[Des histoires] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #1 (S1E1)

C’est parti pour la suite de mon histoire ! Voici l‘épisode 1 de Si j’étais quelqu’un d’autre. J’espère qu’il te plaira !

J’ai également posté le prologue il y a deux semaines. Si tu ne l’as pas lu, je t’invite chaleureusement à cliquer sur le lien pour aller le découvrir : ici.



Épisode 1 : Au fait, t’es qui ?

C’est quand mon portable sonne et me réveille que j’étends le bras pour l’éteindre en grommelant. Le truc c’est que je ne le trouve pas et que j’ai beau tâtonner partout, je me trouve dans l’obligation d’ouvrir péniblement mes yeux. La lumière du soleil me brûle les rétines et je plisse le regard mécaniquement. Je me demande directement ce que j’ai fait de mon téléphone hier soir pour ne pas le retrouver ce matin.

La sonnerie continue encore et encore et me vrille les tympans. D’ailleurs, à la réflexion, il n’y a pas que mon réveil qui me fait mal au crâne. Automatiquement, je me demande ce que j’ai fait la veille car je ne m’en souviens absolument pas. Mais un goût un peu rance me prend à la gorge et je comprends que j’ai dû boire énormément hier soir.

Un peu plus réveillée, je prends la peine de regarder où je me trouve. Au lieu d’être sur la table de chevet à côté de ma place, mon téléphone est par terre… à coté de ma culotte. Je regarde l’heure et me rends compte qu’il est à peine sept heures du matin. Je regarde à travers la pièce et découvre que ce n’est pas ma chambre et que je suis seule dans le lit. À travers le mur, j’entends un jet d’eau. Probablement que le propriétaire de la chambre est en train de prendre une douche.

« Mais je suis où ? »

Je soulève la couette et me rends compte que je suis nue comme un ver en dessous. Comme je suis ultra-frileuse des extrémités du corps, j’étouffe un rire lorsque je m’aperçois que j’ai gardé mes chaussettes. Je crois qu’on ne se refait pas, de toute façon. Je pose de nouveau un rapide coup d’œil à la chambre dans le but d’essayer de trouver mes affaires. Et le moins que l’on puisse dire c’est que hormis les vêtements éparpillés partout, la pièce en question est plutôt bien rangée et bien organisée.

La personne chez qui je suis est probablement quelqu’un qui lit énormément puisque qu’il y a des livres disséminés absolument partout dans la pièce, même à des endroits improbables. C’est quand j’entends le jet d’eau s’éteindre que le stress commence à prendre réellement possession de moi et que je décide de me mettre un coup de pied au derrière pour trouver mes vêtements et m’en aller ensuite.

Je repère rapidement mon soutien-gorge sur la chaise de bureau et mon jean skinny qui est par terre dans un coin de la chambre. Mon t-shirt chemisier est sur la télévision. Et automatiquement, je me demande comment il a pu atterrir là. La dernière étape reste la plus facile. Je dois me lever, m’habiller et filer !

Sans attendre plus longtemps, je décide de sortir du lit et une fois les pieds sur le sol, ma tête me tourne… j’ai vraiment dû me prendre une sacrée cuite hier soir… le black-out total !

« Allez, bouge maintenant ! »

Il faut que je parte d’ici, j’aurais tout le loisir de me souvenir de la soirée plus tard. En quatrième vitesse, je me lève d’un coup et en voulant attraper un de mes sous-vêtements, je me prends les pieds dans le petit tapi et je m’écroule à moitié par terre. Je jure dans ma moustache parce que je me suis faite mal et je finis par les enfiler aussi vite que possible. En me dirigeant vers mon pantalon, je me dis que le revêtir sera compliqué.

Rapidement, je cherche un endroit où il est possible de se tenir car je sais, par expérience, que je vais tomber de nouveau par terre si je ne me retiens pas à quelque chose. Après cinq bonnes minutes d’un combat acharné, je gagne et peux enfin fermer la fermeture éclair et le bouton. Lorsque j’arrive devant mon haut, je l’enfile rapidement. Une vraie promenade de santé !

