Aujourd’hui, on continue mon histoire ! Voici l‘épisode 2 de Si j’étais quelqu’un d’autre. Comme pour le précédent, j’espère qu’il te plaira !
J’ai également posté le premier épisode il y a environ trois semaines. Si tu ne l’as pas lu, je t’invite chaleureusement à cliquer sur le lien pour aller le découvrir : ici.
Épisode 2 : Au final, qui suis-je ?
Quand la porte se referme sur Lilou, je me dis que j’ai vraiment beaucoup de chance. À vrai dire, Lorsque je l’ai vue hier soir au bar, je n’ai pas pu m’empêcher d’aller lui parler. Je ne sais pas pourquoi. Sans doute ses grands yeux vert d’eau qui exprimaient une infinie mélancolie, ou simplement le fait de sa solitude. Mais je dois dire que lorsqu’elle a tourné son regard vers moi, je suis automatiquement tombé sous son charme.
J’ai mis à part mon côté méfiant et pas très à l’aise avec les autres pour faire ce que je faisais toujours de mieux, je l’ai faite rire. Le truc, c’est que ce n’était pas exprès. Ou peut-être un peu dans le fond. En tout cas, ça a marché puisque ses yeux se sont illuminés d’un coup et on s’est tous les deux détendus.
La suite a été d’une banalité déconcertante. On a beaucoup parlé et beaucoup bu aussi et on a décidé d’aller finir la soirée chez moi car mon appartement est plus près que le sien du bar. Peut-être qu’on aurait dû ralentir sur la boisson ? Le fait est qu’on a continué jusqu’à ce qu’elle se retrouve sur moi et qu’on commence à s’embrasser. On a ensuite coucher ensemble en se protégeant, parce que je suis un flippé (j’ai pas honte de le dire) et j’ai vu suffisamment de témoignages sur les MST pour faire toujours attention.
Je me suis réveillé ce matin alors qu’elle dormait à poings fermés. Elle semblait tellement paisible que je n’ai pas eu le cœur de la réveiller. Sa chevelure roux-rose assez longue était éparpillée partout sur l’oreiller et elle a poussé un profond soupir. Ça m’a fait sourire. En me sentant, je me suis rendu compte qu’il était temps que j’aille me laver, ce que j’ai fait.
Puis je suis retourné dans la chambre et je suis tombé sur elle qui essayait de sortir. Et je me suis automatiquement dit qu’à la lumière du soleil, je la trouvais encore plus belle. On a discuté un peu et j’ai appris qu’elle se qualifiait de Violoniste indépendante et qu’elle adorait ça. J’aime bien le violon. Avec le piano, c’est les seuls instruments de musique qui sont capables de me faire ressentir des choses fortes.
L’espace de notre conversation, le temps s’est arrêté. En la voyant boire son café, j’ai pu m’extasier de tout mon soul face à son visage à la mâchoire de travers partant sur la gauche, à sa bouche plutôt pulpeuse et à son regard immensément doux. La pointe de mélancolie était revenue. Puis le temps a repris son cours et j’ai dû la laisser rentrer chez elle à contrecœur.
Et maintenant, je suis là, comme un idiot à me dire qu’il faut que j’aille travailler parce que la boutique ne va pas s’ouvrir toute seule puisque Lucien est en congé et c’est lui qui arrive en premier d’habitude.
J’enfile rapidement mes chaussures et ma veste puis je prends ma sacoche et sors dans la rue après avoir fermé la porte de mon appartement et descendu au rez-de-chaussée de mon immeuble.
Je déteste courir alors je marche tranquillement et j’en profite pour m’allumer une clope. Je sais bien que je devrais arrêter mais c’est une très mauvaise habitude que j’ai développée… sur le tard en plus. Je ne sais même pas pourquoi je fume. Dans le fond ça ne me procure rien de mieux, ni de bien. Mais c’est comme ça.
Complètement dans mes pensées, je manque de me faire renverser en traversant et me fait copieusement insulter par les chauffards qui foncent comme des fou-furieux. Honnêtement, je m’en fiche totalement. Parce que je revois encore les moments passés avec Lilou hier soir.
Plus j’y pense et plus je me dis qu’elle ne m’est pas totalement inconnue d’ailleurs. Non seulement parce que je connais son corps à présent mais pas que. Elle a une certaine prestance qui ne m’est pas totalement étrangère. Je peste de ne pas avoir pensé à lui demander son nom de famille. Je demanderai à Oriane. Elle adore le violon comme moi, et contrairement à moi, elle se met à jour sur le milieu de la musique car ça la passionne.
Ou alors, j’ai son numéro… j’ai qu’à lui demander directement. Mais, du haut de mes vingt-sept ans, je suis un grand timide et je ne vais pas oser… Lorsque je passe la porte de la boutique et que je vais déposer mes affaires, je m’insulte moi-même puis je décide de lui envoyer un message. Elle me répond à peine cinq minutes plus tard avec plein de smileys dans son SMS et ça aussi, ça me fait sourire : son nom de famille, c’est Marshall.
