Si j'étais Saison 3

[Des histoires] -Si j’étais quelqu’un d’autre- #11 (S2E11)

C’est partie pour la suite la saison 2 de « Si j’étais quelqu’un d’autre » avec l‘épisode 11. (Et oui, je ne suis plus en retard ! )

J’ai, également posté l’épisode 10, que tu peux toujours retrouver ici (et bien évidement, si le cœur t’en dit et si tu veux comprendre aussi l’histoire aussi, accessoirement).

Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !!



Épisode 11 : À toi, mon corps…

Quand nous sommes rentrés tous les deux de la plage, Ludo m’a aidé à porter ma robe longue complètement mouillée d’eau de mer. Au final, je n’ai pas lancé les hostilités et je n’ai même pas gagné la bataille non plus ! Mais ce moment délicieux restera gravé dans ma tête à tout jamais. Parce que mon cher et tendre a souri et que j’ai réussi à le faire rire, comme avant. Alors dans un sens, j’ai quand même tout gagné au final.

Avant de rentrer dans l’hôtel, Ludo presse ma robe pour retirer le surplus et nous rentrons dans le hall complètement humides et remplis de sable. Sous les regards étonnés des autres vacanciers et des employés de l’hôtel, nous pouffons comme des enfants. Au moins nous ne « pouicons » pas sur le carrelage, c’est déjà ça ! Dans l’ascenseur, mon homme dit doucement :
— Hâte d’être de retour dans la chambre.
— Moi aussi…

Puis j’ajoute en souriant malicieusement :
— Pour prendre ma douche.

En réalité, j’ai une autre idée, une autre envie en tête. Et vu son expression, je me dis que lui aussi. Lorsque nous passons les portes de notre chambre d’hôtel qui, je dois quand même le dire, est relativement grande pour le prix qu’on a payé, la première chose que je fais est de déposer mon sac à main sur la chaise du bureau près de mon étui à violon. Puis, sans attendre, j’enlève mes sandales et me dirige vers la salle de bain lumineuse en enlevant ma robe qui pèse une tonne.

Je sens le regard de Ludo et ça me fait sourire. Ça fait un certain temps à présent que je travaille sur le rapport que j’entretiens avec mon corps. C’est long et délicat. À un moment je l’aime puis, je le déteste de nouveau. Dans le fond, je sais bien que je devrais tout de même lui être reconnaissante de toujours me porter, de toujours me permettre de jouer de mon instrument de musique, de toujours me permettre de marcher… Mais rien n’y fait parfois : je lui en veux beaucoup de m’avoir fait ça.

Mais depuis quelques jours et semaines maintenant, je recommence à, si ce n’est réellement l’apprécier, au moins le tolérer. De toute manière, je ne peux pas me dissocier de lui (et donc, de ma maladie). Comme des colocs un peu envahissants, avec qui j’apprends à vivre chaque jour durant. Au final, la vie n’est pas facile et n’est pas forcément un conte de fée. Mais quand je sens le regard appuyé de Ludo sur moi pendant que je me déshabille complètement pour passer sous l’eau, je me dis que finalement ce n’est pas très dérangeant, tant qu’il est là avec moi.

Parce que je sais qu’il ne partira pas.



Ludo passe à ma suite et je sens directement à quel point il est complexé par son corps. Honnêtement, je ne comprends pas pourquoi il souffre autant de son apparence. Je le trouve simplement parfait pour moi. Au moins, à présent, il accepte que je le regarde nu. C’est une grande avancée quand on sait à quel point c’était compliqué pour lui de me laisser le regarder sans ses vêtements.

Je choisis mes habits pour la soirée car je sais que nous irons au restaurant ce soir et je commence par mettre mes sous-vêtements. Encore quelque chose de nouveau parce que pendant des semaines (voir des mois), je me suis complètement laissée aller. Plus rien n’avait réellement d’importance, et je ne portais plus rien d’un minimum sexy. J’avais arrêté de me maquiller aussi. Comme Ludo ne me disait jamais rien, j’ai continué comme ça. Au final, je ne suis même pas sûre que ça aurait changé quoi que ce soit s’il m’avait fait des remarques.

