[Des histoires] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #13 (S1E13)

Aujourd’hui, on continue mon histoire ! Voici l‘épisode 13 de Si j’étais quelqu’un d’autre. Et comme d’habitude, j’espère qu’il te plaira !

J’ai également posté le douzième épisode il y a trois semaines. Si tu ne l’as pas lu, je t’invite chaleureusement à cliquer sur le lien pour aller le découvrir : ici.



Épisode 13 : Quand les planètes ne sont pas alignées.

Je me lève ce matin assez tôt. J’ai un mauvais pressentiment depuis mon réveil et je sais qu’il va m’arriver quelque chose de pas cool aujourd’hui. Je ne suis pas pessimiste, simplement réaliste.

Je vais dans la cuisine pour me verser du café pendant que Ludovic dort encore dans la chambre comme un bienheureux. Disons qu’il ne dort jamais très bien mais il possède une facilité à s’endormir qui pourrait être jalousée par n’importe qui. Moi, c’est l’inverse : je mets énormément de temps à m’endormir mais une fois endormie généralement, c’est bon.

En silence, je prends ma tasse et me dirige vers le salon dans l’idée d’avaler ma boisson avant d’aller me préparer. Je m’installe sur le canapé et allume la télévision. Le soupir que je pousse me fait prendre conscience que je n’ai pas le moral aujourd’hui. Et je ne comprends pas pourquoi.

Je bois mon café tranquillement, et lève les yeux au ciel lorsque j’entends le réveil dans la chambre sonner. Par expérience, maintenant, je sais que ce n’est que le début d’un nombre incalculable de sonneries. Ludovic n’est pas du matin. C’est rare quand il se lève tout de suite après avoir entendu son réveil. Ça aurait pu me faire rire mais ce n’est pas le cas. Il n’y a pas grand chose qui m’agace chez mon amoureux, mais il est vrai que cette part de lui m’exaspère au plus haut point.

Je continue de siroter mon café lorsque j’entends un grognement sortir de la pièce à coucher tel l’ours moyen sortant de l’hibernation. Et cette fois-ci, je pouffe doucement parce qu’en vue de l’heure, je sais exactement ce qu’il va se passer dans les quelques secondes qui vont suivre. J’entends un :
-Merde !

Et c’est le branlebas de combat dans la chambre. Pendant que je me lève, pour retourner dans la cuisine et lui servir du café à lui aussi, je l’entends foncer sous la douche en jurant encore malgré le son de l’eau qui coule. Lorsqu’il arrive enfin dans le salon, je suis retournée à ma place sur le canapé. Ludovic vient m’embrasser rapidement puis va dans la cuisine.
-Oh ! Tu m’as servi une tasse ?!
-Oui, parce que j’ai eu pitié de toi.
-Merci, Lou’ !

Il boit d’une traite et jure une nouvelle fois parce que la boisson était encore chaude et retourne dans la salle de bain pour se brosser les dents. À son retour, je demande :
-Tu ne manges rien ?
-Pas le temps !

Il met ses chaussures, puis revient m’embrasser pour refermer la porte sur un :
-Passe une bonne matinée, je t’aime !
-À toi aussi, je t’aime !

Je secoue la tête en souriant. Décidément, il est vraiment unique. Dans un sens, ça me plait quand même beaucoup. Si nous nous ressemblions tous, le monde serait tellement triste. Au final, c’est la pluralité de l’être humain qui permet sa beauté.

Je finis mon café, mange un truc et me lève. En lavant ma tasse, je me fais la remarque que j’ai passé un cap. En fait, depuis que je suis gamine, j’ai toujours associé la caféine à l’adulte. Étant donné que je ne bois plus que ça, j’ai le sentiment de ne plus être une enfant. Dans un sens, cela me fait un peu de peine. Disons que ce n’est qu’en cet instant que je prends conscience de ma vieillesse. Ça me fait bizarre.

Je n’ai pas le temps de m’apitoyer sur mon sort (qui n’est pas si mal que ça, je le sais bien), j’ai encore du travail pour la sortie toute prochaine de mon album. Agnès va être horrible si je ne suis pas productive.

« T’exagères, Lilou ! Agnès n’est pas un dragon non plus ! Maintenant, bouge-toi ! »

J’écoute donc ma voix intérieure et vais me préparer en me pressant. Et c’est quand j’ouvre mon tiroir pour prendre mes sous-vêtements et que je vois mes culottes de règles que ça me percute.

Mes dernières menstrues datent de quand ? Je ne sais plus. Bon, pas de panique, je vais aller voir ma plaquette de pilules. Je verrais que je les ai toutes prises et puis nous n’en parlerons plus. Pourtant le doute s’installe de plus en plus et je me dépêche d’aller rechercher ma plaquette dans la poubelle. Mais je ne la trouve pas et je me liquéfie sous le stress.

Complètement abasourdie, je referme la poubelle et je m’assoie sur un tabouret. C’est beaucoup trop tard pour prendre une pilule du lendemain et puis au final, est-ce que j’aurais vraiment envie de la prendre ? Dans le fond, j’ai toujours voulu être maman. Mais pas vraiment maintenant, pas comme ça non plus… Avec Ludovic, nous n’avons pas encore évoqué le sujet. Je ne sais même pas s’il en désire.

