[Des histoires] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #8 (S1E8)

Aujourd’hui, on continue mon histoire ! Voici l‘épisode 8 de Si j’étais quelqu’un d’autre. Comme pour les précédents, j’espère qu’il te plaira !

J’ai également posté le septième épisode il y a trois semaines. Si tu ne l’as pas lu, je t’invite chaleureusement à cliquer sur le lien pour aller le découvrir : ici.



Épisode 8 : Avançons ensemble à présent.

L’absence de volet chez moi est pénible en été. Je n’ai pas de rideaux opaques non plus. C’est pour ça que durant la saison la plus chaude de l’année, je suis réveillé très tôt et endormi très tard. Et c’est pour cette raison qu’à sept heures, j’ouvre les yeux en grommelant. Lilou, qui dort à côté de moi n’a pas ce problème. Elle a beau dire l’inverse, quand elle dort, elle dort.

Toujours de mauvais poil, car j’aurais bien aimé dormir un peu plus pour mon premier jour de congés, je me lève en faisant bouger le matelas le moins possible. La veille, nous avons croisés l’ex de Lilou. Honnêtement, ça m’a étonné que cette personne soit une femme. Je n’aurais jamais cru que ma copine soit bisexuelle. Ou pansexuel… Au fond peu importe. Je n’ai jamais cherché plus d’explications vis-à-vis de son passé romantique. D’ailleurs, je ne vois pas l’intérêt d’en demander. Lilou est comme elle est et si elle n’était pas telle qu’elle est, je ne serais probablement pas tombé amoureux.

J’avoue que je me suis inquiété sur le coup parce que je manque de confiance en moi, puis contrairement à elle, je ne suis sorti qu’avec des femmes (enfin, une seule pour être précis…). Pourtant, je sais qu’elle sera toujours honnête avec moi et si je lui pose des questions, elle y répondra avec franchise.

Elle pousse un profond soupir et se retourne. Ça me fait sourire. Hier, elle m’a dit qu’elle m’aimait. Mon père m’avait dit lorsque j’étais plus jeune que ça faisait bizarre de savoir qu’on était aimé par quelqu’un et qu’on comptait pour cette même personne. Le paternelle avait raison, encore une fois. Non pas que mon ex ne m’aimait pas, au contraire… remarque je ne suis plus sûr de rien… Mais ma seule certitude maintenant c’est que je suis sincèrement aimé par Lilou et que je l’aime en retour.

Je finis par me lever, toujours de mauvais humeur et va directement mettre en marche la cafetière. L’odeur de la caféine embaume rapidement mon appartement et améliore un peu mon état-d’esprit. Parce que j’aime bien sentir le café. Je me dirige vers la porte-fenêtre du salon qui donne accès à un petit balcon. Et je me laisse envahir par la fraicheur bienvenue car je sais qu’elle ne durera pas longtemps.

Je m’accoude au balcon et respire profondément pendant quelques minutes. Je sens l’agitation de la rue qui se réveille doucement. Et d’un coup je suis fatigué alors je rentre mais laisse la fenêtre ouverte. Je ressens toujours une certaine mélancolie au début de l’été. Je ne sais pas pourquoi mais ça m’a très souvent pris ainsi. Généralement, ça passe au bout d’un moment mais cette sensation n’est jamais très agréable.

Je me sers une tasse de café, et entends du mouvement émanant de la chambre. Lilou ne va pas tarder à arriver dans la cuisine. J’ai hâte de la voir arriver. De base, elle est belle mais le matin, elle est trop mignonne. Elle me vole mes t-shirts pour dormir, c’est une habitude qu’elle a pris et qui ne me déplait pas. Bien-sûr, ils sont tous un peu grands pour elle. On fait quasiment la même taille, certes, mais c’est un poids-plume à côté de moi, puis j’aime bien acheter des vêtements amples.

Sans attendre de la voir arriver, je lui sers également une tasse tout en pouffant quand je l’entends ouvrir les rideaux tout fins puis les fenêtres. J’ai remarqué qu’elle se construisait des habitudes… et une fois que ces dernières sont installées, c’est difficile de les faire disparaitre. Je suppose qu’on est tous plus ou moins comme ça mais chez Lilou c’est vraiment poussé.

