Bien le bonjour Ami lecteur ! J’espère que ça va bien ! Aujourd’hui j’avais envie de te donner mon avis sur un film d’animation français qui a bercé mon enfance car mon grand-père nous le mettait toujours lorsque nous venions chez nos grands-parents avec mon frère : Le Roi et l’Oiseau de Paul Grimault. Il a été fait sur des textes de Jacques Prévert d’après le conte : La Bergère et le Ramoneur de Hans Christian Andersen et sorti en 1980.
À présent, installe-toi confortablement et prépare tes yeux, parce que nous allons beaucoup parler aujourd’hui !
Tu es prêt(e) ? Allez, c’est parti !
Quelques mots sur le réalisateur :
Paul Grimault est un réalisateur de films d’animation français né le 23 mars 1905 à Neuilly-sur-Seine et décédé le 29 mars 1994 au Mesnil-Saint-Denis à 89 ans. Il entre à l’école de dessin Germain-Pilon et il y reste de 1919 à 1922. Après son service militaire de 1925 à 1926, il est employé comme dessinateur de meubles au Faubourg Saint-Antoine pendant un an. C’est en 1929 qu’il devient dessinateur dans l’atelier de publicité de l’Agence Damour. Il rencontrera également à ce moment-là Jean Anouilh, Jean Aurenche et surtout Jacques Prévert.
P. Grimault réalise tout d’abord La Bergère et le Ramoneur avec la collaboration de Jacques Prévert qui sort en 1953. Bien que le succès du film soit sans équivoques, les deux amis et collaborateurs ne sont pas satisfaits de leur travail. Et ils se relancent donc dans une nouvelle version. Jacques Prévert décèdera en 1977 et Le Roi et l’Oiseau sort en 1980 soit environ trois ans après. Le succès est de nouveau immédiat.
Le synopsis du film (sur le site d’Allocine) :
« Le Roi Charles V et Trois font Huit et Huit font Seize règne en tyran sur le royaume de Takicardie. Seul un Oiseau, enjoué et bavard, qui a construit son nid en haut du gigantesque palais, tout près des appartements secrets de Sa Majesté, ose le narguer. Le Roi est amoureux d’une charmante et modeste Bergère qu’il veut épouser sous la contrainte. Mais celle-ci aime le petit Ramoneur. Tous deux s’enfuient pour échapper au Roi… »
Ce que j’en ai pensé :
Petit aparté :
J’ai vu ce film d’animation lorsque j’étais vraiment toute jeune et je dois dire qu’il m’a toujours énormément marquée. À l’époque, je n’avais cependant pas encore le recul ni la maturité pour en comprendre les messages.
Et pourtant, des messages, il y en a beaucoup. J’ai eu l’envie et l’idée de faire cet article pour rendre hommage à mon grand-père qui m’en a reparlé durant une de nos conversations téléphoniques. Ce petit aparté terminé, allons-y.
Un scénario et des plans qui rendent hommage à l’animation « à la française » :
Le scénario n’est pas destiné clairement et à proprement parler aux enfants mais couvre un public bien plus large. Il est composé d’énormément de réflexions philosophiques sur la politique, la société, l’image de soi, l’art et finalement l’amour. C’est une fable politique et sociale avant d’être pleinement un film d’animation. Il y a énormément de poésie et cela nous permet de nous remettre en question sur la vision qu’on a de la société dans laquelle on vit.
La plupart des plans sont simplement magnifiques et les dessins sont sublimes. On remarque un travail remarquable effectué sur les machines bien-sûr mais pas que puisque la ville est d’une beauté spectaculaire tout comme les dessins des personnages. Les couleurs sont très bien choisies et bien que ce film soit très vieux (il a cinquante ans quand même…), je n’ai pas le sentiment qu’elles soient ternes. On a une certaine profondeur qui est dépeint grâce aux plans dans ce film et cela rend l’histoire intense et belle à la fois.
Parlons maintenant des personnages les plus importants :
L’antagoniste du film : Le Roi.
Véritable tyran, il est dépeint comme un roi à la fois solitaire et mégalomane du Royaume de Takicardie. Au fil du temps et de son règne, il a développé une folie des grandeurs et un véritable culte de la personnalité en exigeant la création à la chaine de statuts à son effigie. Il les change à ses heures perdues quand elles ne lui conviennent pas, ou autrement dit quand elles sont représentatives de la réalité.
Le Roi fait disparaitre les sujets qui l’ont touché dans son orgueil. Il est ce que j’appelle communément « un maniaque du contrôle » à l’extrême. Son pouvoir reste cependant solide, parce que la population à peur de lui et la plupart du temps lorsqu’il se déplace, il donne le sentiment d’être neutre et mou.
Ce sont ses réactions disproportionnées qui le rendent effrayant. Il ne s’aime pas et ne s’accepte pas et en se réfugiant dans une image de lui fausse, il n’a fait que précipité sa fin.
Le « héros » : L’Oiseau.
L’Oiseau est malheureux et s’est mis comme but de narguer et de ridiculiser le Roi qu’il considère comme étant la cause de son malheur. C’est un grand toucan majestueux veuf et père, qui s’inquiète d’ailleurs pour ses enfants dont l’un d’entre eux à la fâcheuse manie de se mettre dans des situations plus que périlleuses. Le caractère de l’Oiseau est complexe.
