On est parti pour retrouver Lilou et Ludo avec l‘épisode 6 de la saison 3 de Si j’étais quelqu’un d’autre. J’espère qu’il te plaira !
Si tu n’as pas encore lu l’épisode 5 de la saison 3, je t’invite à aller te rafraichir la mémoire en cliquant ici.
Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !!
Épisode 6 : J’ai besoin de savoir ce que tu ressens.
Assis dans mon fauteuil dans le studio de ma chère et tendre, je lis tranquillement mon livre pendant que Lilou inscrit les notes sur son papier à musique. Depuis quelque temps maintenant, elle ne s’arrête plus. Ma chérie a beaucoup d’inspiration, alors qu’elle m’avait elle-même dit qu’elle en manquait depuis la fin de ses concerts.
Je ne l’ai plus vue aussi concentrée depuis des jours. Du coin de l’œil, je la vois remonter son pied droit pour le coincer sur sa cuisse gauche. Elle le fait souvent maintenant. Parce que sa hanche droite est trop faible depuis sa poussée de l’année dernière. Alors, parfois, elle a besoin de s’aider de ses mains. Ça pourrait m’embêter ou me rendre malheureux de la voir plus faible qu’avant. Cependant, ce n’est pas du tout ce genre de sentiment qui m’enserrent.
En réalité, je trouve qu’elle fait preuve d’une grande force mentale. Lorsque je repense à son mal-être à la suite de la découverte de sa maladie. Lilou était si éteinte, loin de qui elle est réellement. Et pourtant, je ne peux qu’imaginer le drame qu’a été le diagnostic. La peur et l’angoisse. Je peux dire autant de fois, à autant de personne que c’est également ma maladie, au final, si on était en guerre, c’est avant tout Lilou qui serait en première ligne.
Mon rôle d’aidant n’est pas facile, j’en suis conscient et je pense que ma chérie aussi… mais je ne dois pas oublier le fait indéniable que c’est avant tout elle qui est touchée et pas moi. C’est son corps qui fut endolori, meurtri, et pas le mien. On n’en a pas vraiment reparlé depuis sa rééducation. Ce n’est pas non plus le sujet de prédilection de nos conversations. Peut-être devrais-je lancer le sujet… j’ai besoin de savoir, parfois, ce qu’elle pense et ressent par rapport à ça.
À dire vrai, je suis rentré du travail une heure plus tôt, et elle travaillait déjà. Et j’ai toujours peur qu’elle en fasse trop. Les problèmes des métiers passion : lorsqu’on aime ce que l’on fait, ce n’est pas vraiment du travail. Mais on a aussi souvent tendance à ne jamais s’arrêter. Je distingue qu’elle mime son violon pour jouer dans son esprit. Elle fait toujours ainsi quand elle imagine un nouveau morceau. Finalement, elle secoue la tête en fronçant les sourcils. Et ça me fait sourire.
– Tu ne lis plus ?
Lilou n’a même pas relevé les yeux de sa feuille et rature quelque chose dessus. Elle écrit encore pendant que je demande :
– Comment ?
Elle tourne la tête vers moi en souriant avant de pouffer et de me répondre :
– Parce que tu crois que j’ai besoin de te voir pour te comprendre ? Ou pour savoir ce que tu fais lorsque tu es près de moi ?
Je ne réponds rien alors elle continue :
– À quoi tu penses ?
– Je me demandais simplement si tu allais bien.
– Physiquement, ou mentalement ?
– Les deux.
Lilou pousse un soupir et pose son stylo. Elle se tourne totalement vers moi et dit :
– Je vais plutôt bien, Ludo.
Elle marque un silence avant d’ajouter :
– Physiquement, rien ne change, ce qui est bon signe.
– Et mentalement ?
Lilou perd son regard à travers le mur. Elle semble en train de chercher ses mots. Et son silence commence à m’angoisser un peu. Elle reprend :
– Il y a des jours avec et des jours sans. Parfois j’ai l’impression que je suis à deux doigts de sombrer encore.