Elle a attaché ses cheveux en un espèce de chignon fouillis. J’ai remarqué aussi qu’elle le faisait toujours au réveil. Son regard rieur se pose sur moi et mon cœur tambourine dans ma poitrine. La première chose qu’elle fait est de venir m’embrasser. Elle s’appuie ensuite sur le rebord du plan de travail de la cuisine et prend la tasse que je lui tends. Nous buvons une gorgée en même temps et elle sourit de délice. Puis nos deux regards plongent et se rencontrent.

« Qu’est-ce que je l’aime… »

-Tu sais, Ludo, j’ai réfléchi et je crois que je vais aller mettre les points sur les « i » avec Max.

Je fronce les sourcils parce que je ne comprends pas. Puis elle ajoute devant mon incompréhension :
-Je n’ai pas apprécié la manière dont elle nous a parlé et je préfère aller lui dire ma façon de penser.

Les nuages s’éloignent soudain et tout s’éclaire. Je lui réponds simplement :
-Tu veux que je t’accompagne ?
-Non, c’est bon. Ça ne sera pas long de toute façon.

Commençant à la connaitre plutôt bien à présent, je sais qu’elle dit vrai. Si je connais quelqu’un de très honnête, c’est bien elle. J’ai remarqué qu’elle ne parlait pas avec la tête mais avec le cœur. Quand elle parle, elle dit ce qu’elle ressent mais ne fait pas attention à la manière dont elle le dit. Au moins, il n’y a pas de faux-semblants et c’est expéditif. Personnellement, ça ne me gêne pas mais c’est sans doute parce qu’on ne s’est pas vraiment disputer encore. Remarque, je ne suis pas pressé.

Je l’embrasse sur le front en répondant simplement :
-Ça marche.

Le fameux sourire de lutin se dessine de nouveau sur son visage et je retombe encore sous son charme. Quand je pense à, il y a encore quelques mois lorsque je ne la connaissais pas, je ne sais vraiment pas comment j’arrivais à être heureux en couple. Lilou met du soleil et de la fraicheur dans ma vie.

Elle me rend mon baiser puis finit son café. Elle se dépêche ensuite de se préparer car elle a des tâches à terminer aujourd’hui pour finir son nouvel album avant de le lancer sur les plateformes. Et parce qu’il faut que j’aille récupérer des documents pour avancer sur les trucs chiants chez moi avant la fin de mon congé de trois jours.

On se dit « à ce soir » en bas de mon immeuble et j’ai l’impression d’être dans un de ces films romantiques qu’elle aime tant et qu’elle me force à regarder constamment. Je dis « me force » mais au final, c’est moi qui choisis de regarder avec elle ou non. Nous partons ensuite chacun de notre côté et je fonce à la boutique.


Quand j’arrive, tous mes collaborateurs sont déjà arrivés et travaillent depuis au moins un quart d’heure. Sauf s’ils sont arrivés en retard mais « ça » je ne peux pas le savoir.

Dans le fond du magasin, je vois Steve et Lucien en train de déplacer une ancienne table que j’ai chiné lorsque je suis allée dans les vides-greniers avec Baudouin la dernière fois. Ils la placent en évidence pour lui faire honneur car c’est une belle acquisition à laquelle on pourra en retirer un bon prix. C’est Oriane qui rigole doucement lorsqu’elle me voit arriver.
-Bah qu’est-ce que tu fais là, chef ? T’es censé être en vacances.

Je fronce les sourcils avant de dire :
-Oui, c’est vrai, mais je devais faire l’administratif quand même alors je viens chercher les documents dont j’ai besoin.
-C’est dommage ! Tu étais avec ta chérie ?

Je secoue la tête en souriant. Dans la salle du fond, où je dépose mes affaires, puis dans mon bureau, je dis fort tout en fouillant dans les tiroirs :
-T’as de la chance que je t’apprécie assez pour répondre à ta question. Oui, j’étais avec elle. Enfin techniquement, elle était chez moi. M’enfin, je suppose que ça revient au même maintenant.

