[Des histoires] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #6 (S1E6)

Aujourd’hui, on continue mon histoire ! Voici l‘épisode 6 de Si j’étais quelqu’un d’autre. Comme pour les précédents, j’espère qu’il te plaira !

J’ai également posté le cinquième épisode il y a pile-poils trois semaines. Si tu ne l’as pas lu, je t’invite chaleureusement à cliquer sur le lien pour aller le découvrir : ici.



Épisode 6 : Ces choses qui comptent.

-Hey, chef, j’ai vu qu’il y avait plusieurs vides-greniers dans la région à la fin de la semaine.

Lorsque Lucien arrive dans la salle de pause, je suis en train de manger. Oriane lit et Steve écoute un peu sa musique. Je dépose ma fourchette et fronce les sourcils. De mes trois collaborateurs, je crois que Lucien est le plus passionné par son travail. On pourrait parler antiquités pendant des heures tous les deux.

Il me dépose la liste près de mon assiette et s’installe sur la chaise d’à côté. En souriant, je réplique :
-Ça t’arrive de te poser plus de cinq minutes ?
-Pas quand on arrive à cette période et tu le sais.
-Oui, c’est vrai.

Je pose mes yeux sur la feuille pendant que je reprends une bouchée avec ma fourchette que j’avais attrapée juste avant. J’avale et déclare :
-Je ne vais pas pouvoir aller à tous.

En effet, il y en a quatre et ils sont tous plus ou moins éparpillés dans la région. Ne serait-ce qu’un qui se trouve à presque trois heures de route. Quoi que, je pourrais demander à Baudouin de m’accompagner. Lui qui se plaignait que ça faisait longtemps qu’on ne s’était pas vu, ça serait l’occasion.

Baudouin est mon meilleur ami. On se connait depuis qu’on est tout gamin. En fait, je crois qu’on s’est toujours connu. Nos mères nous ont mis tous les deux chez la même nourrice du coup, nous deux, ça a toujours été à la vie, à la mort. Bien évidemment, il a rencontré Lilou à maintes reprises et je crois pouvoir dire sans me tromper qu’ils s’apprécient tous les deux.

Lucien reprend soudain :
-Personnellement, je peux aller aux deux qui sont proches.

Je sais d’avance qu’elles sont celles dont il me parle et je souris quand il me les montre parce que je ne me suis pas trompé. Je finis par dire :
-Nickel, je m’occupe des deux autres dans ce cas.
-Mais ce sont les plus loin, chef. Ça ne te gêne pas ?
-Bien-sûr que non. J’espère juste qu’on trouvera des choses.

Je ne m’étale pas plus et je finis mon assiette avant que Lucien dise autre-chose parce que je le connais. Souvent, ce genre de conversations avec lui, amènent des questions personnelles et je ne veux pas m’étendre sur ma vie privée.

Évidemment, les vides-greniers se font le week-end. Et cette fin de semaine, je la passe chez Lilou. Ça m’embête un peu de me dire que je vais devoir la laisser tôt dimanche matin mais c’est pour le travail. Je sais qu’elle me fait suffisamment confiance et qu’elle comprendra.

Quand je pense à ma copine, je ne peux m’empêcher de sourire. Ça fait une semaine à présent qu’on a officialisé notre relation. On sait enfin ce qu’on est l’un pour l’autre. Enfin, pour moi c’était clair comme de l’eau de roche quasiment depuis le début. Mais visiblement, elle avait besoin d’être rassurée. Ça ne me dérange pas. Les situations claires sont ce que je préfère. Avancer sans savoir où je vais ne m’enchante jamais vraiment.

Avec Lilou, ça s’est fait comme ça. Naturellement. En fait, c’était comme une évidence. Ensemble, on avait une vraie relation de couple sans avoir vraiment mis des mots dessus. En quelque sorte, c’était la prochaine étape. Plus j’apprends à la connaitre et plus je l’aime. Malgré ses défauts, c’est très facile de tomber amoureux d’elle. Parce qu’elle est douce, délicate, qu’elle possède sa propre sensibilité artistique et parce qu’elle a une façon bien à elle de me regarder, je n’ai pas pu lutter face à mes sentiments.

On doit se voir ce soir d’ailleurs. Elle vient chez moi pour passer la soirée et dormir. Elle risque d’arriver avec un peu de retard parce qu’elle est en plein tournage d’un clip. Franchement j’ai hâte de le voir.