Depuis quelques semaines, je reprends soin de mon apparence et surtout, ça me fait plaisir de le faire. Je ne le fais pas pour les autres mais c’est pour moi et moi seule. Parce que je réapprends à m’aimer tout doucement. C’est un processus long et fastidieux que j’ai décidé de commencer seule. Pour moi. Parce que jamais Ludo ne m’aurait demandé de le faire pour le contenter. Il me respecte et m’aime bien trop pour ça.

Il revient dans la chambre en caleçon et en t-shirt et ses yeux se pose sur moi. Je le vois rougir doucement et ça me fait sourire. L’effet que je lui fais est très flatteur. Je me demande automatiquement s’il ressent ça aussi lorsque je pose les miens sur lui. Honnêtement, je n’attends pas plus longtemps et je me jette sur lui avec envie. D’abord surpris, il finit par répondre à mes baisers avec beaucoup de joie et un profond amour.

Il nous arrête avec douceur et me demande :
— T’es sûre ?

Il ajoute avec hésitation :
— Je ne veux pas que tu te sentes forcée.

Sous son regard, je dégrafe mon soutien-gorge et je réponds :
— Je suis sûre. J’ai envie de toi depuis un certain temps.

Il ne lui en faut pas plus pour me guider sur le lit et que nous nous imbriquons l’un dans l’autre. C’est doux, c’est tendre… rempli d’amour et d’émotions. Je me sens si bien connectée à lui. Et quand il m’embrasse, je me sens si amoureuse de lui. Parce que je fais l’amour avec l’homme de ma vie.

Ce moment est tout simplement parfait.


Allongés sur le matelas, Ludo est sur le dos en t-shirt et je suis contre lui, complètement nue. Je pousse un soupir avant de lui avouer :
— Tu sais : ça fait longtemps que j’avais envie de toi mais comme c’était moi qui ne voulais plus faire l’amour à la base, je ne savais pas vraiment comment te le dire.

Doucement, il étend son bras et je pose ma tête dessus. Il m’embrasse le sommet du crâne avant de dire :
— C’est pas grave ma puce. J’avoue que j’ai eu du mal à accepter. Mais c’était parce que j’avais l’impression que je ne te faisais plus envie. Au final, j’en avais peur.
— C’était pas ça du tout.
— Je sais. C’était pas mon corps qui te répugnait. En fait c’était le tien.

Je ne réponds pas. J’ai les larmes aux yeux et la gorge nouée. Il me comprend tellement bien. Ludo reprend :
— J’avoue que ça me fait de la peine d’ailleurs. Parce que j’aime tellement chaque partie de toi.
— Je ne peux pas commander ce genre de pensées et de ressentis.

Je le sens me resserrer contre lui plus fort avant d’ajouter :
— Ça va mieux maintenant ?
— Pas encore totalement mais j’y travaille.

Nous restons ainsi pendant quelques secondes en silence. Je me concentre sur sa respiration qui se calme avec douceur. La clim de la chambre nous permet de ne pas avoir trop chaud et vu les folies que nous avons réalisées, je me fais la remarque que c’est mieux. Je finis pas m’exclamer, le faisant presque sursauter :
— Ah mais au fait, c’est le 14 Juillet aujourd’hui !
— Ah, c’est pour ça le feu d’artifice !

Puis il reprend :
— Ça te dit d’y aller ?

Je hoche la tête en répondant :
— Oui, ça pourrait être chouette !
— Donc, on se fait le resto puis ensuite on enchaine. Enfin, si tu n’es pas trop fatiguée, bien-sûr.
— Ça devrait aller. En théorie, je devrais pouvoir tenir. Au pire, je m’accrocherai à toi.
— Et jamais je ne te laisserai tomber.
— Je sais, Chéri.

Il m’embrasse de nouveau sur le front et je me détache de lui à contrecœur pour descendre du lit. Sous son regard attentif, je cherche mes sous-vêtements que j’enfile de nouveau et me dirige vers l’armoire de la chambre d’hôtel où j’ai déposé mes affaires pour décider de ce que j’allais mettre. De son côté, Ludo a remis son caleçon et il fait comme moi en se dirigeant lui aussi vers le meuble.

