On est parti pour retrouver Lilou et Ludo avec l‘épisode 13 de la saison 3 de Si j’étais quelqu’un d’autre. J’espère qu’il te plaira !
Si tu n’as pas encore lu l’épisode 12 de la saison 3, je t’invite à aller te rafraichir la mémoire en cliquant ici.
Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !
Épisode 13 : Les mots ont des conséquences.
“Où est-ce que je suis ?”
Quand j’ai ouvert les yeux, j’étais encore dans la voiture. Mais j’y étais seule. Un silence ressourçant embaumait l’air. Et tout me semblait différent. La souffrance ne faisait plus partie du voyage.
Peut-être aurais-je dû avoir peur, être terrorisée même… Mais je me sentais juste bien et en paix. Un calme comme j’en avais rarement connu prenait doucement possession de tout mon être.
“La voiture” dans laquelle je me trouvais était lumineuse. En tournant la tête je me sentais presque éblouie. Mais cette lumière semblait douce et chaude. Accentuant mon sentiment de bien-être.
Le véhicule ne bougeait pas, faisant presque du surplace. En baissant le regard, je me rendais compte que je portais une robe blanche longue jusqu’à mi-mollet. Rien n’avait l’air normal. Et pourtant, je ressentais comme un air de déjà-vu. Plus diffus et moins long que dans l’instant mais présent tout de même… comme si, ce lieu ne m’était pas totalement inconnu.
Devant moi, s’étendait une sorte de tunnel éclairé par un halo. Je savais ce que c’était, j’en avais entendu parler pendant longtemps : l’appel du repos éternel. Ou un truc comme ça.
J’ouvrais la portière et mettais un pied en dehors du véhicule. Après tout, s’il était devant moi, je n’avais pas trente-six mille choix non plus… Et lorsque je posais mon deuxième par terre, je me retrouvais transportée dans des couloirs…
… d’un hôpital ?
Sans trop comprendre comment j’avais pu faire pour apparaître dans ces lieux, j’avançais doucement. Les gens se bousculaient dans l’urgence des situations. La peine, la souffrance, les secours, transpiraient de cet endroit. L’espoir aussi. Et moi, je ne ressentais que de la sérénité.
“Pourquoi j’ai été transportée ici ?”
À l’instar d’une entité, je me trouvais comme aspirée par quelque chose que je ne contrôlais pas.
“Ça ne me dérange pas de partir…”
Je marchais toujours tranquillement droit devant moi.
“J’en ai assez de souffrir…”
Mes pas m’emmenaient vers une chambre en particulier.
“Je n’apporte que le malheur aux gens que j’aime…”
Je tournais dans un couloir lorsque j’entendis :
– Baudouin, il faut qu’elle se réveille…
Des sanglots dans cette voix que je connais si bien. Que j’aime tant. Puis je les vois. Agnès, blottie, contre Baudouin… les larmes aux yeux.. Mon ami, présent pour elle, qui la soutient.
– Elle ne peut pas m’abandonner… Pas elle.
Agnès explose en pleurs. Et Baudouin la serre encore plus fort, lui frotte le dos, maladroitement, mais avec amour et tendresse. Je m’approche. Me mets accroupie devant elle. La voir ainsi me fait mal. Parce que je sais qu’elle parle de moi, et je sais à quoi elle fait référence. Et entre deux sanglots, elle continue :
– J’ai déjà tellement perdu… Je ne veux pas lui dire “au revoir” à elle aussi.
Baudouin ne parle pas. Parce que le silence vaut toutes les discussions du monde pour lui. Je pose une main sur la cuisse de ma meilleure amie en sachant pertinemment qu’elle ne la sentira pas. Et je lève mon regard vers mon ours d’ami. Ce que je vois me bouleverse. Tant de tristesse, tant de souffrance, d’inquiétude dans ses yeux humides. Une expression que je n’avais encore jamais vue.
Tout ça à cause de moi…
Mon ami continue de soutenir Agnès en silence. Il finit tout de même par dire :
– J’ai jamais vu Ludo dans cet état.
Je me redresse d’un coup en l’entendant pendant qu’il ajoute :
– Il est tellement triste… tellement anéanti…
“Ludovic…”
Quand j’arrive dans la salle, je découvre l’homme que j’aime adossé contre un lit. Il tient dans ses deux mains quelque chose. Sur le pas de la porte, je suis encore trop loin pour me rendre compte de ce que c’est.
Je m’avance donc encore un peu et je “me” vois. « Mon corps » sur le matelas, emmitouflé dans la couverture. Branchée de partout. Le moniteur qui “bip” avec constance.
La sensation est étrange lorsque je vois “mon” visage abîmé, rempli de bleus.
Suis-je déjà morte ? Est-ce un rêve ? Vais-je me réveiller ?
Tant de questions sans réponses que je m’évertue à formaliser. Mais qui se brouillent dans mon cerveau.
J’essaye de me souvenir de ce qu’il s’est passé. Je revois des flashs. Nous deux dans notre voiture. Une dispute. Des mots qui sortent. Qui font mal. Qui font souffrir. Mon cœur qui se serre et m’empêche de respirer. L’horreur sur le visage de Ludo avant qu’on se fasse percuter à un carrefour.
On a eu un accident. Et automatiquement, je me sens reconnaissante que mon amour n’est rien de grave. Je m’avance encore et voit enfin le visage de Ludo.