Le reste de la journée passe plutôt vite et je n’ai pas le temps de dire « ouf » que je me retrouve déjà dans mon appartement à ranger tout pour accueillir Lilou comme il se doit. Quand tout est à sa place, je profite de ce moment de répit pour appeler mon meilleur ami. Baudouin décroche à la troisième sonnerie. D’ailleurs, sa voix est bizarre quand il me salut. Je le lui fais remarquer et il me répond :
-Ah, non mais tout va bien, j’étais juste loin de mon téléphone et j’ai dû courir pour décrocher… Bon, quoi de neuf ?
-Je dois aller à des vides-greniers dimanche.
-À combien ?
-Deux. Et ils sont loin. Je me disais que ça pourrait être sympa qu’on y aille ensemble.
-Ouais, à fond !

Il prend un silence avant d’ajouter :
-Hey, mais attends, tu n’y vas pas avec ta chère et tendre ?
-J’aurais pu mais c’est avec toi que j’avais envie d’y aller.
-Ça me va. On va partir à quelle heure ?
-Tôt. Mais je te redirai ça, vendredi soir ou samedi.

Baudouin semble sourire quand il me répond :
-C’est cool, j’ai hâte. Ça me manque les virées comme ça.

C’est vrai que fut un temps, on bougeait beaucoup le week-end. On passait notre temps à visiter des lieux, et puis je l’emmenais avec moi pour les vides-greniers ou les brocantes. Généralement, on faisait ça seulement le week-end. Le reste de la semaine, on jouait ensemble aux jeux vidéo en ligne.

Baudouin, c’est tout l’inverse de moi et en même temps, on se ressemble énormément. Je suis plutôt du genre à rester dans mon coin et à ne pas me mélanger aux autres. Mon meilleur ami, lui, est très sociable et adore parler avec les gens. En plus, il leur donne confiance et on apprécie discuter avec lui. Le point sur lequel on se rejoint reste les jeux vidéo. Dans un sens, ça ne m’étonne absolument pas qu’ils s’entendent aussi bien avec Lilou.

Nous continuons de nous chambrer pendant vingt minutes, puis je raccroche car je sais que ma chérie ne va pas tarder. L’interphone sonne quelques temps plus tard et je sais que c’est elle. Lorsque j’entends sa petite voix qui demeure mature malgré tout, je ne peux m’empêcher de sourire. J’adore sa voix.

En fait, pour être exacte, j’adore tout d’elle. Sa fossette quand elle sourit, son rire d’hamster quand elle n’arrive pas à se retenir. Sa façon d’être si sûre d’elle et de son corps, ses petites manies que j’ai découvertes et que je découvre encore maintenant qui exaspèrent les autres mais qui me font craquer. Son franc-parler, sa gentillesse, sa naïveté touchante. Sa douceur aussi… et la manière qu’elle a d’être forte et d’aimer la vie malgré tout.

J’appuie sur le bouton de l’interphone et je l’entends monter les escaliers dans les communs. J’ouvre la porte de chez moi et elle apparait, un grand sourire au coin des lèvres. Parce que Lilou sourit tout le temps. Il est d’ailleurs très rare de la voir se renfermer. Parfois ça arrive, mais je la fais rire et la joie inonde de nouveau son visage.

Il m’arrive moi aussi de ressentir des moments tristes. Et ce qui est super c’est que je sais que je peux compter aussi sur elle pour me remonter le moral. Parce que, même si la plupart des conneries qui nous font rire, c’est moi qui les sors, elle a un sens de l’humour plutôt pas mal non plus !

Elle est à peine rentrée qu’elle se met déjà sur la pointe des pieds pour m’embrasser. J’ai beau me souvenir de ma relation précédente, je n’ai jamais ressenti autant de bien-être avec Blanche.

Mon ex n’est pas quelqu’un de méchant, bien au contraire. Le problème c’est qu’elle vivait beaucoup dans le paraitre. J’ai la malchance d’avoir un poids qui fait yo-yo et elle me faisait constamment des remarques. Ça passait toujours parce que j’avais des sentiments mais un jour, je me suis pris celle de trop et on a rompu.

Avec Lilou, c’est complètement différent. Ça se voit qu’elle s’en fout de mon physique. Puis je me sens toujours beau dans ses yeux. Elle pose son étui à violon dans l’entrée parce qu’elle l’emmène toujours quand elle sort de chez elle. En la couvant du regard, je lui demande pendant qu’elle retire ses chaussures :
-Je vais avoir le droit à un concert privé ?