J’essaye ensuite de trouver mon sac à main, qui, contrairement à mes affaires complètement éparpillées aux quatre coins de la chambre, est bien rangé contre le bureau. Je l’attrape trop rapidement et il me glisse des mains. Je parviens à le rattraper in extremis en me maudissant intérieurement pour ma maladresse chronique. En l’ouvrant pour voir si tout est dedans, je distingue qu’il y a bien mes papiers, un gel hydro-alcoolique, ainsi qu’une crème pour les mains, entre autres… je finis par balancer mon portable dedans et relève la tête.

Je ne sais même plus où j’étais hier soir, ni ce qu’il s’est passé pour que je me retrouve dans cet état à devoir me « picher » la tête pour oublier mon mal-être. Pour tenter de me réveiller, je secoue le crâne, ce qui déclenche automatiquement une migraine et je grimasse de douleur. Hum, je suppose que mes chaussures doivent se trouver dans le hall d’entrée de l’endroit où je suis.

Mais c’est lorsque je m’apprête à mettre ma main sur la poignée de la porte que cette dernière s’ouvre toute seule laissant apparaitre un homme qui, d’abord étonné, finit par me sourire en lançant un :
-Salut Lilou. Tu t’es bien reposée ?

Je reste tétanisée pendant quelques secondes et le détaille malgré moi. Tout d’abord, il est blond… mais genre vraiment très blond et ses yeux sont plutôt foncés avec du marron et sans aucun doute possible du vert autour de l’iris.

« Pas commun comme couleur…« 

Son regard est très doux tout comme son sourire et je commence à vraiment fondre sur place. J’émets un timide :
-Bonjour… bien et toi ?

L’homme me répond alors en éclatant de rire :
-Oh bah, je dors toujours bien personnellement.

Puis il ajoute en me voyant habillée et le sac à main sur le dos :
-Tu t’en vas ? Tu ne veux pas un café ou au moins prendre une douche avant de partir ?

Doucement, je pose mon sac par terre et me frotte délicatement les tempes qui me font toujours autant souffrir. Je finis par demander :
-Excuse-moi, mais je ne me souviens pas de ton prénom… ni même ce que je fais ici… d’ailleurs, on est où ?

Il penche la tête sur le côté en fronçant les sourcils puis il dit en souriant de nouveau :
-On est chez moi, dans mon appartement. Je m’appelle Ludovic et on est venu ici après avoir relativement bu hier. Tu n’as vraiment aucuns souvenirs ?

Je secoue la tête et je le vois se renfrogner un peu. Le stress remonte de nouveau. Que va-t-il me dire ? Qu’avons-nous fait hier soir ? Pourquoi je n’ai pas de souvenirs ? Il finit par se gratter la nuque et déclare, visiblement gêné :
-C’est plutôt embêtant, ça… autant être franc et te le dire tout de suite. En fait, on a couché ensemble hier… et j’en suis vraiment désolé… je ne te pensais pas si soûle. Sinon on aurait rien fait… en vrai, j’étais pas mal amoché moi aussi donc j’espère que si tu ne m’as pas fait des signaux qui disaient « non » parce que ça veut dire que je ne les ai pas respectés…

Le choc de l’annonce est bien moindre que je ne l’aurais cru. Je reste surtout surprise par le fait qu’il soit si honnête. Un flash me traverse la tête, me faisant grimacer. Je revois un homme au dessus de moi qui me parait tendre et délicat, je distingue tout de suite qu’il s’agit de lui… et j’ai une sensation de bien-être qui me réchauffe tout le corps. Sans aucun doute possible, j’étais plus que consentante. Je me déride enfin et réplique très sérieusement :
-Ne t’en fais pas, c’est bon. Par contre j’aurais besoin de savoir une chose…
-Tout ce que tu veux.
-Est-ce qu’on s’est au moins protégé ?