Elle souffle à nouveau :
– Je regrette un peu celle que j’ai été.
– Pourquoi ?
– Parce que, je n’avais pas conscience que mon corps me lâcherait. Et que je l’aimais. J’aimais l’image que je renvoyais de la femme forte au beau corps, et qui avait profondément confiance en elle et en lui. J’aimais être si décomplexée. Et par-dessus tout, j’aimais l’image que je semblais voir à travers le regard des autres.
Nouveau silence avant de souffler :
– J’étais vraiment prétentieuse…
– Non, Lou’. Tu n’as jamais été prétentieuse. Tu vivais pendant longtemps pour plaire aux autres. Avant de trouver ta passion et ta vocation pour le violon, c’est ça qui faisait que tu avançais dans la vie.
Elle marque une pause durant laquelle elle semble réfléchir. Avant de pousser un soupir.
– Ce n’est pas une bonne raison d’avancer…
– Tu te trompes. Toutes les raisons sont bonnes pour se relever et aller de l’avant.
Je vois son fameux sourire de lutin se dessiner sur le coin de ses lèvres. Elle pouffe doucement avant d’ajouter :
– Tu t’es trompé, tu sais ?
– Comment ça ?
Elle se lève de son siège et s’avance vers moi en répondant :
– Tu as dit que c’est ma passion pour mon violon qui me fait avancer…
– Et c’est pas vrai ?
Je dépose mon livre près de mon téléphone avant et écarte les bras. Lilou s’installe sur mes jambes et encadre mon cou des siens. En plantant son regard dans le mien, elle finit par dire :
– Si, bien-sûr… Mais, depuis presque trois ans, ce n’est plus l’unique raison.
Elle n’a pas besoin d’expliciter sa pensée. J’ai tout de suite compris. Et ça me touche. Je dépose une de mes mains sur ses cuisses et la deuxième dans son dos près de ses fesses. Et comme à chaque fois qu’elle est contre moi et que je plonge dans ses yeux, je sens mon cœur s’accélérer en faisant des loopings dans ma poitrine. Ses doigts se perdent dans les cheveux de ma nuque et je réprime un frisson.
– Au fond, même si parfois, ça m’arrive d’y penser encore, je sais que je ne sombrerai plus…
Puis, elle rapproche ses lèvres des miennes et murmure :
– J’ai bien trop à perdre maintenant…
Je la serre contre moi lorsqu’on s’embrasse. Lilou m’enroule le cou de ses bras et parvient à passer sa jambe de l’autre côté pour me chevaucher. Nos bouches se détachent pour se réenclencher de nouveau.
– En fait, je suis plutôt souple…
En l’entendant, je souffle doucement et ne peux pas m’empêcher de rigoler sans lâcher ses lèvres. Finalement, j’éloigne mon visage du sien et m’exclame :
– D’habitude, celui qui blague, c’est moi.
La lutine de retour, me caresse de nouveau la nuque avant de répliquer :
– Que veux-tu ? Tu déteins sur moi.
Que dire de plus hormis le fait que je l’aime de tout mon cœur ? Je ne vois vraiment pas comment j’arrivais à être heureux lorsqu’elle ne faisait pas partie de ma vie. Le regard qu’elle me lance est brûlant. J’arrive à distinguer ce qu’elle veut ou ressent rien qu’en l’observant à présent. Et dans l’instant, toujours à me chevaucher, toujours à me caresser, sans jamais détourner les yeux, je sais que c’est moi qu’elle veut. C’est moi qu’elle désire.
Lilou se détache de mon corps et, sans se relever pour autant, attrape les pans de mon t-shirt. Comme je n’ai aucune envie de lutter, je l’aide à me l’enlever. Mon vêtement tombe mollement par terre. J’ai beau trouver mon corps toujours autant détestable malgré ma perte de poids, je me sens toujours désirable dans les yeux de ma chérie.
L’œil pétillant, elle retire son chemisier puis se colle de nouveau à moi. Et il ne m’en faut pas plus pour attraper chacune de ses cuisses et me lever du fauteuil en la portant jusqu’à la chambre.
