Aujourd’hui, on continue mon histoire ! Voici l‘épisode 5 de Si j’étais quelqu’un d’autre. Comme pour les précédents, j’espère qu’il te plaira !
J’ai également posté le quatrième épisode il y a environ trois semaines. Si tu ne l’as pas lu, je t’invite chaleureusement à cliquer sur le lien pour aller le découvrir : ici.
Épisode 5 : La vie continue (pas le rhume).
Dans mon studio, je finis de retranscrire la mélodie sur le papier à musique. Généralement, je compose en fonction des choses que je vis, des sentiments qui me prennent et ces moments que j’ai passés avec Ludovic m’ont fait vivre des sensations que je n’avais plus connues depuis des mois, voir des années. Même avec Max, mon ex, ça ne me faisait plus ça depuis longtemps. Loin s’en faut.
Mon histoire d’amour révolue est d’une banalité affligeante. Nous nous sommes rencontrées pendant nos années de fac. Nous sommes d’abord devenues amies puis, nous avons décidé de nous mettre ensemble pour de bon. Elle était charmante, rigolote et adorable. Je l’aimais tellement qu’il m’a fallu du temps pour me rendre compte qu’elle ne me faisait au final pas de bien.
Malgré la toxicité de notre relation, la séparation a tout de même été terrible… et il m’a fallu du temps pour l’oublier. C’est moi qui ai décidé de rompre mais ce fut la décision la plus dure qu’il m’ait été venue de prendre. Ça n’a pas été facile de passer à autre chose et j’aurais très bien pu ne pas m’en sortir. Au final, je suis encore là. Je me demande toujours et encore pourquoi…
Lorsque j’ai fini de retranscrire la mélodie, j’attrape une nouvelle fois mon violon et les sensations dans mes doigts et mes mains ne sont pas normales. L’espace d’une dizaine de minutes, je suis obligée de reposer mon instrument car je ne sens plus rien dans mes mains. De la sueur descend le long de mon échine à mesure que mon stress augmente. Je ne comprends pas ce qu’il se passe et je prends peur tout d’un coup.
« Peut-être qu’un peu d’eau froide réveillera mes mains ? »
Je fonce dans la cuisine et je tire rapidement de l’eau mais les sensations redeviennent normales. Et l’eau glacée finit par redonner à mes mains ce qu’elles n’avaient plus depuis quelques minutes. Le stress baisse également et je pousse un profond soupir lorsque je ferme le robinet et m’adosse sur le plan de travail pour que mes jambes, sous le coup du soulagement ne me lâchent pas.
« Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? »
Je me pince une main après l’autre et me rends compte que tout ce que je ressens à présent est de nouveau normal. Je décide de retourner dans mon studio en me disant que si ça recommence, je vais peut-être devoir faire quelque chose afin de comprendre ce qu’il se passe.
Je souffle doucement, puis je reprends mon violon et l’archet, les positionne comme il faut puis, je mets le papier avec la mélodie devant mes yeux. Je joue enfin et j’oublie vraiment tout.
La sensation que j’ai quand je fais du violon est tellement agréable. C’est comme si mes pieds s’encraient dans le sol mais que mon esprit s’envolait ailleurs. Quelque part dans l’espace, près de la lune, du soleil et des étoiles. Je ne suis plus ici, je suis dans mon monde. Un monde doux, délicat et plein de sens pour moi.
Il n’y a que quand je joue que je suis contente d’être moi.
Les semaines ont fini par défiler, puis les mois. Finalement mes mains ont continué de marcher normalement sans plus défaillir. Et j’ai fini par vraiment oublier cet épisode qui m’a énormément angoissé sur le moment.
Avec Ludovic, nous avons continué de nous voir souvent, de faire des choses ensemble et l’attirance physique que je ressentais pour lui s’est transformée en réelle et forte affection. Ce n’est pas facile d’aimer quelqu’un mais tomber amoureuse de lui fut d’une simplicité enfantine.
C’est toujours un bonheur de me dire que je vais le voir, bonheur qui augmente encore plus quand il est près de moi. Parfois, il me fait hurler de rire et j’aime énormément cet aspect de sa personnalité. Je n’ai pas besoin de le connaître complètement et entièrement pour savoir que c’est la personne qu’il me faut vraiment.
Je sais qu’il n’a pas confiance en lui et qu’il ne s’aime pas mais je ne comprends vraiment pas pourquoi. S’il pouvait se voir à travers mes yeux, il s’aimerait forcément. Parce que, finalement, je me rends compte que je commence à l’aimer très fort.
