[Note / Livres] « Nous étions unies, toi et moi comme une paire de canards mandarins. » (Fleur de Neige)

Bien le bonjour Ami lecteur ! J’espère que ça va bien ! Aujourd’hui j’avais envie de te donner mon avis sur un livre que j’ai fini il y a maintenant un certain temps. Il s’agit de Fleur de Neige de Lisa See, publié en 2007 aux éditions Flammarion.

Je te conseille de t’enrouler dans une bonne couverture et de mettre de bonnes grosses chaussettes moumouttes parce que là, on va beaucoup parler !

Tu es prêt(e) ? Allez, c’est parti !

Quelques mots de l’auteur :

Lisa See est une écrivaine américaine contemporaine, d’origine chinoise, née le 18 février 1955 à Paris. Elle est l’auteure de nombreux livres tels que Le Pavillon des pivoines (2009), Ombres chinoises (2014), Poupée de Chine (2016)… Mais c’est grâce à Fleur de Neige parut en 2007 qu’elle rencontre un succès à travers le monde entier.

Quatrième de couverture :

«  Dans la Chine du XIXe siècle, le destin de deux jeunes filles est lié à tout jamais. Fleur de Lis, fille de paysans, et Fleur de Neige, d’origine aristocratique, sont nées la même année, le même jour, à la même heure. Tous les signes concordent : elles seront laotong, âmes sœurs pour l’éternité. Les deux fillettes grandissent, mais si leur amour ne cesse de croître, la vie s’acharne à les séparer. Alors que la famille de Fleur de Neige tombe en disgrâce et que la jeune fille contracte le mariage le plus infamant qui soit, Fleur de Lis, par son union, acquiert reconnaissance et prospérité. L’amitié sacrée des deux femmes survivra-t-elle au fossé que le destin a creusé entre elles ?  »

Ce que j’en ai pensé :

C’est en regardant des vidéos d’une BookTubeuse lorsque j’étais à la recherche de livres à lire que j’ai entendu parler de cet ouvrage. (Si ça t’intéresse, je te laisse le lien vers sa chaine YouTube. Clique ici.) Une fois n’étant pas coutume, ce n’était jamais vraiment le moment de me plonger totalement dedans. C’est « grâce » (ou « à cause », chacun voit midi à sa porte) au premier confinement que je me suis rendue compte que c’était enfin le temps pour le lire et partir en Chine au XIXe siècle. 

Je dois dire que malgré la beauté et la profondeur du roman, je l’ai terminé avec un goût d’aigreur et d’amertume dans la bouche. Je crois que même après la quantité de livres que je me suis ingurgitée en presque vingt ans, je n’ai jamais autant détesté un personnage que la narratrice de ce roman.

Fleur de Neige c’est l’histoire de deux petites filles qui vont devenir Laotong, c’est-à-dire des âmes-sœurs car elles sont nées le même jour, du même mois, de la même année et à la même heure. Tout au long du récit, nous suivons le fil de leur amitié du moment de leur rencontre jusqu’à la fin de leurs vies.  

À première vue, l’histoire semble quelconque et pourtant, on est projeté dans la Chine du XIXe siècle et dans la condition des femmes de l’époque dans ce pays. C’est ce côté du livre qui est réellement intéressant parce qu’on apprend vraiment plein de choses et c’est chouette. On a très mal aux pieds également car durant cette période, on bandait les pieds des jeunes filles dans l’optique d’obtenir un beau mariage (arrangé, le fuuuuuuuuun !) et donc des avantages (ou non) liés à ça pour la famille de la femme. 

(Pour la petite note historique, on a pratiqué cette « coutume » en Chine pendant plus de mille ans. Et son origine remonte au Xe siècle au moment où l’empereur demanda à sa concubine de se bander les pieds pour exécuter la traditionnelle danse du lotus et ainsi accroitre son désir. Par la suite, ça s’est incrusté dans les mœurs et une femme aux pieds bandés était le symbole de la richesse et de la distinction car elle ne pouvait faire que des tâches domestiques simples et donc rester au domicile sans presque jamais bouger de « chez elle ».) 

On apprend au fur et à mesure de notre lecture que les femmes étaient considérées comme des « sous-races d’humain », parfois encore moins appréciées que des animaux et qu’avoir une fille c’était l’apocalypse car il fallait la nourrir (Mon dieu mais quelle horreur… punaise, mais achevez-moi !), s’occuper d’elle jusqu’à ce qu’elle parte vivre chez son mari… etc… moi qui suis féministe, j’ai eu énormément de mal à lire certains passages car le silence et la servitude jusqu’à la fin de ma vie, très peu pour moi. Et c’était tellement rentré dans les mœurs que même les mères faisant parties des classes « inférieures », se montraient inhumaines et d’une méchanceté sans pareil avec leurs filles. (Bon pas tous mais c’est dans l’idée, quoi.

Bien. À présent, parlons un peu des personnages. L’histoire se concentre donc sur Fleur de Lis et Fleur de Neige, les deux laotong qui se rencontrent et dont, du haut de leurs sept ans (si je me souviens bien), le coup-de-foudre (« amicale », je précise) va se faire instantanément. 

