On est parti pour retrouver Lilou et Ludo avec l‘épisode 4 de la saison 3 de Si j’étais quelqu’un d’autre. J’espère qu’il te plaira !
Si tu n’as pas encore lu l’épisode 3 de la saison 3, je t’invite à aller te rafraichir la mémoire en cliquant ici.
Sur ce, je te souhaite une bonne découverte, ainsi qu’une bonne lecture !!
Épisode 4 : Je n’aime pas quand tu m’en veux.
Depuis hier, Lilou est très distante avec moi. Et je ne comprends vraiment pas pourquoi. Quand je suis rentré du boulot hier, elle était enfermée dans son studio. Quand j’ai voulu y pénétrer à mon tour pour l’embrasser et m’installer sur mon fauteuil, comme d’habitude, quoi… je me suis rendu compte que ma chérie avait fermé la porte à clef.
Je crois bien qu’en plus de deux ans et demi de relation et un an de vie commune, ça n’était jamais arrivé. À la base son studio était sa pièce à elle, son havre de paix, son cocon. Et quand on s’est installé ensemble, elle a insisté pour qu’on aille à IKEA pour qu’on me prenne des meubles. À la boutique, j’avais récupéré un fauteuil vachement confortable. Et comme j’accorde une certaine somme à mes employés pour qu’ils puissent se permettre d’acheter eux aussi du mobilier dans la boutique à moindre prix, je me l’accorde moi aussi. Du coup, j’avais bénéficié de la réduction et ramené le fauteuil chez Lilou et moi. Le seul achat dans ma boutique que je m’étais autorisé depuis des mois. Non, que je m’étais autorisé, tout court.
En réalité, je ne permets pas ce genre d’avantages depuis longtemps. Parce qu’au final, ma boutique s’en sort vraiment bien depuis à peine deux ans. Et comme mes trois employés ont connu toutes les galères possibles et inimaginables avec moi, et qu’ils ne m’ont jamais laissé tomber pour autant, c’était important pour moi de leur accorder des petits privilèges. J’avais vu les options qui se trouvaient en ma possession avec mon comptable et je m’étais décidé sur celle-ci.
C’était une évidence pour moi d’installer ce fauteuil dans son studio quand elle a voulu me créer un coin rien qu’à moi dans sa pièce à elle. Une vraie preuve d’amour silencieuse comme ma chérie sait si bien le faire. Très souvent, je n’avais pas besoin de chercher bien loin pour ressentir tout l’amour que Lilou me portait déjà à l’époque. Et j’ai fini par prendre goût à venir la retrouver dans son antre. À bavarder avec elle de nos journées, à l’observer travailler, ou encore composer. Parce que la vérité, c’est que je pourrais passer des heures à la contempler.
Alors, bien-sûr, lorsque je me suis retrouvé devant la porte du studio qui refusait tout bonnement de s’ouvrir, un sentiment bizarre m’a enserré le cœur. Hébété, devant, comme un idiot, pendant presque cinq minutes, j’ai attendu. Me disant qu’elle avait oublié d’ouvrir parce que trop dans sa bulle… et, finalement, je me suis décidé à faire autre chose.
Et quand le bruit de la serrure qui se déverrouille s’est fait entendre, j’ai souri en me disant qu’enfin, j’allais la retrouver. Le regard dénué d’émotion et d’une froideur insoutenable m’a accueilli dès qu’elle a posé les yeux sur moi. Et quand je l’ai observée se diriger vers la salle de bain, j’ai tout de suite compris que j’avais fait quelque chose qu’il ne fallait pas.
Mais Lilou ne me regarde jamais ainsi. Je me sentais directement démuni, sans savoir quoi faire, ni comment m’y prendre. On s’est très rarement disputé avec elle. Tout est toujours très calme, sans accroche. Ou vraiment peu. Et on s’explique et se pardonne très vite. Mais à cet instant précis, en repensant à son regard distant et impassible, je savais très clairement que tout n’allait pas se régler facilement.
Je la retrouvais donc dans la salle de bain, plus précisément sous la douche. Pas de musiques cette fois-ci. Un silence extrêmement pesant dans l’air déjà surchargé de buée. Je m’avançais doucement et demandait presque timidement :
– Tu as passé une bonne journée ?
Question on ne peut plus banale, je le conçois. Pour autant, rien d’autre ne m’est venu. Je l’ai entendue souffler de mécontentement avant de me répliquer à travers le rideau de douche :
– Va-t’en.
Un poids inconfortable a dégringolé dans tout mon corps pour venir me plomber l’estomac. Mes pieds sont restés ancrés dans le sol et je n’ai pas bougé d’un poil. Avant que je trouve autre chose à lui dire, elle a ajouté :
– Ludovic… va-t’en, s’il te plait.
Les rares fois où elle m’appelle par mon prénom complet, je sais que j’ai réellement merdé quelque part. Ça peut paraître con comme ça, mais ce sont ce genre de petites choses qui me permettent de jauger ses humeurs ou même les instants vécus. Parce que les habitudes installées représentent ce qu’il y a de plus sûr et certain pour savoir quand j’ai merdé, ou non. En l’occurrence, là, je devrais pouvoir m’en sortir : elle n’a pas utilisé mes trois prénoms et mon nom de famille. Alors, je tente :
– Ma puce, qu’est-ce que j’ai fait ?
– Sérieusement… Laisse-moi tranquille.
Lilou marquait ensuite un silence avant d’ajouter :
– Je ne veux pas te parler. Je suis trop en colère contre toi.