Le plus dur, je crois, c’est de ne pas vraiment savoir ce qu’on est vraiment l’un pour l’autre. Nous n’avons pas vraiment posé de qualificatif sur notre relation. Et je suis sûre que d’un regard externe, nous formons un couple. Nous nous voyons le plus souvent possible, il dort chez moi ou je dors chez lui très souvent dans la semaine. Nous faisons l’amour aussi. Et quand on se promène, on se tient la main de manière automatique.
Je suis bien avec lui. Son contact m’apaise et j’ai l’impression d’être constamment dans les nuages. Et même si nous avons tout fait dans le mauvais ordre, tout cela m’est égal parce que tant que nous sommes heureux ensemble, c’est le principal.
La mélodie que j’ai composée pour lui fait partie de mon prochain album. Je dois dire que j’en suis plutôt fière. Je l’ai faite écouter à Ludovic en la jouant devant lui et le pétillement dans ses yeux m’a fait comprendre ce qu’il en pensait sans qu’il ait besoin de me le dire. C’était la meilleure des réponses.
Pendant que j’étais en train de peaufiner certains détails dans mon album pour pouvoir parler de sa promotion et d’éventuels projets autour de lui, mon téléphone sonne. Quand je vois que c’est mon amie et Agent, je décroche directement :
-Salut Agnès !
-Ah, Lil’ ! Comment ça va depuis la dernière fois ?
-Super et toi ?
-Pareil !
En fait, je la vois toutes les semaines, donc c’est quelque chose que je savais déjà. On passe beaucoup de temps ensemble parce qu’on s’apprécie beaucoup. J’ai rencontré Agnès cinq ans plus tôt. On s’est lancée toutes les deux puisqu’elle débutait sa carrière en même temps que moi, je me lançais. Je suis rentrée dans un café et je l’ai vue assise à une table. Elle se disputait au téléphone avec un futur client qui a finalement refusé de signer avec elle. Agnès semblait au bout du rouleau. Je me suis assise en face d’elle et c‘est tout naturellement qu’on a commencé à parler puis à sympathiser.
Depuis, nous sommes quasiment inséparables aussi bien dans le milieu professionnel que personnel. Je pense même qu’elle est ce qui se rapproche le plus d’une meilleure amie pour moi. Je lui fais confiance et je sais que c’est réciproque. Il n’y a d’ailleurs qu’elle que je laisse me surnommer « Lil’ ». Non, en réalité, c’est vraiment ma meilleure amie. Parce qu’au final, je déteste ce surnom sauf quand il sort de sa bouche.
Agnès embraye la conversation sur les différents évènements et contrats qu’elle m’a négociés, et nous parlons ainsi pendant une bonne heure. Elle me demande ensuite comment va Ludovic. En fait, je les ai faits se rencontrer dernièrement. C’est-à-dire que compte tenu du fait que nous passons tout notre temps libre ensemble, Agnès a fini par s’en rendre compte. Le temps a engendré le reste. Au final, ils s’apprécient assez tous les deux maintenant.
Nous finissons par raccrocher après quelques minutes supplémentaires. J’essaye de me concentrer de nouveau car discuter avec Agnès, même si c’est pour le travail, reste un passe-temps que j’apprécie. Je me replonge donc dans mes plannings et je me fustige moi-même devant mon désordre flagrant. Quand je travaille sur autre chose que mes mélodies avec mon violon, j’ai tendance à m’éparpiller.
Cet aspect de moi est un des nombreux qui m’agace d’ailleurs. En fait, quand j’y réfléchis, je ne trouve pas grand chose que me plait chez moi. Ce n’est pas pour rien que j’ai toujours voulu être quelqu’un d’autre. Me réveiller un matin dans le corps d’une autre personne. Qui semble plus heureuse, plus sûre d’elle, plus entourée… bref, qui semble plus, tout court.
D’aussi loin que remonte ma mémoire, j’ai toujours eu le sentiment de ne pas être à ma place. Et ce n’est pas un sentiment que je souhaite aux autres. Quand je vois tout le monde avancer et moi, plus ou moins stagner, je me dis que malgré tout j’ai sans doute un peu raté ma vie. Et franchement, ça fait mal.
C’est quand mon téléphone sonne de nouveau pour l’arrivée d’un SMS cette fois-ci que je sors enfin de mes mauvaises pensées. C’est Ludovic qui me demande si on se retrouve ce soir comme prévu. Je lui réponds que « oui » et que j’ai hâte. Parce que c’est le cas. Et j’attends que la journée se termine enfin pour aller le retrouver.
Quand je le vois arriver vers moi dans la rue, je sens mon cœur battre dans ma poitrine à la vitesse de la lumière. Il est tellement beau, et je sais qu’il ne l’est pas que physiquement. Ça ne m’intéresse pas de voir seulement l’extérieur. Une personne qui n’est pas belle intérieurement n’a aucun intérêt pour moi.