Un pansement de taille moyenne à cheval entre le front et la tempe droite. Des ecchymoses sur sa joue. Les traits tirés. L’air immensément malheureux. Mon cœur se brise. Je me brise en le voyant si effondré.
C’est « ma » main qu’il tient dans les siennes. Il l’embrasse en me demandant “pardon”. Je m’approche de lui. Je veux le prendre dans mes bras. Lui dire que je me sens bien, que je n’ai mal nulle part. Je ne comprends pas pourquoi il s’excuse. Il n’a rien fait de mal. L’accident n’est pas de sa faute.
“Les mots ont des conséquences.”
Je me rappelle des paroles qu’il a eu. Du choc que j’ai ressenti. De la détresse aussi. Mais c’est fini. Je ne ressens plus rien de tout cela. Et je ne veux plus ressentir cela. Parce que, là, je suis bien. Je ne suis baignée que par l’amour.
Et c’est lorsque j’arrive près de lui que j’entends :
– Lilou… Si tu savais à quel point je suis désolé de ce que j’ai pu te dire… Bon sang… je ne sais même pas si tu m’entends…
Je le vois tourner le regard vers “moi” avant de continuer :
– Mon amour, je ne pensais rien de ce que j’ai pu te dire… tu me répètes très souvent que les mots ont des conséquences… Je sais pas… C’est sans doute vrai… Je ne veux pas que tu partes. Je ne veux plus jamais être séparé de toi. Comment as-tu pu croire ce que je t’ai dit ? C’est la colère et la pression qui m’ont fait parler. Je refuse de te laisser partir de ma vie.
Il embrasse de nouveau “ma” main, puis “me” dit encore :
– On m’a toujours dit que le véritable amour nous tombait dessus. Et qu’on n’avait aucun contrôle dessus. Et toi… T’as déboulé dans ma vie, comme une pierre tombe au sol. Tu m’as percuté… Tu m’as percuté par ta gentillesse, ta bienveillance, ta joie de vivre, ton sourire et ton rire… Par tout l’amour que tu avais à donner. Je pense que tu ne te rends pas compte du soleil que tu es. De la beauté que tu dégages. J’aime la manière dont tu me regardes et la façon dont tu m’aimes. Parce que quoi qu’il arrive, tu as foi en moi et tu ne me demandes pas de changer. Tu m’acceptes comme je suis, et tu me donnes le sentiment que rien n’est impossible. Personne ne m’a jamais donné l’impression de valoir le coût… avant toi.
Je sens des trémolos dans sa voix lorsqu’il ajoute :
– Je suis tombé amoureux de toi sans vraiment m’en rendre compte. Tu me combles et me rends joyeux. Quand je rentre à la maison, je suis heureux rien qu’à l’idée de te retrouver. Tu es devenue mon tout… tout ce que j’ai… tout ce qui compte, ce qui importe… J’ai entendu qu’on se rendait compte de l’importance de ce qu’on avait lorsqu’on s’apprêtait à les perdre… Mais, mon amour, je ne veux pas te perdre… J’y arriverai pas sans toi.
Une larme coule sur sa joue. Puis une deuxième, et encore une. Il lâche « ma » main de sa droite puis se pince l’arrête de son nez. Il hoquète, sanglote encore avant de murmurer :
– Si je te perds, j’aurais vraiment plus rien… Je ne veux pas d’un monde sans toi, parce que… Je t’aime comme jamais j’ai aimé.
Complètement bouleversée, je m’approche encore de lui, fais le tour du lit pour l’enrouler de mes bras.
Comme Agnès, il ne me sent pas. L’homme que j’aime sanglote encore en s’accrochant à “ma” main. Il entrelace nos doigts avant de les embrasser. Et je prends conscience de la fragilité qu’il tente de me cacher chaque jour durant. Je prends conscience de l’incommensurable amour qu’il me porte. Je prends réellement conscience de ce qu’il représente pour moi.
Le grand amour de ma vie. Le seul et l’unique… le seul qui compte vraiment. Et je ne cesserai jamais de me battre pour lui.
Je n’ai pas le droit de partir, et je n’ai pas le droit de les laisser tomber.
Je dois accepter de nouveau la vie avec son lot de souffrance et de déconvenues. Pour Ludo, Agnès et Baudouin. Pour mes parents et Cappu. Je n’ai pas le droit de les abandonner.
Mon heure n’a pas encore sonné.
“Alors, il faut que je rentre…”
Voilà, Ami Lecteur, j’espère que cet épisode t’a plu ! Un épisode un peu plus calme que les deux précédents, j’en conviens, mais tout aussi important. À ton avis, Lilou va-t-elle réussir à se réveiller comme elle le souhaite ?
Voici également le petit lien vers le blog de ma meilleure amie, blogueuse (que tu connais peut-être puisque c’est Novaish) qui a également écrit une fiction. Évidemment, si ça t’intéresse, bien-sûr ! Clique ici.
N’hésite pas à me faire part de tes commentaires sur mes réseaux sociaux (qui sont en liens à la fin de « l’article ».) D’ailleurs, je t’invite à venir me suivre sur Instagram car je suis plutôt active là-bas ! Comme toujours, je me ferai une joie de tout lire et d’y répondre !
Sinon, on commence de nouvelles habitudes en se retrouvant ici dans un mois pour l’épisode 14 !
Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !
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