Je l’entends pouffer et lorsqu’elle relève les yeux, elle dit simplement :
-Peut-être bien. Qui sait ?
-Ça serait cool !

Je la vois sourire de nouveau. Quelque chose d’à la fois tendre et coquin. Une vraie bouille de lutin. J’espère qu’elle va me jouer un morceau ce soir. J’adore l’entendre et la voir jouer. Parce qu’elle est totalement différente un violon à la main. Ce n’est pas compliqué de voir à quel point elle aime jouer de son instrument. C’est comme s’il était le prolongement de son bras. Il fait partie d’elle et c’est fascinant à voir.

Elle m’accompagne dans le salon et je peux enfin apprécier sa présence. J’aime bien quand elle est chez moi. Il y a comme une vague d’apaisement lorsqu’elle se déplace de pièce en pièce. En fait, je crois bien que Lilou apporte du soleil dans ma vie. Non pas que je suis déprimé ou en dépression mais je trouvais ma vie fade jusqu’à ma rencontre avec elle. Parce qu’elle est lumineuse et que j’aime cette sensation.

La soirée se passe donc doucement. Nous discutons beaucoup, rigolons pas mal aussi. Et je finis par lui dire enfin :
-Au fait, dimanche matin, je vais partir tôt.

Elle finit de mâcher et d’avaler sa bouchée avant de me demander :
-Ah oui ? Pour le travail ?

J’acquiesce avant d’ajouter :
-J’y vais avec Baudouin.
-Ah, il doit être content, répond-t-elle en souriant. J’espère que tu trouveras de belles choses. Je te retrouve quand même chez toi le soir ?
-Bien-sûr. Si tout se passe bien, on sera même rentrés bien avant.

En m’entendant, elle éclate de rire. Je fronce les sourcils et penche la tête sur le côté car je ne comprends pas la cause de cette hilarité. Une fois calmée, elle explique :
-Franchement, Ludo, pas à moi. Je commence à te connaitre et je sais que tu es passionné. Dans ce genre d’évènements, tu ne te commandes plus et tu y passes des heures.

« Marrant… elle me connait plutôt bien… »

-Moi, je dis, ajoute-t-elle, si tu reviens avant un bon vingt heures, je pourrais m’estimer heureuse.

Plein de mauvaise fois (mais j’en ai conscience alors ça passe), je réponds :
-Mais n’importe quoi ! Je sais me contenir, quand même…

Mais devant son regard rempli de sous-entendus, je capitule :
-OK ! J’essayerai de ne pas rentrer trop tard. Ça te va ?
-Disons que c’est beaucoup plus réaliste.

Devant son éternel sourire de lutin, je me déplace pour l’embrasser. Puis elle se lève et attrape son étui, le dépose sur la petite table que nous venons de débarrasser et l’ouvre. Délicatement, elle attrape son instrument et son archet. Mais c’est lorsqu’elle se lève pour le placer correctement que quelque chose de bizarre se produit.

La peur suintant son regard, elle me dit :
-Je ne sais plus comment jouer…

Je ne comprends pas. Je ne sais pas comment réagir. Pourtant, je me relève d’instinct et fonce vers elle. Lilou tremble d’angoisse. Je vois qu’elle est au bord des larmes. Avant qu’elle laisse tomber son violon à cause de ses tremblements, je le récupère et le range. Puis je prends la main de Lilou et l’emmène s’installer sur le canapé. Je commence à lui caresser le dos en lui répétant :
-Respire. Tout ira bien.
-Tu n’en sais rien.
-Tu es simplement fatiguée et stressée. Ça va passer.

Ce n’est qu’un quart d’heure plus tard qu’elle parvient à se calmer.
-Tu veux réessayer ? lui demandé-je.

Lilou ne parle pas mais acquiesce de la tête. Une grande détermination nouvelle sur le visage, elle reprend son instrument, le place bien sur son épaule, et archet en main, elle se lance… Et c’est magnifique, comme d’habitude.

Et quand je me plonge dans ses yeux je remarque qu’elle semble me dire « merci » à travers eux. Mais elle n’a pas à me remercier.

Au final, je serais toujours là pour elle.

« Parce que je l’aime… »



Voili, voilou, Ami lecteur ! Comme pour mes épisodes précédents, j’espère que ça t’a plu ! Je viens d’ailleurs de me rendre compte qu’on arrive doucement mais surement à la moitié de la saison 1… Alors, à ton avis, que se passe-t-il pour Lilou ?

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Sinon, on se retrouve encore ici dans trois semaines pour l’épisode 7.

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

Caractère de Pêche