Il est à la fois brave et courageux, beau parleur qui arrive à soulever les foules pour mettre un terme au régime du tyran. Mais il n’hésite pas non plus à aider les personnes qui sont porteuses de bonnes actions. Enfin, il fait également preuve de vantardise et de complaisance, ce qui entache quelque peu l’image de héros dont il est le seul à posséder vraiment dans ce film.
Les amoureux :
La Bergère et le Ramoneur sont les représentations de l’amour véritable. Ils s’aiment tous les deux pour ce qu’ils sont. Ils ne changent pas pour être aimé de l’autre. De plus, ils sont les représentations des « figures de convention » dont l’utilité est dans les sentiments qu’ils inspirent au Roi. Finalement, ils ne gagnent en profondeur, et en intensité que lorsqu’ils se battent pour leur amour… et qu’ils tiennent tête à tous leurs ennemis pour le conserver. Dans un sens, c’est un très beau message.
Un personnage qui est un symbole :
L’Automate symbolique de la puissance du Roi (mais certainement pas de son intelligence… Caractère de Pêche, ce n’est pas bien, voyons !)… la machine est gigantesque et servira finalement plus à l’Oiseau qu’à son créateur à proprement parler de par sa brutalité plus qu’évidente.
On se rend cependant compte à la fin qu’il possède une âme bienveillante et un grand désir de liberté. L’automate devient le centre de l’action du film et en devient tout aussi important que les autres personnages. Lui accordant une certaine noblesse.
La Musique et les doublages à présent :
La Bande-originale du film Le Roi et l’Oiseau est très mélancolique, romantique et poétique. Composée tout d’abord par Joseph Kosma pour La Bergère et le Ramoneur, c’est Wojciech Kilar qui reprend la suite en gardant la plupart du travail de son prédécesseur en rajoutant sa petite touche personnelle. Les musiques sont vraiment très belles et n’ont rien à envier aux BO des films d’animations du Studio Ghibli par exemple. (et toi-même tu sais à quel point j’aime les BO de ces films.)
Je n’ai rien à redire sur le doublage parce que les dialogues et le travail effectué par les doubleurs font partie intégrante du film.
Nombre de symboliques à dénoter :
J’ai pu dénoté quelques symboliques dans Le Roi et l’Oiseau. Notamment une sorte de critique sociétale, de part la symbolique aliénante du travail à la chaine et de ceux qui se battent pour s’émanciper, se libérer et partir pour poursuivre leurs rêves. La Rébellion dont font preuves les personnages à certains moments du film représente un profond sentiment de dégout pour l’évolution de la société.
L’importance de l’image de soi et ce qu’elle véhicule sur les autres et sur nous-même est très visible également. Le fait de ne pas s’accepter développe en nous des mauvais sentiments et ne nous permet pas d’être accepté et aimé des autres. Il faut s’aimer d’abord pour nous avant de prétendre aimer les autres. De plus, il ne faut pas fantasmer tout notre être au risque de s’y perdre totalement.
Je n’en dirais pas plus afin de ne pas spolier. Disons simplement qu’on peut en trouver plein d’autres en faisant attention durant le visionnage.
Conclusion :
Pour conclure, je dirais que Le Roi et l’Oiseau est un très beau film d’animation dont les messages véhiculés ont du sens même cinquante ans après sa sortie. (C’est pour dire à quel point notre société à évoluer… Bref.)
Ce film est puissant, mélancolique, dur et d’une poésie à couper le souffle. Il n’est pas forcément pour les enfants vraiment jeunes mais il mérite tout de même d’être visionné par le plus grand nombre.
Encore un film d’animation dont l’histoire est juste et pleine de sens surtout à notre époque. Les différentes symboliques rendent le scénario intéressant et d’une profondeur à couper le souffle. Les plans sont vraiment très bien travaillés. (surtout l’Automate et le Royaume.)
Encore une fois, les personnages sont complexes, profonds et justes. Ils rendent l’histoire très prenante avec une petite touche de mélancolie. Les musiques nous font passer par un panel de sentiments différents.
Je recommande évidement Le Roi et l’Oiseau, que tu sois petit ou grand, tu passeras certainement un bon moment.
Je te laisse également un lien vers le site de Sens critique pour que tu puisses te faire un avis plus complet sur ce film : ici.
Et toi ? L’as-tu vu ? Si oui, qu’en as-tu pensé ? Si non, en aurais-tu envie ?
Je serais ravie de partager avec toi sur ce film (si tu l’as vu, bien entendu), donc n’hésite pas à me donner ton avis sur mes réseaux sociaux (en liens à la fin de l’article. D’ailleurs je t’invite chaleureusement à venir me rejoindre sur Instagram car je suis plutôt active là-bas.).
Enfin, je t’invite également à aller lire la dernière note / films que j’ai rédigée sur Le Château ambulant de Hayao Miyazaki sorti en 2005, si ça t’intéresse. Clique ici.
Sur ce, à la prochaine dans un futur article et bien le bonsoir, Ami lecteur !
Caractère de Pêche