On est parti pour retrouver Lilou et Ludo avec l‘épisode 11 de la saison 3 de Si j’étais quelqu’un d’autre. J’espère qu’il te plaira !
Si tu n’as pas encore lu l’épisode 11 de la saison 3, je t’invite à aller te rafraichir la mémoire en cliquant ici.
Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !
Épisode 12 : Pardon…
“Putain de merde… Mais qu’est-ce qu’il s’est passé ?”
J’ouvre les yeux péniblement et distingue que j’ai la tête à l’envers. Mes deux bras pendent et mes mains touchent le toit de la voiture. Bordel… qu’est-ce que j’ai mal au crâne… J’essaye de regarder autour de moi. Et soudain, je me souviens.
“Bordel… L’accident !”
J’appelle :
– Lilou ?
Ma chérie ne me répond pas. Je tente encore :
– Mon amour, tu vas bien ?
J’essaye de regarder vers elle. Retenue par la ceinture de sécurité, les airbags déclenchés, et les bras pendants, elle ne réagit pas. L’angoisse commençant à prendre possession de moi, j’appelle encore :
– Lilou ? S’il te plait, réponds-moi !
Faut que je nous sorte de là ! Du sang coule doucement de ma tempe, je l’essuie de ma manche et appuie frénétiquement sur le bouton pour détacher la ceinture. Je m’y prends plusieurs fois avant d’y parvenir et je m’écroule par terre. À tâtons, je cherche un de nos téléphones pour appeler les secours.
“Putain, c’est vraiment pas facile…”
Je n’en trouve aucun et je grogne. J’entends un véhicule qui s’arrête un peu plus loin. Mais honnêtement, je m’en contrefous. Je dois sortir ma femme de cet enfer ! Je rampe comme je peux et parviens à sortir de la voiture en passant par la fenêtre arrière complètement brisée. Les coupures de verre que je me fais sur les bras me font grimacer de douleur. Une fois dehors, je perçois un “Oh mon Dieu !! Attendez, je viens vous aider !” lointain. En réalité, je n’écoute pas spécialement. Mon esprit est encore dans la voiture.
J’en fais le tour et je distingue l’étendue des dégâts. La portière passager avant est complètement enfoncée dans l’intérieur.
– Faut que je l’ouvre…
Dans mes pensées, j’entends de loin la personne qui s’est arrêtée en voyant notre Ford grise accidentée dans le fossé et retournée, appeler les secours. Moi, je m’acharne sur la poignée de la portière.
– Mais tu vas céder, putain !
Par je ne sais quelle magie, elle finit par s’ouvrir en grand fracas et je bascule en arrière. Je tombe sur les fesses en jurant encore.
– Attendez, Monsieur, je vais vous aider.
Un homme me présente sa main. Il semble un peu plus grand que Baudouin. Dans l’urgence, je n’avais pas fait attention. Je la saisis et il m’aide à me relever.
– Le SAMU arrive.
Puis il me demande encore :
– Vous êtes tout seul, Monsieur ?
– Ma femme est coincée à l’intérieur.
– OK, asseyez-vous. Vous avez l’air mal en poing.
“C’est ça, compte là-dessus…”
Sans lui répondre, je me dirige encore vers la voiture. Lilou n’a pas bougé. Je place mon index et mon majeur contre sa carotide et je sens son pouls. Ce qui me rassure c’est qu’il n’a pas l’air faible. Mais je ne suis ni médecin, ni urgentiste. J’ai peur d’aggraver le truc si je la sors. Je me décide enfin lorsque je me rends compte que de la fumée sort du moteur. L’homme semble s’en être rendu compte également puisque sans un mot de plus il m’a rejoint.
– OK, je vais la détacher. Aidez-moi à la retenir lorsqu’elle va tomber, s’il vous plaît.
– Oui, d’accord.
Je me place comme je peux et me contorsionne pour atteindre le bouton de sa ceinture. Lorsque je suis plus ou moins sûr que le gars retiendra Lilou si je n’y parviens pas, j’appuie et détache la ceinture. Lilou s’écroule et aidé du passant, on limite la casse puisqu’elle tombe dans nos bras. Ensemble, on la tire dehors, puis sans attendre, l’adrénaline aidant, j’enroule un premier bras dans son dos sous ses aisselles et mon deuxième sous ses genoux pour la soulever. Je la porte et l’emmène plus loin.
Le gars vient avec nous et me donne son sac à main.
– Je l’ai trouvé coincé dans un coin. Je me suis dit que c’était mieux si votre voiture prenait feu.