Je vois Ludovic éclater de rire. Il prend de nouveau son sérieux avant de répondre :
-Évidemment. Depuis que je suis célibataire, je me protège toujours. Après bien-sûr si tu as des soupçons, tu peux toujours aller voir dans la poubelle de la salle de bain. Si je me souviens bien, c’est là que j’ai jeté le préservatif.
-Non, c’est bon, je te crois.

Et c’est vrai. Il dégage tellement de gentillesse et d’honnêteté avec sa manière d’être et son regard franc que je ne mets pas du tout sa parole en doute. J’aurais peut-être dû d’ailleurs, parce qu’à notre époque, il faut se méfier de tout et de tout le monde. Mais devant cet homme qui a, ne serait-ce que pris la peine de mettre un t-shirt alors qu’il est chez lui parce que je suis là, je veux croire en lui et en sa bonté.

Ludovic me propose de nouveau un café que je finis par accepter avec un sourire. Je pose mon sac à l’entrée de sa chambre et je le suis dans sa cuisine. Je jette un coup-d’œil dans l’appartement. Ce dernier est plutôt grand et assez lumineux. Je finis par m’installer en face de Ludovic quand il nous sert à tous les deux la caféine si attendue et si bienvenue.

Je sirote doucement pendant que je le détaille un petit peu plus. Sa mâchoire est plutôt carrée mais ses joues sont un peu rondes et lui donnent une bouille de hamster. Ses lèvres sont fines mais pas inexistantes. Quand je plonge dans ses yeux, je remarque qu’il a un regard tombant et doux, tout comme son sourire. Et il a la carrure d’un rugbyman. Quelque chose dans sa manière d’être me rassure et j’ai l’intime conviction que c’est vraiment un mec bien.

C’est au fur et à mesure qu’on discute et qu’on apprend finalement à se connaitre un peu, que je me rends compte que j’ai de moins en moins mal à la tête. Nous échangeons nos numéros de téléphone puis je mets ma veste et prends mon sac pour rentrer chez moi.

Dans la rue, le soleil qui réchauffe un peu le vent est très agréable. Je frissonne en me disant qu’au moins cela me réveille et je m’installe à un arrêt de bus afin d’attendre que le transport en commun arrive pour me déposer non loin de chez moi. Je suis encore très endormie lorsque le fameux bus se stoppe enfin devant ma carcasse et que je monte dedans. Une fois assise, je pousse un profond soupir de résignation. La journée sera longue.

Ce n’est que trois quart d’heure plus tard que je descends enfin pour rattraper la porte de mon immeuble. Mon voisin sort et me voit arriver en courant. Il la maintient ouverte le temps que je passe. Je le remercie chaleureusement et il me répond par un simple signe de tête. Je vis au dernier étage de mon immeuble et mon appartement est plutôt spacieux. J’étais obligée de m’en acheter un grand parce que je m’auto-produis et mon studio d’enregistrement se trouve dans une pièce spécifique.

Au final toutes mes maigres économies y sont passées et je me suis clairement battue avec mon banquier pour prendre le crédit… mais je ne le regrette absolument pas. C’est mon petit havre de paix que j’ai fait à mon image : simple et cosy. Lorsque je referme la porte et tourne la clef, je ne peux pas m’empêcher de pousser un profond et long soupir. Bientôt, une question tourne encore et encore en boucle dans ma tête : mais que s’est-il passé hier ? Pourquoi me suis-je retrouvée à boire autant ?

Sans avoir la bouteille facile, il m’arrive parfois d’enchainer les verres, mais ce n’est jamais sans raison. Quoi qu’il arrive, ça sera toujours pour quelque chose de joyeux… ou de triste. Et en vue de ce qu’il s’est passé hier et de la migraine qui me vrille le cerveau depuis mon réveil, je suis pratiquement sûre que cette fois-ci, la deuxième option est à prioriser.