Je peste car je fais tomber un tas de feuilles que je récupère pour les remettre à leur place. Concentré sur ma tâche, je n’entends pas Oriane qui vient de passer la porte du bureau. Lorsque je relève la tête et que je la vois, elle semble très sérieuse, ce qui me fait froncer les sourcils.
-Tout va bien ? lui demandé-je alors.
-Hum, tu sais, chef, vous passez tout votre temps libre l’un chez l’autre. Puis ça commence à faire un certain temps que vous êtes ensemble, non ?

Je range les documents dont j’ai besoin dans mon sac à dos puis je me concentre de nouveau sur elle.
-Où veux-tu en venir ?
-Pourquoi vous ne vous installez pas ensemble tout simplement ?
-Tu veux dire louer ou acheter ensemble ?

Je prends une pause pendant qu’elle hoche la tête en signe d’assentiment. C’est vrai, ça. Pourquoi on ne s’installe pas ensemble, elle et moi ? Peut-être parce qu’on aime tous les deux être indépendants. Mais en même temps, c’est stupide de se dire ça : on passe toutes nos soirées et nos congés ensemble soit chez elle, soit chez moi. Alors dans le fond, pourquoi pas ?

Je suis sorti de mes pensées par ma collaboratrice qui reprend :
-Tu sais, personnellement, ça ne me choquerait pas. Je trouverais même ça logique.
-C’est toi qui me dis ça alors que tu as attendu au moins sept ans avant de t’installer avec ton copain ? Tu ne trouves pas que c’est trop rapide ?

En m’entendant, elle éclate de rire. Puis elle réplique, en souriant :
-T’es majeure et vacciné, chef, tu fais ce que tu veux. En plus, je vous trouve vraiment trop mignons tous les deux. J’ai vraiment l’impression que vous allez bien ensemble. Puis qui suis-je pour vous juger tous les deux ? Personne.
-Je te remercie, Oriane.

Elle se retourne puis s’en va en disant :
-Bah, ne me remercie pas. Tu fais ce que tu veux après tout.

J’entends la sonnerie de la porte qui s’ouvre et ma collaboratrice dire « Bonjour, Monsieur… ». Je repars dans mes pensées directement. M’installer avec Lilou, pourquoi pas dans le fond ? En plus, on a chacun laissé plein d’affaires à nous chez l’autre. Au final, Oriane n’a pas totalement tort quand elle dit qu’on vit quasiment déjà ensemble. Il faudrait que j’en parle avec Lilou ce soir. Elle peut peut-être aimer l’idée dans le fond…

Une fois mes documents administratifs récupérés, je fonce dehors sous les « bonnes vacances, chef » de mes collaborateurs. Je pars avec assurance parce qu’ils ont toute ma confiance. Je sais qu’ils feront du bon travail pendant mon absence. Sous le soleil et le ciel bleu dans la rue, je profite de mon premier jour sans aller au travail et je m’avance vers la rivière. L’eau a un aspect calmant sur moi.

De même, j’adorais nager fut un temps. Quand j’étais petit, je passais même tout mon temps à la piscine pour chahuter avec Baudouin. Puis le temps a passé, j’ai vécu des trucs qui m’ont fait mal et qui m’ont changé. Puis la vie a suivi son cours et je me suis retrouvé à me cacher derrière les jeux-vidéos. Me lancer dans une boutique d’antiquité fut très compliqué mais également très formateur pour moi.

À présent, sans vraiment aimer profondément les gens, disons que je les apprécie tout de même. Et je suis beaucoup plus à l’aise aussi. Je pense sincèrement que si je n’avais pas eu cette passion pour chiner des nouveaux meubles dans l’idée de les vendre, je serais toujours aigri à présent. Puis ma rencontre improbable avec Lilou m’a aidé également.

Pour la première fois de ma vie, je n’ai rien fait de « convenant ». J’ai suivi mon feeling (et la boisson, un peu aussi, j’avoue) et mon existence tout entière a pris un tournant inattendu. Je décide d’aller directement chez Lilou, vu qu’elle m’a dit qu’elle travaillait toute la journée dans son studio chez elle.