À l’heure dite, j’ouvre ma boutique d’antiquités. J’ai toujours été fasciné par les meubles et les objets anciens. Je me suis lancé il y a bientôt trois ans et elle marche plutôt bien à présent, mais ça n’a pas toujours été simple, loin s’en faut. Je ne me suis pas découragé et j’ai cru en moi. Au début j’étais seul puis j’ai fait suffisamment de bénéfices pour avoir des employés. D’ailleurs, je vois Steve arriver, le sourire aux lèvres. C’est le plus jeune de nous quatre et le seul qui est toujours joyeux. Et ça lui donne un certain aura. On est bien avec lui.
-Salut, patron ! me dit-il affectueusement. On est tout seul ?
-Ouais, dis-je, Lucien est en congé et Oriane ne travaille que cet après-midi.
Je le vois revenir de la remise après avoir lui aussi déposé ses affaires. Il continue :
-Tu as passé une bonne soirée ?
Rien qu’au souvenir de la nuit passée, je ne peux m’empêcher de sourire. Steve le remarque et pouffe de rire en disant :
-OK, chef, elle est jolie ?
Je décide de ne pas mentir et je réponds :
-T’as même pas idée.
-Ah la, la… je t’envie…
En attendant que les clients viennent, et alors que j’ai un peu de temps, je décide d’aller sur mon application « Musique » de mon téléphone et tape dans la barre de recherches : « Lilou Marshall ». En scrollant vers le bas, je me rends compte qu’elle a déjà fait plusieurs albums. Je décide de demander à Steve s’il la connait. Après un moment de réflexion, il hoche la tête et déclare :
-Ouais, d’après ce que j’ai compris, elle fait tout toute seule et c’est plutôt pas mal. Elle commence même à être connue. Elle a fait des collaborations dernièrement et c’est grâce à ces dernières, d’ailleurs.
-Ça te dérange si je mets quelques musiques d’elle ?
Je vois Steve hausser les épaules de manière à me faire comprendre que « non ». Alors je lance le premier album et je suis immédiatement conquis. Elle joue magnifiquement bien. Automatiquement, une envie irrépressible de la revoir me prend aux tripes. J’ai beau me rappeler de mon ancienne relation, je ne crois pas avoir déjà ressenti ça. Je me demande d’ailleurs pourquoi.
Au final, qu’est-ce qui fait qu’on accroche plus avec certaines personnes et pas d’autres ? Je n’en sais strictement rien. Je suis dans mes pensées toute la journée et au final, la matinée passe vite puis l’après-midi, après l’arrivée d’Oriane. Et je me retrouve à dire au revoir à mes collaborateurs alors que le soleil décline lentement. Je ferme la porte ainsi que les stores, m’allume ma deuxième clope de la journée et remonte la rue pour rentrer chez moi.
Je ne suis pas du genre à me presser alors je ne me presse pas. Il faut être cohérent avec soi-même. Je tire une latte machinalement, puis encore une et je soupire. J’ai vraiment l’impression d’avoir changé. D’habitude, je suis plutôt du genre timide et très casanier. Je préfère largement jouer sur mon pc durant la soirée avant d’aller dormir plutôt que d’aller dans un bar. Alors, je ne comprends pas moi-même pourquoi hier soir, j’ai décidé de sortir.
Finalement, je n’ai pas de regret à y être allé. Je n’aime pas les rencontres non plus, mais force est de constater que celle-ci, je l’ai beaucoup appréciée. À la réflexion, c’était peut-être même une des meilleures soirées, si ce n’est la meilleure soirée que j’ai passée de toute ma vie. Et ce, même si, au final, je ne me suis pas vraiment reconnu.
Lilou est tellement différente… c’est comme si j’avais trouvé une femme à la fois forte et fragile. Elle avait même l’air de savoir ce qu’elle voulait puisque c’est elle qui m’a sauté dessus (au sens propre comme au sens figuré). Après je n’ai pas arrêté le truc non plus parce que j’avais très envie d’elle. Ce matin, en allant sous la douche, j’avais peur qu’elle s’en aille avant qu’on puisse discuter sans trop d’alcool dans le sang. Je suis tout content d’avoir pu lui parler avant qu’elle se sauve.
Lorsque j’arrive chez moi, d’autres souvenirs me reviennent en tête puisque je sens encore son parfum qui embaume l’air de mon appartement. Je pousse un profond soupir de lassitude. J’aurais dû lui demander qu’on se revoit. Ma timidité est décidément mon plus gros frein. Déshabillé, je m’installe sur mon canapé et après avoir allumé la télévision, je me concentre sur mon portable.
Peut-être que si je le fixe, il finira par sonner ou biper ? Je me fustige en me disant que je suis vraiment un gamin. Après tout, je n’ai qu’à faire comme ce matin quand je lui ai envoyé un SMS afin de savoir son nom de famille.
« Allez, Ludo, ose un peu, bordel ! »
Ma petite voix dans ma tête est visiblement toujours aussi aimable. Je grommelle dans ma moustache puis m’insulte copieusement avant d’attraper mon téléphone et d’ouvrir l’écran. Il sonne au même moment, me faisant sursauter. Je regarde le destinataire et me rends compte que c’est elle. Je décroche, le cœur battant la chamade.