Fleur de Neige est de lignée aristocratique et Fleur de Lis de lignée beaucoup plus modeste. Et le fait de devenir laotong n’est pas du tout mignon car c’est avant tout un moyen de réunir deux familles pour une raison de réputation. Car à la base, les deux petites ne se connaissent pas et seront mises en relation par une marieuse qui va leur faire signer un contrat d’âmes sœurs (donc pour la mignonerie, on repassera !). 

En grandissant, elles vont connaitre des évolutions et des vies totalement différentes et vont changer toutes les deux pour le meilleur et pour le pire. Et c’est là que ça coince pour moi parce que sans vouloir trop spolier, Fleur de Lis fait partie de ces personnes que j’ai simplement envie de baffer et de secouer à longueur de temps. Qui changent quand elles acquièrent une certaine position, à se donner des grands airs alors qu’en fait elles n’ont rien d’exceptionnel… bref… je vais me taire pour déjà ne pas m’énerver plus encore et pour ne pas t’influencer dans ta lecture

Fleur de Neige est quant à elle quelqu’un de doux auquel, il arrivera des trucs vraiment pas cools… Dans l’ensemble, cela rend quelque chose de puissant et de beau mais vraiment dramatique à la lecture. 

En revanche, j’ai été séduite par la plume de Lisa See. Elle est délicate, pudique et sensible, bien amenée et nous fait bien comprendre les sentiments de la narratrice qui raconte son histoire et son amitié avec sa laotong une fois qu’elle est devenue vieille.

L’écriture de l’auteur est vraiment puissante et terrible car elle nous transmet tout un pan de la culture chinoise et plus particulièrement de la place accordée aux femmes à l’époque, et au fur et à mesure de la lecture, on se croirait en Chine au XIXe siècle et ça, c’est fort de sa part. 

La symbolique reste tout de même le traitement de l’amitié que Lisa See nous transmet également et qui reste relativement réaliste, faite de joies (au début notamment) et de peines (tout le reste du récit), où la compréhension, l’altruisme, le soutien et l’humilité doivent être de mises pour que ça fonctionne et que ça perdure (ce qui n’est pas forcément le cas chez notre chère narratrice… bref…). Parfois, la vraie amitié c’est avoir la capacité d’écouter sans juger, ni conseiller, simplement d’être là pour l’autre sans ressentiments, sans arrières – pensées. Mais d’être là quand même.

L’amitié c’est être là pour l’autre tout le temps et non pas quand on a envie aussi. Et ça, malheureusement,  beaucoup l’oublient. 

Il me semble important également de préciser que la libération de la parole permet d’éviter de ressentir de mauvais sentiments comme la rancune, la méchanceté et les non-dits. Ne pas parler sincèrement peut engendrer de la douleur et des malentendus. 

Il faut simplement accepter que parfois l’autre n’a tout simplement pas envie de parler et d’être là pour lui sans jugements…

Conclusion :

Fleur de Neige n’est donc pas un coup-de-cœur pour moi car je ne suis pas parvenue à dépasser l’amertume que me transmettait la narratrice vers la bonne grosse moitié de l’ouvrage. Après c’est peut-être aussi parce que je ne possède pas suffisamment de recule face à certains tourments que j’ai pu lire. 

J’ai trouvé la narratrice hautaine, jugeante, méprisante et à côté de la plaque, et je l’ai vraiment détestée à la fin, malgré sa pseudo repentance. Elle représente vraiment le genre de personne que je fuis comme la peste et ce fut pour moi le gros point négatif de l’histoire. C’est dommage d’ailleurs parce qu’au début, je l’aimais vraiment bien. C’est son évolution en tant que femme qui m’a fait la détester. 

Le gros point positif, en revanche, c’est le fait d’apprendre énormément de choses sur la vie des femmes de l’époque, et tous les stades de leur vie justement. C’est vraiment mais alors vraiment très intéressant et poignant aussi. Rien que pour cela je ne regrette absolument pas d’avoir lu Fleur de Neige.

L’écriture est fluide, touchante, réaliste, très imagée et nous transporte facilement dans l’histoire. 

Enfin, je te recommande ce livre si tu aimes les histoires qui nous apportent des connaissances sur les coutumes et les traditions anciennes d’un pays que nous ne connaissons pas, pour le traitement de l’amitié, malgré tout et pour le message que l’auteure a voulu nous faire passer grâce à son récit. 

Simplement, pense à prendre des petites chaussettes, ou couvertures bien mais alors très bien moumouttées !

Et toi, as-tu lu ce roman ? Si oui, qu’en as-tu pensé ? Si non, en aurais-tu envie ?

Tu peux, bien évidemment y répondre sur mes réseaux sociaux (en liens à la fin de l’article. D’ailleurs, je t’invite chaleureusement à venir me retrouver sur Instagram car je suis plutôt active là-bas!) et je serais ravie de partager avec toi sur ce livre (si tu l’as lu, bien-sûr) donc n’hésite pas également à me donner ton avis !

Enfin, je t’invite à aller lire la dernière note / livres que j’ai rédigée sur L’aube sera grandiose de Anne-Laure Bondoux, si ça t’intéresse. Clique ici.

Sur ce, à la prochaine dans un futur article et bien le bonsoir, Ami lecteur !

Caractère de Pêche