– Merci.
J’ai déposé Lilou par terre. Elle a une plaie qui saigne à la tempe droite. Et ne s’est toujours pas réveillée. Elle fait peut-être une commotion cérébrale… Je sais que le gars continue de me parler mais j’allonge par terre ma chérie inerte et me concentre sur elle. Je ne sais pas quoi faire de plus. Et quand le SAMU arrive enfin, suivi de près par les pompiers et la police, je m’autorise enfin à souffler un peu.
Non en réalité, je ne m’autorise rien du tout, pour le moment, seule Lilou m’importe. On nous prend enfin en charge et on nous emmène ensemble à l’hôpital. Par la fenêtre, je vois la carcasse de ma voiture maîtrisée pour ne pas qu’elle prenne feu. Et complètement sidéré, je me concentre de nouveau sur ma femme couverte de sang sur la civière et dont les urgentistes s’occupent en s’affairant autour d’elle tant bien que mal.
“Putain de bordel de merde…”
Mon genou bouge compulsivement. Je suis dans une salle d’attente depuis quelques minutes… ou heures… En réalité, j’ai perdu la notion du temps.
Lorsqu’on est arrivé à l’hôpital, ils ont emmené Lilou en urgence. Dans l’ambulance, elle a fait une chute de tension assez spectaculaire. Et les secouristes ont distingué qu’elle avait un bleu sur le ventre très important. Honnêtement, je ne sais pas ce que cela veut dire, mais je suis assez intuitif pour me rendre compte que ce n’est pas bon… pas bon du tout.
On m’a pris rapidement aussi. Je n’ai pas grand chose de grave, à part plusieurs côtes fêlées et une plaie à la tête qui a nécessité des points de suture. Mais je m’en sors pas trop mal. Je suis amère. Ce n’était pas moi qui était du côté du point d’impact…
Et maintenant, j’attends… Mon genou ne se calme pas. Il s’est même accentué en réalité. Et ça me secoue aussi. Je dois me calmer. Je dois faire des putains d’exercices de respiration… Comme Lilou me l’a appris…
Je parviens à calmer ma jambe et mets ma tête dans mes mains. Sur le siège d’à côté, j’ai placé la liasse de papiers qu’on m’a demandée de remplir pour Lilou. Faut que je m’en occupe, je sais que c’est important.
– Ludo !!
En entendant mon meilleur ami, je relève la tête d’un coup. Baudouin ajoute :
– J’ai fait aussi vite que j’ai pu.
Ma gorge est serré lorsque je viens à sa rencontre et qu’il me fait une accolade. Non, en fait, je le sens me bloquer littéralement dans ses bras. Maladroitement, je lui tapote le dos. Baudouin ne me lâche pas et ajoute :
– J’ai déposé Agnès chez vous. Elle s’occupe de Cappu pour le moment.
– T’as réussi à l’empêcher de venir ?
– C’était pas gagné en fait. On s’est même disputé. Puis je lui ai dit que pour l’instant, on n’en savait pas plus et que le mieux c’était qu’elle reste avec la poulette, qui n’allait pas comprendre de ne pas voir revenir ses maîtres.
– Et ça a fonctionné ?
– Bah ouais, sinon elle serait avec moi.
Il me lâche enfin et je reprends doucement mon souffle. Mon meilleur ami m’étouffait sous le coup de l’émotion. On finit par s’asseoir tous les deux. Il me tend les papiers avant de demander :
– Comment va Lilou ?
– Je sais pas…
Je dépose la liasse sur le siège de l’autre côté. Et je fixe un point sur le mur, les coudes sur les genoux. Je me perds dans mes pensées. Baudouin garde le silence, me laissant le temps. Je finis pas ajouter :
– C’est ma faute…
– Pourquoi tu dis ça ?
– Parce que c’est vrai.
Sans jamais regarder ailleurs, je dis encore :
– J’ai pas fait assez attention.
– Arrête, Ludo, c’est pas toi qui a grillé un feu rouge en roulant comme un taré.
Je garde le silence. La culpabilité prend de plus en plus possession de moi. Telle un étau, je commence à me sentir mal. Baudouin semble ressentir mon trouble puisqu’il enroule son bras autour de mes épaules. Je fais mon possible pour rester fort. Chose loin d’être facile. Je dis encore :
– On se disputait… Elle m’a dit de me garer et je l’ai pas écoutée. Baudouin… je lui ai dit des choses horribles que je pensais même pas…
Mon meilleur ami pousse un soupir avant de dire :
– Ludo… ça arrive à tout le monde de dire des choses qu’on pense pas quand on se dispute. Lilou n’est pas bête, elle le sait parfaitement.