Nous nous habillons et j’attrape mon sac à dos pendant qu’il me tend la main et que nous sortons dehors.


Nous sommes assis tous les deux et nous attendons patiemment que la serveuse revienne pour nous servir l’apéritif. Ludo me tient la main avec délicatesse et regarde les passants dehors. Quand il se concentre de nouveau sur moi, je suis frappée par l’élan d’amour que je ressens transparaitre de ses yeux. Je me sens tellement aimé dans ce regard. Ludo me dit :
— C’est marrant, j’ai comme une impression de déjà vu.
— Ah oui ? Pourtant on est allé souvent au resto.
— C’est vrai mais cette fois-ci tu es habillée pareil que la première fois qu’on y est allé ensemble.

Il est malicieux et ça me fait craquer. Je finis par demander :
— Tu te souviens de ça ?
— Ouip.

Il marque une pause avant d’ajouter :
— En fait, ce qui m’a percuté c’est la manière dont ton collier pend jusqu’au milieu de tes seins.
— Oh… déjà à l’époque tu regardais cette partie de mon anatomie alors ?
— Et bien, comme nous avions déjà fait des folies de nos corps à ce moment-là, techniquement, je les avais déjà vu. Puis bon, j’suis un homme aussi…

Il étend ses bras et hausse les épaules et je rigole doucement. Il finit par reprendre :
— Je ne dis pas non plus que tous les hommes regardent forcément les poitrines ou les fesses des femmes. Par exemple, je ne crois pas être comme ça mais disons que nous n’étions plus vraiment des inconnus toi et à moi à ce moment-là et…

Je le coupe en souriant :
— Ne t’inquiète pas, mon amour. Je sais bien. Tu as dit ça sur le coup de la rigolade. Puis c’est avec moi, alors ça passe.
— Merci. souffle-t-il alors.

Nous buvons les apéritifs que la serveuse était venue nous déposer entre temps et le reste du repas passe très vite. Quand je le regarde manger, je me rends compte que dans l’instant, je suis bien et je suis heureuse. Ce moment est délicat et intense à la fois. Une grande douceur se déverse en moi et je sais que je suis à ma place.

Je ne sais pas si vous avez déjà ressenti ça, mais c’est un sentiment extrêmement salvateur et qui fait du bien. Je ne l’avais plus eu en moi depuis longtemps d’ailleurs.

Je me retrouve petit à petit.

Lorsque, plus tard, nous nous dirigeons main dans la main vers la plage pour admirer le feu d’artifice, je distingue dans le noir qui descend sur nous petit-à-petit, différentes familles, des jeunes en vacances venus profiter, ou encore des couples d’amoureux, qui ont fait visiblement la même chose que Ludo et moi.

Automatiquement, je pense de nouveau aux vacances que je passais avec mes grands-parents, enfant. Et que nous venions nous aussi profiter de la fête nationale dans le sable, entourés de tout plein d’inconnus. Le même sentiment de bien-être, le même sentiment de joie… comme si l’espace de ce moment, de cet instant, l’histoire se répétait plus ou moins.

C’est comme si, assise à côté de mon homme à regarder le ciel sans nuage, qui doucement devient sombre, je sentais une présence, une main sur mon épaule qui m’était familière. Et quand les lumières jaillissent dans le ciel et que les détonations se font entendre, au fond de moi, je sais pertinemment de qui il s’agit : mon ange-gardien depuis deux ans maintenant.

« N’est-ce pas, Mamie ? »



J’espère tu as pris autant de plaisir à lire cet épisode que j’ai eu à l’écrire, Ami lecteur ! J’aime toujours autant retrouver Lilou et Ludo dans leurs aventures.

Le lien vers le site de mon amie blogueuse est toujours disponible, bien-sûr. Évidemment, si ça t’intéresse, bien-sûr ! Clique ici. Mais franchement, ça vaut le détour !

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Sinon, je vais essayer de revenir à l’habitude que j’avais instauré en te retrouvant ici dans trois semaines pour l’épisode 12 ! Si je m’en sors bien comme cette fois-ci, il n’y a pas de raison !!

Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !

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