“ Au moins, elle est honnête là-dessus. Je ne peux pas le lui retirer. “
Dans mon bureau, à la boutique, je profite d’un moment de pause afin de me creuser les méninges. J’ai beau y réfléchir encore et encore, je ne vois vraiment pas ce que j’ai fait qui pourrait l’avoir rendue en colère.
Je sais bien que je ne suis pas parfait. Je suis même bourré de défauts, mais pour autant, je ne suis pas du genre à mettre des œillères pour les occulter. Je déteste les personnes qui font ça d’ailleurs. Mais alors là, vraiment, je ne comprends pas. Et je déteste cette sensation : celle d’être accusé à tort.
D’un autre côté, je sais aussi que Lilou n’est pas du genre à faire des crises de colère ou à m’en vouloir pour rien. Donc, j’ai forcément fait quelque chose de travers.
Agacé, je me gratte la tête en fronçant les sourcils en fixant un point au mur d’en face près de la porte. Oriane rentre dans mon bureau sur la pointe des pieds avant de ressortir après avoir déposé des papiers près des bannettes. Il est vrai que je me suis peut-être un tout petit peu renfermé. Et en arrivant ce matin, je n’étais pas aussi ouvert que d’habitude. Ça arrive suffisamment rarement pour que mes employés comprennent qu’un truc me dérange… Et qu’ils ne viennent me parler qu’en cas d’extrême urgence.
En réalité, j’essaye autant que faire se peut de ne pas ramener mes soucis personnels au travail et vice-versa. Mais je reste humain et parfois, moi aussi, j’ai plus de mal à remplir mes règles. Et quand ma collaboratrice referme la porte, je finis par jeter un œil aux documents qu’elle m’a laissés. Essentiellement des factures. Je peux m’en occuper plus tard. De toute manière je n’aurais pas trop le choix : je dois voir mon comptable la semaine prochaine.
J’en ai marre de ruminer. Mais c’est pourtant la seule chose que je suis capable de faire actuellement. Je me repasse en boucle ce qu’il s’est passé la veille. J’ai terminé ma journée de boulot et j’ai retrouvé Baudouin dans notre café habituel pour boire un verre avec lui. Et puis…
“ Merde…”
Non… ça ne peut pas être ça. Lilou m’aurait croisé à ce moment précis ? Et moi, je ne l’aurais pas vue ?
Non, vraiment… Ça ne doit pas être ça.
Quand je rentre à la maison, j’entends du violon. Ce n’est pas un bruit très fort donc je suppose qu’elle s’est encore enfermée dans son studio. J’avance dans le salon et tente d’ouvrir la porte sans y parvenir. Alors je pousse un soupir résigné. Il va vraiment falloir qu’on s’explique… Qu’elle comprenne ce qu’il s’est vraiment passé.
Après un coup d’œil à ma montre, je décide d’aller commencer à préparer le repas. Je m’affaire pendant une bonne demi-heure avant que j’entende le verrou de la porte du studio tourner. Lilou va sortir. Je la vois débarquer dans la pièce.
– Salut, tenté-je.
Un grognement comme réponse et la voilà repartie. Le son de l’eau qui coule me fait comprendre qu’elle prend sa douche. Alors je ronge mon frein en continuant de préparer. Et quand elle revient, elle ne m’adresse toujours pas la parole. Je pousse un soupir avant de dire :
– Tu as passé une bonne journée ?
Lilou plante son regard dans le mien. Et je distingue toujours autant de colère. Il faut que je sache. Que j’en ai le cœur net. Le situation ne peut pas continuer ainsi. Je déteste quand elle m’en veut. Alors je finis tout de même par demander :
– Mon amour, (elle se crispe lorsqu’elle entend ce surnom.) il faut qu’on parle, là.
Elle n’a pas baissé les yeux et continue de me regarder, visiblement pleine de rancœur. Je ne suis pas pour qu’on cache tout sous le tapis. Je tente encore :
– Lilou, la situation ne peut pas s’éterniser comme ça. Tu m’en veux, je le vois bien. Dis-moi ce qu’il se passe. Dis-moi ce que j’ai fait. On ne peut pas arranger les choses si tu gardes le silence.
Lilou gratte le haut de son pouce et commence à s’arracher des tous petits bouts de peau. J’ai remarqué qu’elle faisait toujours ça lorsqu’elle était angoissée par quelque chose. Elle gratte encore jusqu’à ce que je dise :
– Lilou, je t’aime, alors parle-moi.
Elle pouffe sarcastiquement. Et je déteste quand elle rigole ainsi. Elle grogne :
– Mais oui, c’est ça… tu m’aimes…
– Maintenant tu remets en doute même mes sentiments… Sérieusement, Lou’, parle-moi, bon sang !
– Ok… dit-elle enfin en soufflant, exaspérée. Tu veux parler ? Commence déjà par me dire qui est la nana que je t’ai vue prendre dans tes bras dans la rue piétonne hier.
“Bordel de merde…”
Alors, Ami Lecteur, à ton avis, qu’a fait Ludo ? En tout cas, j’espère que cet épisode t’a plu !
Voici également le petit lien vers le blog de ma meilleure amie, également blogueuse (que tu connais peut-être puisque c’est Novaish) qui a également écrit une fiction. Évidemment, si ça t’intéresse, bien-sûr ! Clique ici.
N’hésite pas à me faire part de tes commentaires sur mes réseaux sociaux (qui sont en liens à la fin de « l’article ».) D’ailleurs, je t’invite à venir me suivre sur Instagram car je suis plutôt active là-bas ! Comme toujours, je me ferai une joie de tout lire et d’y répondre !
Sinon, on commence de nouvelles habitudes en se retrouvant ici dans un mois pour l’épisode 5 !
Sur ce, à la prochaine, Ami lecteur, et bien le bonsoir !