– Mais je lui ai fait de la peine… Je l’ai vu et je l’ai ressenti…
– Tu auras tout le loisir d’en parler avec elle plus tard.
– Et si elle ne se réveille pas ?
Baudouin resserre son bras et semble démuni. Il demande alors :
– Tu as prévenu ses parents ?
– Ouais et les miens aussi. Ses parents m’ont dit qu’ils arrivaient.
– OK…
– Merci d’être là.
– Je n’allais pas être ailleurs qu’ici, avec toi.
Sous ses airs d’ours, grognon, Baudouin a un grand cœur. On s’est toujours coupé en quatre l’un pour l’autre. Toujours présent quoi qu’il arrive. Le pilier de l’autre au moindre coup dur. Il ajoute :
– T’es mon frère, tu sais.
– Depuis la nounou…
– Ouais… alors tu vois, ça commence à faire.
– Vingt-sept ans, quoi… m’amusè-je doucement.
– Putain… ça passe…
On est coupé par un médecin en blouse opératoire qui entre. Je me relève et vais directement vers lui. De but en blanc, il me demande :
– Vous êtes le compagnon de Madame Marshall ?
– Oui, m’exclamè-je. Comment va-t-elle ?
– Elle est sortie du bloc. Nous n’avons eu aucune complication pendant l’intervention, ce qui est une bonne nouvelle compte tenu des dégâts.
Je respire un peu mieux. Soulagement de courte durée lorsqu’il me dit :
– Elle a fait une commotion cérébrale et avait une hémorragie interne. Elle a également une foulure à la cheville droite.
Je sens comme du plomb qui se déverse dans tout mon corps et descend jusque dans mon bassin et mon estomac. Il reprend :
– Nous avons trouvé et arrêté l’hémorragie. C’était le plus urgent.
– Et pour la commotion cérébrale ?
– Aucune lésion supplémentaire à l’IRM. Mais en revanche, j’en ai vu plusieurs anciennes…
– Oui, je suis au courant. Elle a une sclérose en plaques.
Le médecin hoche la tête avant de reprendre :
– Tout s’explique alors.
– Est-ce que ça va avoir des conséquences sur sa maladie ?
– Pour ça, seul le temps nous le dira, Monsieur, je ne peux pas me prononcer.
– Et maintenant ?
– Elle est actuellement en salle de réveil. On va la transporter dans une chambre.
– Je vais pouvoir aller la voir ?
– Oui.
Le médecin semble hésiter quelques secondes avant de me dire encore :
– Par contre, Monsieur, je dois vous prévenir… Votre femme est dans le coma actuellement. Et on ne sait pas lorsqu’elle se réveillera… ni si elle se réveillera tout court…
J’entre dans la chambre. Baudouin m’attend dehors. Il a tenu à me laisser seul avec Lilou.
Elle est dans son lit d’hôpital et est branchée de partout. Le moniteur près du lit semble constant et ne s’affole pas.
Je m’approche doucement d’elle. Lilou semble si paisible. Dans la pénombre de la chambre, je remarque les ecchymoses sur son visage. Mon cœur se serre à ce spectacle.
Je dépose son sac par terre avant de prendre un siège et de l’approcher du lit. Doucement, et avec le plus de délicatesse possible, j’attrape sa main et entrelace nos doigts. Pris de soubresauts, je les porte à mes lèvres.
– Mon amour, excuse-moi…
J’embrasse ses doigts avant de dire entre deux hoquets :
– Pardonne-moi…
Une larme coule le long de ma joue. Puis une autre, et encore une. Je hoquète de nouveau.
– Pardon…
D’un geste à la fois rageur et empli de tristesse j’essuie mes joues avant de me rendre compte que ça ne sert à rien. Mes larmes continuent de couler de toute façon. Alors j’encadre sa main des deux miennes et l’embrasse de nouveau.
Mon cœur est meurtri… il est brisé…
Je suis brisé.
– Pardon…
Voilà, Ami Lecteur, j’espère que cet épisode t’a plu ! Je dois avouer que c’est également un de mes préférés de la saison 3. Alors, que penses-tu de Ludo dans cet épisode ? Personnellement, j’ai mon petit cœur tout cassé à chaque fois…
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Sinon, on commence de nouvelles habitudes en se retrouvant ici dans un mois pour l’épisode 13 !
Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !
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