos doigts.
– Je suis là, mon amour ! Je suis là !
– Ludovic…
Elle ouvre péniblement ses yeux qui finissent par rencontrer les miens. Agnès fonce dans le couloir en hurlant :
– Vite, quelqu’un ! Elle se réveille !
Je pose délicatement mon front contre le sien et elle place ses doigts entre les miens qui lui caressent la joue. Je souris de soulagement lorsque, finalement, je sens ses doigts les lâcher pour venir se perdre dans mes cheveux à l’arrière de mon crâne.
J’entends dans mon dos du brouhaha à travers la chambre. Les infirmières s’approchent pour vérifier les constantes et finalement, que tout va bien. On me demande de m’écarter quelques secondes.
Mais plus rien ne compte pour moi lorsqu’elle murmure encore mon prénom.
Voilà, Ami Lecteur, j’espère que cet épisode t’a plu ! Un épisode que j’ai adoré écrire ! Ludo a la classe dans celui-là. Tu ne trouves pas ?
Voici également le petit lien vers le blog de ma meilleure amie, blogueuse (que tu connais peut-être puisque c’est Novaish) qui a également écrit une fiction. Évidemment, si ça t’intéresse, bien-sûr ! Clique ici.
N’hésite pas à me faire part de tes commentaires sur mes réseaux sociaux (qui sont en liens à la fin de « l’article ».) D’ailleurs, je t’invite à venir me suivre sur Instagram car je suis plutôt active là-bas ! Comme toujours, je me ferai une joie de tout lire et d’y répondre !
Sinon, on commence de nouvelles habitudes en se retrouvant ici dans un mois pour l’épisode 15 ! Le final de la saison 3 !
Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !
Caractère de Pêche