Bon, je décide d’aller en pharmacie pour m’acheter un test pour être fixée. Je sors donc de chez moi et rentre une heure plus tard. Derrière, ils disent qu’il faut attendre les urines du matin. Du coup j’hésite. Et si c’est positif, je fais quoi ? Je me vois mal avorter. Mais je ne me vois pas le garder non plus. Et finalement, si je le fais maintenant, ça change quoi ?

« Que c’est stressant… »


Ludovic rentre à midi. Son sourire s’efface lorsqu’il voit que je suis soucieuse. Il dépose ses affaires et vient s’installer après m’avoir embrassé.
-Tu vas bien ? hasarde-t-il.

Je pousse un soupir et lui réponds pendant qu’il nous sert :
-Ne panique pas, d’accord ?

Il fronce les sourcils et attend que je continue, ce que je m’empresse plus ou moins de faire :
-Je suis peut-être enceinte.
-Comment ça ? demande-t-il alors après avoir avalé.
-Je ne peux pas être plus claire, Ludo.

Puis j’ajoute après avoir moi aussi avalé :
-J’ai du retard et en général, j’en ai jamais…
-Mais attends, ce n’est pas possible. Tu prends la pilule.
-Oui, mais j’en ai peut-être oublié une et je n’ai pas retrouvé la plaquette dans les poubelles donc je suis dans le flou.

C’est à ce moment précis que tout est parti en vrille. Il s’exclama avec virulence :
-Mais tu peux pas faire attention ?!
-Pardon ?
-Mais c’est ta responsabilité à toi, ça !

Là, je sens la colère monter doucement des fins-fonds de tout mon être et je dis :
-Si tu parles de la contraception alors sache que c’est autant ta responsabilité que la mienne.
-Ah bon ? C’est moi qui prends la pilule ?!

Il est sarcastique et ça m’énerve.
-Je te ferai dire que si je suis effectivement enceinte, je ne le suis pas tombée toute seule ! Ce n’est pas juste que tu me remettes tout sur le dos comme ça !

Il s’apprête à me dire quelque chose mais se ravise et finit son repas avec hargne. Je le vois ensuite se lever et emmener ses couverts dans la cuisine en grommelant des mots incompréhensibles. Puis il va se préparer pour repartir au travail. Je dis simplement bien haut pour qu’il m’entende pendant qu’il met ses chaussures :
-Ça fait partie des discutions qu’on aurait dû avoir avant de se mettre ensemble.

Je me lève à mon tour pour aller mettre mes propres couverts dans l’évier et je l’entends rétorquer :
-Alors Maxine avait raison, hein ?

En fronçant les sourcils, je vais le retrouver pour lui demander :
-Quoi, tu as parlé à Maxine ?

Sans réellement répondre à ma question, il réplique :
-Quand tu as ce que tu veux des gens tu changes de comportement ?! Elle, c’était le succès et moi, c’était le bébé ?!

Il m’aurait frappé dans le cœur, ça aurait eu le même effet. Il peut être blessant parfois, maintenant, je le sais. Je ne dis rien et il revient à la charge quand je me dirige vers mon studio :
-T’as fait le test au moins ?
-Non, réponds-je. Ils disent de le faire le matin.
-C’est des conneries, ça. Si tu le fais maintenant, au moins ça sera sûr.

Il a sans doute raison mais mon égo ne veut pas l’admettre. Il finit par ouvrir la porte quand je finis par lui demander en criant :
-Et pourquoi tu pars au lieu de t’expliquer ?!

Il me réplique avant de claquer la porte derrière lui :
-Parce que je ne veux pas dire des choses que tu ne veux pas entendre !

Face à cet instant qui est pratiquement mots pour mots repris de la série Les Frères Scott, j’aurais pu rire. Mais ce n’est pas drôle quand tu es la personne touchée. J’espère pendant quelques minutes qu’il reviendra et qu’on pourra discuter de nouveau mais je dois bien vite me rendre à l’évidence que ça ne sera pas le cas.

C’est donc la mort dans l’âme que je retourne à mon bureau dans mon studio pour reprendre le travail que j’avais mis en suspension jusque-là. Je dois impérativement avancer. Même si au début, ma tête est ailleurs, je finis par être absorbée par ce que j’ai à faire.


En fin d’après-midi, je me dis que je vais faire le test. Au pire, rien ne m’empêche d’en refaire un après. C’est quand je le vois négatif qu’une illumination subite me vient : trop obnubilée par mon ancienne plaquette, je n’ai pas pensé à regardé mon actuelle ! Je fonce donc dans l’entrée et farfouille dans mon sac-à-main et la trouve.

Il ne manque aucune pilule. D’ailleurs, c’est la toute dernière du mois que je dois prendre aujourd’hui. Donc mes règles devraient arriver demain, ou après demain. J’ai très certainement dû les avoir le mois dernier et avec le travail et l’angoisse, j’ai complètement oublié.

En allant sur mon canapé pour me poser tranquillement, j’oscille entre le soulagement et la déception. Au final, j’aurais bien aimé attendre un bébé… Mais c’est mieux comme ça. Ce qui m’agace le plus, en fait, c’est que nous nous soyons disputés avec Ludovic.

Maintenant, c’est son retour que j’appréhende. J’espère que ça va s’arranger rapidement. Parce qu’avec Maxine, ça me brisait le cœur à chaque fois un peu plus. Et je ne veux pas revivre ça…

Plus jamais…



Alors, Ami lecteur, cet avant-avant-dernier épisode de la saison une t’a-t-il plu ? J’espère que oui !

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Sinon, on se retrouve encore ici dans trois semaines pour l’épisode 14.

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

Caractère de Pêche