Au final, les vêtements, on s’en occupera plus tard.
– Comment tu vas, toi ?
On est nu, sur le lit, moi sur le dos et Lilou contre moi, la jambe passée par-dessus mon corps. Elle joue avec nos deux mains, en laçant et délaçant nos doigts. Je continue de garder le silence avant de lui répondre :
– Je vais bien, si tu vas bien.
J’entends son soufflage de nez. Elle fait toujours ça lorsqu’elle est agacée. Elle lâche nos doigts avant de replier son bras contre nos deux corps.
– Mais hé ! m’exclamè-je. Rends-moi ta main !
– Non.
– Pourquoi ?
Elle se tait quelques secondes avant de souffler :
– Tu ne peux pas toujours tout faire en fonction de moi.
– Ça n’a rien à voir.
Je relève son menton (et me fais violence pour ne pas craquer face à son air boudeur), avant d’ajouter :
– Lilou, je t’aime. Et même si je me sentirais au top, si je te sais souffrante ou malheureuse, je ne pourrais pas me sentir réellement bien.
Je vois des larmes perler dans ses yeux pendant que je continue :
– Alors tu vois, tu ne peux pas exiger de moi que j’aille bien si je ressens un mal-être chez toi.
Sans rien dire, elle récupère ma main et joue de nouveau avec nos doigts. Puis, elle finit par me demander encore :
– Et si, finalement, je décide de ne pas essayer du tout d’avoir des enfants ?
– Et bah quoi ?
– Tu ne m’en voudrais pas ?
– Pourquoi je t’en voudrais ?
– Parce que c’est la suite logique… on rencontre quelqu’un, on s’installe ensemble, on se marie, on a des enfants… alors j’ai peur que tu te lasses de moi et que tu décides de t’en aller…
Je pousse un soupir. Décidément, elle se pose beaucoup trop de questions et s’angoisse pour beaucoup trop de choses. En commençant à lui caresser les cheveux, je dis :
– Si on n’a pas d’enfants, on n’en a pas et puis voilà.
Je marque un temps avant d’ajouter :
– On se réalisera autrement et puis c’est tout, Lou’.
– On sera mal vu…
Cette fois-ci, j’éclate de rire. En reprenant mon sérieux, je réplique :
– On s’en fout de la société. Arrêtons de nous laisser nous pourrir par elle. On a le droit de vivre ensemble sans être marié. On n’est pas obligé d’avoir des enfants non plus.
– J’ai peur que tu finisses par m’en vouloir…
– Jamais je ne pourrais t’en vouloir pour ça, mon amour.
– Et j’ai peur de te gâcher la vie avec ma maladie…
En l’entendant, je la renverse sur le côté et me place au-dessus d’elle. J’essuie les larmes qui coulent de ses yeux à l’aide de mes pouces et je réponds :
– Tu m’as laissé le choix de partir ou de rester quand on a appris pour ta SEP, et c’est moi qui ai pris la décision de rester…
Elle fuit mes yeux alors je demande :
– Mon cœur, regarde-moi.
Lilou détourne les yeux pour les plonger de nouveau dans les miens.
– C’est moi qui ai pris cette décision. Moi et moi seul. En pleine conscience de ce que cela allait importer. Et je ne regrette pas mon choix. Jamais.
– Même quand on se dispute ?
– Même quand on se dispute. Ça ne changera jamais l’amour que je te porte. Et pour ce qui est de ton corps, et de ce qui le touche, je me fis à toi.
Lilou croise ses pieds dans mon dos et me caresse la joue tendrement.
– Alors ne t’inquiète pas pour moi. Je gère très bien la situation et mes sentiments. Et je vais bien puisque tu vas bien.
Elle relève la tête et on s’embrasse. Et quand je me plaque encore plus à elle, je me dis que plus rien ne pourra plus nous séparer.
Voilà, Ami Lecteur, j’espère que cet épisode t’a plu !
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Sinon, on commence de nouvelles habitudes en se retrouvant ici dans un mois pour l’épisode 7 !
Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !
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