-Allô ? commence-t-elle.
-Salut, dis-je, la voix quelque peu tremblante. Quoi de neuf depuis ce matin ?
Elle rigole doucement avant de répondre :
-J’ai travaillé sur certaines de mes nouvelles pistes musicale. J’ai pris un peu de retard sur mon projet d’album, du coup, j’essaye d’avancer au maximum. Et toi ?
-Journée normale à la boutique.
-Tu tiens une boutique ?
-Ouais, dis-je en souriant. J’ai une boutique d’antiquités.
Lilou marque un temps d’arrêt avant de demander de nouveau :
-Et ça marche bien ?
-Plutôt, oui. Honnêtement, si je me suis installé dans cette ville c’est parce que les gens apprécient ce genre de choses, ici.
-Ah bon ? Je ne savais pas.
J’ai l’impression qu’avec Lilou, on était fait pour nous rencontrer. On ne se connait pas, mais on se parle comme si on se connaissait finalement. C’est d’ailleurs une sensation très étrange mais appréciable. On change de sujet rapidement lorsqu’elle enchaine sur la soirée de la veille.
-Tu sais, je suis vraiment désolée d’avoir été une loque à ce point-là. Je ne me souviens même pas vraiment de ce qu’il s’est passé…
-Ce n’est pas grave. Comme je te l’ai dit ce matin, j’étais pas mal amoché moi aussi.
Je marque une pause avant de lui avouer :
-À vrai dire, je ne sais même plus pourquoi j’ai décidé de venir dans ce bar. Ça ne me ressemble pas de faire ça en générale…
-Alors je suis contente que cette fois-ci, tu sois venu. Tu as été un vrai gentleman. Je ne sais pas vraiment sur qui j’aurais pu tomber alors je suis contente que c’est été sur toi.
Automatiquement en l’entendant, je rigole car ce n’est pas vraiment le terme que j’aurais employé en repensant à ce qu’on a fait hier. Elle se joint à moi car elle a visiblement compris la cause de mon hilarité. Puis elle reprend :
-En fait, j’aimerais mieux te connaitre. Et je t’appelais pour te demander si ça te dirait qu’on se revoit un de ces jours.
-Genre, un rencard ?
Elle prend une pause avant de me répondre :
-Oui. Un vrai de vrai.
-Bien-sûr ! Ça serait super ! T’es libre quand ?
-Après-demain ? Dix-sept heures ?
Je me lève d’un coup pour aller voir mon agenda. Je me prends les pieds dans mon tapi et grommelle dans ma moustache, ce qui la fait rire à l’autre bout du téléphone. Je feuillette vite fait mon semainier et lui réponds peut-être un peu trop vite :
-Ouais, c’est bon pour moi.
-D’accord, alors je viens à ton immeuble ?
-Je serais à ma boutique à ce moment-là. Attends, je vais te donner l’adresse.
Je lui donne puis on parle encore pendant presque une heure jusqu’à ce qu’elle doive raccrocher pour finir une mélodie car elle était en pause jusque-là. Je dépose mon téléphone sur le plan de travail de la cuisine. Et je suis pris dans mes pensées.
Je suis une vraie quiche avec les femmes. Directement j’angoisse à l’idée de la retrouver dans deux jours. Je ne sais pas ce dont on va pouvoir parler. J’appréhende vraiment parce que même si on a couché ensemble, au final l’aspect physique c’est facile. Mais développer une vraie relation avec quelqu’un, c’est ça qui est le plus compliqué. Et je crois que j’aimerais bien ça…
Je commence à regarder dans un livre de recette ce que je vais me faire à manger ce soir. Et je n’arrive plus à me concentrer car tout mon esprit est tourné vers Lilou. Au final, j’ai hâte d’apprendre à mieux la connaitre.
Je n’adhère pas au destin, c’est un concept qui est trop abstrait pour moi. Cependant, je commence à comprendre ceux qui y croient.
Je reste bloqué sur une recette sans la lire. Je ne me reconnais vraiment pas… mais pourtant, je n’ai pas le sentiment d’avoir réellement changé. Je pousse un nouveau soupir.
« Je ne sais plus qui je suis… »
Voilààààààà, Ami lecteur, encore une fois, j’espère que ça t’a plu ! Personnellement, j’ai beaucoup aimé continuer l’histoire sous la vision de Ludovic. Qu’en as-tu pensé ?
Voici un petit lien vers le site de mon amie blogueuse (encore et toujours la même) qui a également écrit une fiction (mais qui n’écrit pas que ça). Toujours si ça t’intéresse, évidemment ! Clique ici.
N’hésite pas à me faire part de tes commentaires sur mes réseaux sociaux (qui sont en liens à la fin de « l’article ». D’ailleurs, je t’invite à aller me suivre sur Instagram car je suis plutôt active là-bas. ). Je me ferai une joie de tout lire et d’y répondre !
Sinon, on se retrouve encore ici dans deux semaines (ou trois…) pour l’épisode 3.
Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !
Caractère de Pêche