Je jette mon sac à main sur le canapé après avoir attrapé mon téléphone et me dirige pieds nus vers ma chambre et la salle de bain attenante. Je lance l’application « musique » et cherche une des playlists que j’ai créées. Arrivée dans la salle d’eau, je dépose mon portable sur le lavabo et monte le son, puis passe sous le jet d’eau après avoir mis mes vêtements dans le panier à linge sale.

L’eau chaude est plutôt salvatrice sur mon mal de tête et c’est comme si les mauvaises ondes partaient avec l’eau dans le siphon. Je ne sais même plus quel jour de la semaine nous sommes. Une fois propre, je sors du bac et je commence à m’essuyer. C’est à ce moment précis, lorsque je vais dans la chambre et que je commence à m’habiller pour vraiment débuter ma journée, que quelques souvenirs refont surface.

Je me revois m’avançant vers la salle de concert avec mon violon pour une audition que je travaillais depuis des mois. Je ressens de nouveau la mini-angoisse qui remontait doucement. Et je repense de nouveau que ce genre de stress venant de moi est complètement idiot étant donné qu’avec mon travail de Violoniste et Productrice indépendante, j’en ai l’habitude. Pourtant, j’avais un mauvais pressentiment hier matin. Puis mes mains qui tremblent devant le jury de l’audition et les fausses notes qui se sont enchainées. Au final, le verdict n’était pas inattendu. J’ai été refusée.

Je comprends maintenant. Je voulais vraiment être soliste pour cette représentation. J’ai travaillé pendant des mois, ne dormant que quelques heures par jours, mettant de côté mon projet de musique pour mon nouveau cd… tout cela pour rien. Alors en rentrant chez moi, j’ai déposé mon violon et je suis allée dans le premier bar que j’ai trouvé. J’étais dans un état second. Puis Ludovic est arrivé, il m’a faite rire, je l’ai trouvé charmant et il m’a proposé un autre verre. Nous avons bu ensemble jusqu’à ce que nous décidions d’aller finir la soirée chez lui… et que je me réveille dans son lit ce matin.

Une fois rhabillée, je retourne dans la salle de bain pour récupérer mon portable. J’en profite pour regarder le jour de la semaine. Mercredi. Plein milieu de cette dernière et j’avais plusieurs choses à faire en plus. Dix heures et demi et je n’ai encore rien débuté. Il faut que je me bouge.

Je vais dans ma cuisine pour me faire un nouveau café. Automatiquement, je retourne dans mes pensées. Dire que j’ai couché avec Ludovic. Un homme que je ne connaissais même pas. Suis-je vraiment cette personne-là ? Je ne sais plus vraiment, à vrai dire. La seule certitude que j’ai lorsque mes souvenirs de la soirée et de la nuit reviennent au compte-goutte, c’est qu’il n’a en aucun cas abusé de moi. J’ai pris énormément de plaisir pendant que nous faisions l’amour. À croire que j’ai changé…

La cafetière termine la préparation et je me sers une tasse pour ensuite me diriger avec dans mon mini studio d’enregistrement. Je commence à boire puis repose mon récipient sur le plan de travail. J’ouvre tous mes appareils, et un bâillement s’arrache de ma bouche. Je suis si fatiguée. Je regrette d’avoir autant bu. Mais ce qui est fait est fait et on va en avançant.

Pendant que mes appareils chargent, je mets ma tête dans mes mains et soupire de nouveau.

« Ah… j’aimerais être quelqu’un d’autre… »



Voili voilou, Ami lecteur, j’espère que ça t’a plu ! Personnellement, je me suis beaucoup amusée à reprendre cette histoire que j’avais mis aux oubliettes. Au final, je suis plutôt satisfaite de ce que j’ai écrit.

Voici un petit lien vers le site de mon amie blogueuse (toujours la même) qui a également écrit une fiction. Évidemment, si ça t’intéresse, bien-sûr ! Clique ici.

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Sinon, on se retrouve encore ici dans deux semaines (en théorie, étant donné que je ne me suis pas encore décidée sur la fréquence de parution) pour l’épisode 2.

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

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