Sa carrure me rassure, parce qu’il ne semble pas se rendre compte qu’il en jette quand il se déplace. D’ailleurs, quand il me voit de loin, il ne semble pas se rendre compte non plus qu’on l’observe du coin de l’œil. Mais Ludovic est comme ça, quand il tombe sur moi, plus rien ne semble compter pour lui. Cet intérêt qu’il me porte me fait du bien quelque part et me rassure aussi. Parce que pour moi, dès que je le vois, il éclipse tous les autres.
Il marche vite de façon nonchalante, et dès qu’il est près de moi, il dépose un baiser rapide sur ma joue. Je suis apaisée avec lui, je me sens bien et j’espère que ce sentiment de paix restera encore longtemps. Presque par automatisme, j’attrape sa main et il entrelace nos doigts. Puis nous marchons, simplement heureux d’être ensemble.
-Alors, commence-t-il, tu as pu avancé sur ton album ?
Voici autre chose que j’apprécie avec Ludovic, il ne pose pas des questions à la légère. Il s’intéresse vraiment. Je réponds simplement :
-Oui, assez. J’ai même eu Agnès pour qu’on voit ensemble « la suite ».
-C’est cool, ça. Comment elle va ?
-Très bien, réponds-je en souriant. Elle m’a même demandé comment tu allais.
En m’entendant, Ludovic rigole doucement. Il n’ajoute rien pourtant et nous continuons de marcher sans réel but pour le moment. Au tournant de la rue, je finis tout de même par lui demander :
-Tu veux manger où ?
Je le vois réfléchir un peu avant de déclarer :
-On peut aller manger chez moi, si tu veux ?
-Ça me va.
Nous décidons d’aller directement à son appartement sans faire de détour car nous avons faim tous les deux. En véritable gentleman, il ouvre la porte à notre arrivée et me la tient pour la refermer derrière nous. Je souris automatiquement. Je connais plutôt bien l’endroit où il vit à présent. Il est loin le moment où je m’étais réveillée ici sans savoir chez qui j’étais.
Je retire mes chaussures en même temps que lui puis pose mon sac et mon manteau pour le suivre dans le salon.
Il allume la télévision histoire d’avoir un bruit de fond. C’est une particularité qu’il possède : quand il y a trop de silence, il ne se sent pas à l’aise et ça l’angoisse. Personnellement, le silence ne me gêne pas spécialement. C’est mon côté musicienne qui parle.
Je le vois aller dans la cuisine et regarder ce qu’il y a dans son réfrigérateur. Il se met à parler très fort pour me proposer plein de plats différents et nous nous mettons d’accord sur un des premiers qu’il a émis. Je me lève pour aller l’aider à préparer puis quand le plat est au four, il nous sert l’apéritif et nous allons dans le salon.
Plus nous parlons de choses et d’autres, et plus je le regarde et plus je ressens le besoin de savoir ce qu’on est vraiment au final. J’ai juste un peu peur de demander parce que j’ai peur d’être déçue. Mais à presque vingt-sept ans, je ne suis plus une enfant et je dois me comporter en adulte. Je prends donc mon courage à deux mains et lui demande :
-Ludovic, j’ai besoin de savoir quelque chose…
Je le vois froncer ses sourcils avant de répondre :
-Qu’est-ce qu’il y a ?
Je souffle profondément puis je me lance :
-J’ai besoin de savoir ce qu’on est l’un pour l’autre. Je veux dire, on est ensemble ou pas ?
Un sourire coquin se dessine doucement sur ses lèvres et ça m’exaspère parce que je ne sais pas s’il va sortir une bêtise, ou s’il sera sérieux. Finalement, il me répond :
-Ça dépend de toi. Mais pour moi, nous sommes ensemble depuis un certain temps déjà.
Puis je le vois déposer son verre et par mimétisme, je fais de même. Il place son bras de manière à m’encadrer les épaules et dépose délicatement ses lèvres sur les miennes. C’est à cet instant que je prends conscience que j’embrasse mon petit-ami et très certainement, l’homme de ma vie. Au final, je n’avais besoin de rien d’autre… Et peut-être que tout était écrit dans le fond.
Mais pour m’en rendre compte, je devais vivre le moment.
Et voilàààààààà, Ami lecteur ! Comme pour mes épisodes précédents, j’espère que ça t’a plu ! Pour ma part, je prends toujours autant de plaisir à te partager l’histoire de Lilou et de Ludovic sur le blog !
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Sinon, on se retrouve encore ici dans trois semaines pour l’épisode 6 .
Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !
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