Je « checke » rapidement si j’ai tout ; mes papiers, mon téléphone, mon livre et les documents pour travailler. Ça devrait le faire. En plus, si j’ai envie d’aller sur internet, je n’aurais qu’à lui emprunter son ordinateur. Je sais que ça ne la dérange pas en plus. Puis, elle possède un nombre incalculable de Blu-ray. Elle m’a expliqué la dernière fois qu’elle se les était achetée au fur et à mesure. Bref, j’aurais de quoi m’occuper.


Arrivé à sa porte d’entrée, je toque et la pousse directement. On fait comme ça maintenant. Enfin, une chance qu’elle n’est pas fermée à clefs parce que sinon j’aurais été bien embêté.

Alors que je m’attendais à énormément de bruit ou au moins une mélodie au violon comme la plupart du temps, je n’entends que le bruit de l’eau qui coule un peu plus loin dans l’appartement. Je dis simplement bien fort :
-Lilou ? T’es là ?

Je l’entends me répondre au loin :
-Oui, oui, je suis dans la cuisine !

Je retire mes chaussures en demandant :
-C’est toi qui tires de l’eau ?
-Euh, oui !

Je fronce les sourcils et me dépêche. Elle s’est peut-être coupée en voulant faire à manger. Je mets un tour de clef dans la serrure rapidement car on ne sait jamais et je fonce dans la pièce. Je la retrouve, les mains et les avant-bras sous le jet d’eau qui coule vraiment fort. Je fronce les sourcils en m’avançant encore un peu.
-Tout va bien ? demandé-je enfin.
-Euh, je ne sais pas trop… je n’avais plus de sensation dans les bras quand j’ai voulu jouer… je me suis dit que je m’étais peut-être mal installée mais comme j’avais envie de jouer alors j’ai décidé de les passer sous l’eau très froide.

Je me penche sur levier et vois ses mains et ses avant-bras tout rouges. Je n’ai pas le temps de lui dire de les enlever de sous l’eau qu’elle le fait déjà d’elle-même. Elle semble soulagée quand elle me dit en souriant :
-J’avais raison, c’est bon maintenant.
-C’est la première fois que ça te le fait ?

Elle réfléchit avant de me répondre :
-Non, c’est la deuxième fois. Ça me l’a déjà fait il y a environ un an… peut-être un peu moins mais en tout cas dans ces zones-là, je crois.
-Pourquoi tu ne m’en as pas parlé ?
-Ça m’était sorti de la tête.

Lilou est honnête quand elle me répond et je ne lui en veux pas. En plus, il y a un an, nous n’avions pas encore cette relation. Elle s’essuie les bras avec un torchon, puis m’embrasse tendrement. Elle semble de nouveau sereine quand elle me demande :
-Tu as tes documents ?
-Ouais, j’ai tout.
-Super. Tu fais comme chez toi, surtout.

Elle prend un moment de silence avant d’ajouter en souriant :
-En même temps, maintenant, tu es chez toi ici alors.

Reconnaissant et touché par ce qu’elle vient de dire, je souris et lui dépose un baiser sur la tempe. Nous sortons ensuite de la cuisine et je me déplace dans le salon pendant qu’elle se rend dans son studio.

Je m’installe tranquillement sur le canapé et sort les documents pour commencer à travailler. J’ai du mal à me concentrer car je suis soucieux. Ce n’est pas normal de perdre les sensations dans ses membres. J’ai peur qu’elle ait développé une maladie, ou quelque chose dans le même acabit… faudrait que je fasse des recherches sur Internet. Même si tout n’est pas forcément à y prendre, on peut toujours trouver des informations intéressantes.

Je secoue la tête pour me remettre les idées en place. J’ai des choses vraiment chiantes à faire ! Autant les faire tout de suite. Et quand j’entends une mélodie au violon sortir des murs du studio, je me dis que j’ai bien fait de ne pas allumer la télé. J’adore l’entendre jouer.

« Je suis vraiment un « putain » de privilégié… »



Alors, Ami lecteur, que se passe-t-il pour Lilou à ton avis ? En tout cas, j’espère que ça t’a plu !

Je te laisse de nouveau le lien vers le site de mon amie blogueuse pour que tu puisses lire et apprécier sa propre fiction, et découvrir son univers. Clique ici.

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Sinon, on se retrouve encore ici dans trois semaines pour l’épisode 9.

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

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